Les schistes de Burgess

Pagetia bootes

Pagetia bootes (ROM 60756). Individu complet. Longueur du spécimen = 4,5 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen enduit d’un sublimé de chlorure d’ammonium amplifiant les détails (image de droite). Carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Agnostida)
Nom d’espèce: Pagetia bootes
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1916
Étymologie :

Pagetia – origine indéterminée; probablement d’après le pic Paget (2 565 m), situé dans le parc national du Canada Yoho, nommé en l’honneur du très révérend Dean Paget, membre fondateur du Club Alpin du Canada, qui en a fait la première ascension officielle en 1904.

bootes – origine indéterminée; probablement du grec Boώτης (Boötes), « bouvier » ou « laboureur »; également le nom de la constellation boréale du Bouvier.

Spécimens types : Syntypes (P. bootes) – USNM 62855-62861; holotype (P. walcotti) – USNM 146310 conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : P. walcotti Rasetti, 1966

Autres dépôts : nombreuses espèces dans les roches du Cambrien inférieur et moyen partout dans le monde.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années)
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott (1916) n’a publié qu’une très brève description de l’espèce lorsqu’il l’a nommée et illustrée pour la première fois. Rasetti en a fait une description exhaustive en 1966, en même temps que celle d’une nouvelle espèce provenant des schistes de Burgess, P. walcotti.

Description

Morphologie :

Parties dures: l’exosquelette dorsal adulte mesure environ 10 mm de long, épine pygidiale comprise. Le céphalon est hémisphérique; l’étroite bordure céphalique présente des sillons autour de la marge frontale. La glabelle est étroite, pointant vers l’avant, avec de faibles resserrements latéraux; une épine délicate (habituellement brisée et manquante) se prolonge vers l’arrière depuis l’anneau occipital. Des yeux minuscules sont situés à l’extrémité de courtes joues étroites bordées de sutures faciales propariennes. Le thorax est composé de deux segments. Le pygidium est approximativement de la même taille et de la même forme que le céphalon, avec un axis étroit composé de cinq anneaux et d’une partie terminale portant une mince épine inclinée postérieurement (souvent brisée). Chez certains spécimens, le pygidium porte des sillons pleuraux peu prononcés.

P. walcotti est très semblable à P. bootes, mais son exosquelette dorsal est parsemé de fins granules.

Anatomie non minéralisée – inconnue.

Abondance :

P. bootes est très commun dans la carrière Walcott (troisième trilobite en importance, avec au moins 1 000 spécimens observés, Caron et Jackson, 2008), ce qui a incité Rasetti (1951) à définir la « faunule Pagetia bootes » comme l’assemblage classique de fossiles à carapace associé à un biote à corps mou exceptionnellement bien conservé. Son voisin P. walcotti est très rare.

Taille maximum :
10 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Les trilobites adultes Eodiscina étaient des membres de l’épifaune benthique mobile. À l’instar de leurs cousins et voisins Agnostina, ils étaient peut-être des microbrouteurs ou des dépositivores adaptés à des eaux plus froides et profondes, au large des côtes.

Références

CARON, J.-B. AND JACKSON, D. A. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258:222-256.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116(5):277 p.

RASETTI, F. 1966. Revision of the North American species of the Cambrian trilobite genus Pagetia. Journal of Paleontology, 40:502-511.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216:395-415.

WALCOTT, C. D. 1916. Cambrian trilobites. Smithsonian Miscellaneous Collections, 64(5):301-456.

Autres liens :

Oryctocephalus reynoldsi

Oryctocephalus burgessensis (ROM 49962). Petit individu complet; présumée carcasse avec joues libres en place. Longueur du spécimen = 5,5 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen enduit d’un sublimé de chlorure d’ammonium amplifiant les détails (image de droite). Talus de la carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Corynexochida)
Nom d’espèce: Oryctocephalus reynoldsi
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Reed
Date de la description : 1899
Étymologie :

Oryctocephalus – du gec oryktos, « creusé », et kephalos, « tête ».

reynoldsi – d’après M. S. H. Reynolds, qui a collecté et fait don du spécimen type au Musée Woodwardian de l’Université de Cambridge (aujourd’hui le Musée des sciences de la Terre Sedgwick).

Spécimens types : Holotype (O. reynoldsi) – MCZ A1425 conservé au Musée des sciences de la Terre Sedgwick, Université de Cambridge, Cambridge, Royaume-Uni. Holotype(O. burgessensis) – USNM 96487 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : Oryctocephalus burgessensis Resser, 1938.

Autres dépôts : beaucoup d’autres espèces à travers le monde.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, de la zone à Glossopleura à la zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Couches à trilobites et autres sites moins importants sur le mont Stephen; carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Le genre Oryctocephalus a été établi par Charles Walcott en 1886 pour inclure l’espèce O. primus en se fondant sur des cranidia et pygidia isolés du Cambrien moyen du Nevada. En 1899, Reed a nommé et décrit O. reynoldsi à partir d’un spécimen complet (y compris le thorax articulé), probablement collecté dans les couches à trilobites sur le mont Stephen. La même année où paraissait l’article de Reed, G. F. Matthew publiait un article dans lequel il décrivait O. walkeri à partir de spécimens trouvés sur le mont Stephen. Bien qu’on ait relevé de légères différences entre O. reynoldsi et O. walkeri (Matthew, 1899), il s’agit presque certainement de la même espèce et l’appellation de Reed prime en raison de la date de sa publication. En 1938, Resser a établi une nouvelle espèce, O. burgessensis, à partir de spécimens provenant de la carrière Walcott. Rasetti (1951) a illustré O. reynoldsi et O. burgessensis, et il a nommé une nouvelle espèce, O. matthewi, provenant des deux sites. En 1995, Whittington a réexaminé l’espèce Oryctocephalus des schistes de Burgess et a conclu que rien ne distinguait O. matthewi (Rasetti, 1951) d’O. reynoldsi.

Description

Morphologie :

Parties dures: Oryctocephalus reynoldsi et O. burgessensis sont de petits trilobites dont l’exosquelette adulte mesure habituellement entre 15 et 20 cm, épines pygidiales non comprises. La carapace dorsale, de forme ovoïde, s’amincit légèrement à l’extrémité postérieure. O. reynoldsi a un large céphalon hémisphérique; les angles génaux sont ramenés en de longues épines fines atteignant presque le pygidium. La glabelle caractéristique s’élargit légèrement vers l’avant jusqu’à présenter une surface arrondie à l’extrémité antérieure. Trois paires de fossettes se trouvent en avant de l’anneau occipital, juste à l’intérieur des sillons axiaux; la paire postérieure est reliée par un sillon transverse peu profond. Les crêtes oculaires peu prononcées s’étendent du front de la glabelle jusqu’aux longs globes oculaires en forme de croissant à l’extrémité des joues. Le thorax est composé de sept larges segments portant des sillons pleuraux incurvés et de longues épines terminales orientées obliquement vers l’arrière. Le pygidium caractéristique est hémisphérique et plus étroit que le céphalon; le pygidium a un axis de cinq anneaux et une partie terminale prenant fin à l’intérieur de la marge postérieure. Six plèvres disposées en étoile se terminent toutes par des épines, la quatrième paire étant beaucoup plus large à la base et très longue, orientée vers l’extérieur et l’arrière sur une longueur au moins deux fois supérieure à celle du pygidium. Les cinquième et sixième paires d’épinesse sont courtes et se prolongent postérieurement. O. burgessensis se distingue surtout par son épine génale légèrement plus courte ainsi que sa quatrième épine pygidiale; l’épine génale semble se dresser légèrement plus en avant que celle d’O. reynoldsi.

Anatomie non minéralisée: inconnue.

Abondance :

Rare sur le mont Stephen et sur la crête aux Fossiles.

Taille maximum :
25 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Des espèces très semblables d’Oryctocephalus sont présentes dans les roches en eau plus profonde du Cambrien moyen dans de nombreux endroits à travers le monde, ce qui suggère que ces trilobites cosmopolites vivaient habituellement dans des milieux océaniques ouverts.

Références

MATTHEW, G. F. 1899. Studies on Cambrian faunas, No. 3. Upper Cambrian Fauna of Mount Stephen, British Columbia: The trilobites and worms. Transactions of the Royal Society of Canada, Series 2, Vol. 5, Section IV: 39-66.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116 (5): 1-277.

REED, F. R. C. 1899. Woodwardian Museum Notes: a new trilobite from Mount Stephen, Field, B.C. Geological Magazine, New Series (Decade 4), 6: 358-361.

RESSER, C. E. 1938. Fourth contribution to nomenclature of Cambrian fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 97: 1-43.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216: 395-415.

WALCOTT, C. D. 1886. Second contribution to the studies on the Cambrian faunas of North America. Bulletin of the US Geological Survey, 30: 1-255.

WHITTINGTON, H. B. 1995. Oryctocephalid trilobites from the Cambrian of North America. Palaeontology, 38: 543-562.

Autres liens :

Aucun

Mollisonia symmetrica

Mollisonia symmetrica (USNM 57659) – Holotype. Exosquelette conservé en vue dorsale. Longueur du spécimen = 48 mm. Spécimen sec, lumière directe (éclairage tangentiel sous différents angles). Couches à trilobites.

© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des arthropodes)
Nom d’espèce: Mollisonia symmetrica
Remarques:

Les affinités phylogénétiques de Mollisonia n’ont pas été étudiées en détail, car aucun des spécimens, qui sont tous mal conservés, ne comporte d’appendices.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1912
Étymologie :

Mollisonia – d’après le mont Mollison (2 952 m), situé au sud-ouest de Field en Colombie-Britannique, nommé par Joseph H. Scattergood en 1898 en l’honneur des sœurs Mollison, qui dirigèrent certains hôtels du Chemin de fer Canadien Pacifique dans les Rocheuses.

symmetrica – du grec syn, « avec », et metron, « mesure », en référence à la symétrie du corps de Mollisonia.

Spécimens types : Holotypes – USNM 57659 (M. symmetrica) etUSNM 57661 (M. gracilis) conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : M. gracilis de la carrière Walcott sur la crête aux Fossiles (Walcott, 1912). Une nouvelle espèce possible provenant du glacier Stanley (Caron et al., 2010).

Autres dépôts : M. sinica du Cambrien moyen de la formation de Kaili au sud-ouest de la Chine (Zhao et al., 2002).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles. Quelques spécimens représentant potentiellement différentes espèces ont été trouvés dans les couches à trilobites du mont Stephen et le secteur du glacier Stanley.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

À l’origine, deux espèces du genre Mollisonia, M. symmetrica et M. gracilis, ont été formellement décrites par Walcott (1912), chacune à partir d’un seul spécimen. Une troisième espèce possible, Mollisonia ? rara, a été décrite en se basant sur plusieurs spécimens fragmentaires. Simonetta et Delle Cave (1975) ont réétudié ces spécimens et établi une relation entre Mollisonia? rara et M. symmetrica. Des représentants de M. symmetrica ont également été trouvés dans la formation de Wheeler et les schistes de Spence de l’Utah (Robison, 1991; Briggs et al., 2008).

Description

Morphologie :

Le corps de M. symmetrica est allongé et symétrique et sa surface dorsale, convexe. Le bouclier céphalique arrondi a deux excroissances antérieures et plusieurs paires de structures ovales centrales. Les sept segments thoraciques ont tous la même largeur. Le bouclier caudal, également arrondi, a une forme similaire à celle du bouclier céphalique, mais il est doté de trois extensions postérieures. M. gracilis est plus petit et plus mince que M. symmetrica.

Abondance :

Un spécimen de M. symmetrica a été répertorié dans les couches à trilobites du mont Stephen. Quelques douzaines de spécimens ont été trouvées dans la carrière Walcott, où l’espèce compte pour moins de 0,04 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
79 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Mollisonia est trop peu connu pour entreprendre une étude détaillée de son mode de vie.

Références

BRIGGS, D. E. G., B. S. LIEBERMAN, J. R. HENDRICKS, S. L. HALGEDAHL AND R. D. JARRARD. 2008. Middle Cambrian arthropods from Utah. Journal of Paleontology, 82(2): 238-254.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CARON, J.-B., R. GAINES, G. MANGANO, M. STRENG AND A. DALEY. 2010. A new Burgess Shale-type assemblage from the « thin » Stephen Formation of the Southern Canadian Rockies. Geology, 38: 811-814.

RAYMOND, P. E. 1931. Notes on invertebrate fossils, with descriptions of new species. Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, Harvard University, 55: 165-213.

ROBISON, R. A. 1991. Middle Cambrian biotic diversity: Examples from four Utah Lagerstätten, p. 77-98. In A. Simonetta and S. Conway Morris (eds.), The Early Evolution of Metazoa and the Significance of Problematic Taxa. Cambridge University Press, Cambridge.

SIMONETTA, A. M. AND L. DELLE CAVE. 1975. The Cambrian non-trilobite arthropods from the Burgess shale of British Columbia: A study of their comparative morphology, taxonomy and evolutionary significance. Palaeontographia Italica, 69: 1-37.

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(6): 145-228.

ZHANG, X., Y. ZHAO, R. YANG AND D. SHU. 2002. The Burgess Shale arthropod Mollisonia (M. sinica new species): New occurrence from the Middle Cambrian Kaili fauna of southwest China. Journal of Paleontology, 76: 1106-1108.

Autres liens :

Aucun

Margaretia dorus.

Reconstitution 3D de Margaretia dorus.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Bryopsidophycées (Ordre : Bryopsidales)
Nom d’espèce: Margaretia dorus
Remarques:

Bien qu’il considérait cette espèce comme une algue verte, Walcott (1919) a relevé des similitudes avec les coraux alcyonariens (étroitement apparentés aux plumes de mer). Des études de spécimens provenant des schistes de Burgess et de l’Utah ont révélé des affinités avec l’algue verte moderne Caulerpa (Satterthwait, 1976; Conway Morris et Robison, 1988).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1931
Étymologie :

Margaretia – origine indéterminée; peut-être du grec margarites, « perle », en référence aux structures arrondies présentes le long du tégument.

dorus – origine indéterminée; peut-être du grec dora, « peau », en référence à l’aspect dermique du tégument de cette algue.

Spécimens types : Holotype – USNM 83922 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : M. chamblessi, des schistes de Latham du Cambrien inférieur du sud-est de la Californie (Waggoner et Hagadorn, 2004).

Âge et Sites

Age :
Portion supérieure du Cambrien inférieur, de la zone à Olenellus à la zone à Ptychagnostus punctuosus, du Cambrien moyen supérieur.
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites; carrière Collins et sites moins importants sur le mont Stephen; mont Odaray; glacier Stanley.

Autres dépôts : M. dorus est présent dans plusieurs dépôts du Cambrien, en particulier les schistes de Spence et la formation Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah (Conway Morris et Robison, 1988).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott a récolté quelque 70 spécimens de cette nouvelle espèce dans les schistes de Burgess. Ce n’est qu’après sa mort que la description formelle de ce matériel a été publiée par son assistant, Charles Resser, en 1931. L’espèce a été comparée à l’algue verte moderne Caulerpa dans une thèse inédite (Satterthwait, 1976). Cette interprétation a été adoptée par Conway Morris et Robison (1988) après examen de spécimens bien conservés provenant de plusieurs dépôts dans l’Utah. Depuis la description initiale de Walcott (1931), elle n’a pas fait l’objet d’une révision d’après des spécimens récoltés dans les schistes de Burgess.

Description

Morphologie :

Cette espèce est la plus grande algue connue des schistes de Burgess. Elle est constituée d’axes tubulaires simples ou dichotomiques (divisés en deux) et droits reliés perpendiculairement à des rhizomes simples. Ces axes ont tous la même largeur et peuvent atteindre au moins 40 cm de longueur. Leur extrémité distale est arrondie, et leur surface est couverte de petites protubérances de forme et de taille semblables réparties en spirales appelées papilles. Ces papilles sont visibles sur les bords des fossiles, mais elles sont souvent détachées chez les spécimens conservés perpendiculairement, d’où l’impression de trous le long des tiges. Contrairement à ce que croyait Walcott, Margaretia n’est pas un mince feuillet membraneux perforé. En général, les rhizomes sont de plus faible diamètre que les tiges, et ils présentent des ondulations irrégulières mais aucune papille.

Abondance :

Margaretia est présent dans de nombreux sites, mais il est généralement rare. Aucun individu de cette algue n’a été découvert parmi les 52 620 spécimens observés à la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
400 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Margaretia vivait ancré par ses rhizomes sur le fond marin, ses frondes flottant librement. La présence de spécimens pour la plupart fragmentaires dans de nombreux dépôts fossilifères laisse entendre que cette algue pouvait provenir de milieux environnants.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. AND R. A. ROBISON. 1988. More soft-bodied animals from the Middle Cambrian of Utah and British Columbia. University of Kansas Paleontological Contributions, 122 p.

SATTERTHWAIT, D. F. 1976. Paleobiology and Paleoecology of Middle Cambrian Algae from Western North America. Unpublished PhD thesis, California, Los Angeles, 120 p.

WAGGONER, B. AND J. W. HAGADORN. 2004. An unmineralized alga from the Lower Cambrian of California, USA. Neus Jahrbuch fur Geologie und Palaontologie-Abhandlungen, 231: 67-83.

WALCOTT, C. D. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85: 1-46.

Autres liens :

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Lyracystis radiata

Reconstitution deLyracistis radiata.

© MARIANNE COLLINS

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: éocrinoïdes (Ordre : Gogiida, groupe souche des échinodermes)
Nom d’espèce: Lyracystis radiata
Remarques:

Lyracystis est un éocrinoïde apparenté aux blastozoaires, groupe ancien d’échinodermes (Sprinkle, 1973).

Nom du descripteur: Sprinkle
Date de la description : 1973
Étymologie :

Lyracystis – du grec lyra, « lyre », et kystis, « vessie » ou « sac », en référence à la thèque globulaire portant les bras en forme de lyre.

radiata – du latin radiatus, « muni de rayons », en référence à la position des bras.

Spécimens types : Holotype – USNM 165399 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : L. reesei Sprinkle et Collins, 2006 des schistes de Spence du Cambrien moyen, en Utah.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles, et couches à trilobites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Cette espèce a été décrite à l’origine sous le nom de Gogia (?) radiata (Sprinkle, 1973), mais la découverte de nouveaux spécimens par le Musée royal de l’Ontario a mené à la révision du matériel déjà amassé et à la détermination de deux formes distinctes de Gogiida. Certains spécimens de G. (?) radiata ont été classés dans un nouveau genre, Lyracystis (radiata), tandis que d’autres ont été assignés à une nouvelle espèce de GogiaG. stephenensis (Sprinkle et Collins, 2006).

Description

Morphologie :

Haut de quelque 21 cm, Lyracystis est le plus grand des éocrinoïdes des schistes de Burgess. Le pédoncule est plus long que le reste du corps (thèque et bras combinés). Trois grands bras en forme de lyre sont fixés sur le pourtour du sommet de la thèque. Chacun compte de nombreuses (jusqu’à 43) petites branches bisériées droites (brachioles) formant une sorte de cœur entre les bras disposés en V. La thèque, globulaire à ellipsoïde, est composée de plaques principales et de plaques secondaires côtelées percées de pores suturaux (épispires). Le pédoncule est très fin et cylindrique et couvert de multiples plaques généralement arrondies près du point d’attache sur la thèque. La morphologie de la section basale du pédoncule n’est pas connue.

Abondance :

Cette espèce est très rare; il n’en existe qu’une douzaine de spécimens complets ou presque complets connus.

Taille maximum :
210 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Lyracystis vivait fort probablement fixé au fond marin par un pédoncule et se nourrissait de petites particules en suspension dans l’eau qu’il captait à l’aide de ses minces brachioles semblables à des vrilles. Des brachioles, la nourriture était acheminée par des sillons ambulacraires jusqu’à la bouche, située en position centrale au sommet de la thèque.

Références

SPRINKLE, J. 1973. Morphology and evolution of blastozoan echinoderms. Harvard University, Museum of Comparative Zoology Special Publication: 1-284 p.

SPRINKLE, J. AND D. COLLINS. 2006. New eocrinoids from the Burgess Shale, southern British Columbia, Canada, and the Spence Shale, northern Utah, USA. Canadian Journal of Earth Sciences, 43: 303-322.

Autres liens :

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Olenoides serratus

Reconstitution 3D d’Olenoides serratus.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Corynexochida)
Nom d’espèce: Olenoides serratus
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Rominger
Date de la description : 1887
Étymologie :

Olenoides – d’après Olenus, figure de mythologie grecque qui fut changée en pierre avec sa femme Lethaea. Olenus a été utilisé pour la première fois pour décrire un genre de trilobites en 1827; le suffixe grec oïdes, « semblable à », a été ajouté ultérieurement.

serratus – du latin signifiant « en dents de scie », probablement en référence à la marge épineuse du pygidium.

Spécimens types : Statut du type en cours de révision – UMMP 4882 (onze spécimens) conservés au Musée de paléontologie de l’Université du Michigan, Ann Arbor, Michigan, États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : Kootenia dawsoniOlenoides serratus (les espèces de Kootenia ne sont plus jugées suffisamment différentes d’Olenoides pour justifier leur classification dans un genre différent; dans le présent cas, Kootenia a été retenu pour faciliter les références bibliographiques).

Autres dépôts : Olenoides est largement répandu dans le Cambrien de l’Amérique du Nord et du Groenland; il est aussi connu en Sibérie, en Chine et ailleurs.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années)
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites et autres sites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Olenoides serratus compte parmi les premiers animaux des schistes de Burgess à être nommés et décrits. Les fossiles ayant servi à la première description de Rominger en 1887 avaient été prélevés l’année précédente dans les couches à trilobites sur le mont Stephen. Rominger a nommé ce trilobite Ogygia serrata, accompagnant sa description de gravures d’un spécimen complet. À la suite de plusieurs changements, le nom maintenant en usage a été publié pour la première fois par Kobayashi en 1935. De remarquables spécimens munis d’appendices, découverts lors des fouilles de Walcott sur la crête aux Fossiles en 1910-1911, attirent l’attention du monde entier sur Olenoides serratus (alors appelé Neolenus serratus) à titre d’un des trilobites à l’anatomie la plus complète connus. Cette espèce type des schistes de Burgess a été complètement réinterprétée par Harry Whittington (1975, 1980); Whittington a conclu que Nathorstia transitans (nommé par Walcott en 1912) représentait un Olenoides serratus à « carapace molle », à l’étape de la mue.

Description

Morphologie :

Parties dures: l’exosquelette dorsal adulte, de forme ovale, peut mesurer jusqu’à 9 cm de long; le céphalon est hémisphérique, le thorax est composé de sept segments se terminant par des épines et le pygidium hémisphérique est muni de pointes marginales. Le céphalon, le thorax et le pygidium sont approximativement de la même longueur. La glabelle, dont les côtés sont parallèles, est arrondie antérieurement et atteint presque le bord antérieur. Les minces crêtes oculaires sont repliées vers l’arrière depuis la glabelle jusqu’à de petits yeux arqués vers l’extérieur. Les joues libres s’amincissent postérieurement en des épines génales droites qui se prolongent jusqu’à la troisième plèvre. Les extrémités des plèvres se prolongent en des épines. Le pygidium épineux se compose de six anneaux axiaux décroissant postérieurement; cinq paires de pointes marginales se replient vers l’arrière. La surface de l’exosquelette est granuleuse et présente de minces crêtes et des cuspides près des marges.

Anatomie non minéralisée: Olenoides serratus avait une paire d’« antennes » céphaliques flexibles et multiarticulées. Derrière celles-ci, trois paires de membres biramés étaient rattachées sous le céphalon de chaque côté de la ligne médiane. Chaque branche interne avait une large coxa épineuse en forme de lame et six podomères cylindriques et hérissés d’épines qui s’amincissaient en s’éloignant du corps, les derniers portant à leur extrémité trois courtes « pinces ». La branche externe était composée de nombreux filaments plats se chevauchant et se dégageant d’un long lobe, avec un petit lobe ovale et chevelu à l’extrémité extérieure. Des paires d’appendices biramés semblables étaient rattachées sous chaque segment thoracique; quatre à six paires étaient rattachées sous le pygidium, devenant plus courtes et plus minces vers l’arrière. Cas unique parmi tous les trilobites ayant conservé des membres, Olenoides serratus avait aussi une paire d’appendices semblables à des antennes (cerques caudaux) sous le pygidium, derrière les derniers membres biramés.

Abondance :

Olenoides serratus est relativement commun, surtout dans les couches à trilobites sur le mont Stephen, où des milliers de parties et des centaines d’exosquelettes partiaux ou complets ont été observés ou prélevés. Olenoides est le plus gros et le plus visible des trilobites dans la carrière Walcott sur la crête aux Fossiles, où on a trouvé des spécimens conservant des appendices.

Taille maximum :
90 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Olenoides serratus adulte marchait sur le fond marin, creusant peut-être des sillons peu profonds à la recherche de carcasses ou de petits animaux à corps mous ou à carapace fragile. Les proies étaient déchiquetées entre les « pieds » des membres épineux et acheminées vers la bouche, orientée vers l’arrière. Les Olenoides pouvaient probablement nager sur de courtes distances, juste au-dessus du fond marin. Des cicatrices sont présentes sur un certain nombre de spécimens d’Olenoides; certaines d’entre-elles apparaissant sur des spécimens à « carapace molle », à l’étape de la mue, témoignent peut-être de l’activité de prédation de gros arthropodes comme Anomalocaris. Certains fossiles d’Olenoides présentent des traces évidentes de blessures guéries, ce qui porte à croire qu’ils avaient été la proie, au moment où leur carapace était molle à la suite de la mue, de grands arthropodes comme Anomalocaris. Les minuscules larves ou les « jeunes » juvéniles nageaient probablement, se laissant emporter par la colonne d’eau.

Références

KOBAYASHI, T. 1935. The Cambro-Ordovician formations and faunas of south Chosen. Paleontology, Part 3: Cambrian faunas of south Chosen with a special study on the Cambrian trilobite genera and families. Journal of the Faculty of Science, Imperial University of Tokyo, Section II. 4(2): 49-344.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116 (5): 1-277.

ROMINGER, C. 1887. Description of primordial fossils from Mount Stephens, N. W. Territory of Canada. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1887: 12-19.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216: 395-415.

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Geology and Paleontology, II. No. 6. – Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita, and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(6): 145-228.

WHITTINGTON, H. B. 1975. Trilobites with appendages from the Middle Cambrian, Burgess Shale, British Columbia. Fossils and Strata, No. 4: 97-136.

WHITTINGTON, H. B. 1980. Exoskeleton, moult stage, appendage morphology, and habits of the Middle Cambrian trilobite Olenoides serratus. Palaeontology, 23: 171-204.

Autres liens :

Ogygopsis klotzi

Ogygopsis klotzi (figure 1) illustré par Rominger (1887) sous le nom d’Ogygia klotzi.

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Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Corynexochida)
Nom d’espèce: Ogygopsis klotzi
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Rominger
Date de la description : 1887
Étymologie :

Ogygopsis – d’après Ogygia, dans la mythologie grecque, la septième fille d’Amphion et de Niobé; Ogygia a été utilisé pour la première fois pour décrire un genre de trilobites en 1817.

klotzi – d’après Otto Klotz, arpenteur-topographe du Dominion, qui a fourni les fossiles étudiés et décrits par Rominger.

Spécimens types : Holotype (K. burgessensis) – USNM 65511 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis (Resser, 1942); statut du type en cours de révision – (K. dawsoni) conservé au Musée de paléontologie de l’Université du Michigan, Ann Arbor, Michigan, États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : Ogygopsis spinulosa Rasetti, 1951 dans la formation Cathedral sur le mont Stephen, qui est légèrement plus ancienne.

Autres dépôts : on a trouvé des espèces d’Ogygopsis dans les roches cambriennes d’autres gisements en Amérique du Nord, en Sibérie et au Groenland.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années)
Sites principaux :

Couches à trilobites et autres sites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Ogygopsis klotzi a d’abord été décrit en 1887 dans une publication traitant de plusieurs autres trilobites importants du mont Stephen. Rominger a nommé les espèces les plus grosses et les plus abondantes d’après Klotz, les rassemblant dans le genre Ogygia. L’année suivante, Charles Walcott remettait en question ce classement et, en 1889, il proposait le nom de genre Ogygopsis. Au cours des décennies suivantes, on a cru qu’Ogygopsis était unique aux couches à trilobites du mont Stephen, où il est le fossile le plus visible sur les pentes. En fait, Walcott avait désigné l’endroit « schiste Ogygopsis » en 1908, par la suite il a nommé son équivalent géographique « schistes de Burgess » (bien qu’on n’ait jamais trouvé Ogygopsis sur la crête aux Fossiles!).

Description

Morphologie :

Parties dures: l’exosquelette dorsal adulte, de forme ovoïde, peut mesurer jusqu’à 13 cm de long; le grand céphalon est en forme de croissant, le thorax est composé de huit segments effilés, et le grand pygidium hémisphérique est inerme. La glabelle, qui est longue et en forme de baril, est arrondie antérieurement et atteint presque le bord antérieur. Les minces crêtes oculaires sont repliées vers l’arrière depuis la région frontale de la glabelle jusqu’aux longs yeux étroits en face de la mi-longueur de la glabelle. Les joues libres se prolongent vers l’arrière en des épines génales courtes et droites. Le grand pygidium se compose de neuf anneaux axiaux décroissant postérieurement, suivi d’une partie terminale; huit ou neuf paires de côtes pygidiales deviennent progressivement plus courtes et davantage orientées vers l’arrière. La surface de l’exosquelette est principalement lisse, avec de fines crêtes parallèles aux marges; des joues libres et des joues fixes postérieures peuvent présenter un réseau distinctif de fines stries anastomosées.

Anatomie non minéralisée: seuls quelques rares spécimens d’Ogygopsis klotzi conservent des traces de membres; ils démontrent que le céphalon était muni d’une paire d’antennes flexibles et multiarticulées (Hofmann et Parsley, 1966).

Abondance :

Ogygopsis klotzi est extrêmement abondant dans les couches à trilobites sur le mont Stephen, où il est le fossile le plus commun (Rudkin, 1996; 2009), mais il n’est pas connu sur la crête aux Fossiles. La grande majorité des spécimens plus ou moins complets sont dépourvus de joues libres et de nombreux paléontologistes les ont interprétés comme étant des spécimens qui venaient de muer.

Taille maximum :
130 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

La forme et la taille d’Ogygopsis klotzi adulte suggèrent qu’il marchait sur le fond marin. Compte tenu de l’abondance d’Ogygopsis, il est difficilement concevable qu’il ait été un prédateur/charognard comme Olenoides. Il se nourrissait peut-être de petits débris organiques dans des milieux inhabituels. Des cicatrices sont présentes sur un certain nombre de spécimens d’Ogygopsis; certaines d’entre elles apparaissant sur des trilobites à « carapace molle », à l’étape de la mue, témoignent peut-être de l’activité de prédation de gros arthropodes comme Anomalocaris (Rudkin, 1979; 2009). Les minuscules larves et les « jeunes » juvéniles nageaient probablement, se laissant emporter par la colonne d’eau.

Références

HOFFMAN, H. J. AND R. L. PARSLEY. 1966. Antennae of Ogygopsis. Journal of Paleontology, 40: 209-211.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116 (5): 1-277.

ROMINGER, C. 1887. Description of primordial fossils from Mount Stephens, N. W. Territory of Canada. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1887: 12-19.

RUDKIN, D. M. 1979. Healed injuries in Ogygopsis klotzi (Trilobita) from the Middle Cambrian of British Columbia. Royal Ontario Museum, Life Sciences Occasional Paper, 32: 1-8.

RUDKIN, D. M. 1996. The Trilobite Beds of Mount Stephen, Yoho National Park, p. 59-68. In R. Ludvigsen (ed.), Life in Stone – A Natural History of British Columbia’s Fossils. UBC Press, Vancouver.

RUDKIN, D. M. 2009. The Mount Stephen Trilobite Beds, p. 90-102. In J.-B. Caron and D. Rudkin (eds.), A Burgess Shale Primer – History, Geology, and Research Highlights. The Burgess Shale Consortium, Toronto.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216: 395-415.

WALCOTT, C. D. 1908. Mount Stephen rocks and fossils. Canadian Alpine Journal, 1: 232-248.

WHITTINGTON, H. B. 1975. Trilobites with appendages from the Middle Cambrian, Burgess Shale, British Columbia. Fossils and Strata, No. 4: 97-136.

Autres liens :

Wiwaxia corrugata

Reconstitution 3D de Wiwaxia corrugata broutant la cyanobactérie Morania confluens.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Halwaxiidés (Clade non classé, groupe souche des mollusques )
Nom d’espèce: Wiwaxia corrugata
Remarques:

La position phylogénétique de Wiwaxia est l’objet d’un vif débat. Les similarités du genre avec les mollusques ont été soulignées (Conway Morris, 1985; Scheltema et al., 2003; Caron et al., 2006; Caron et al., 2007), mais l’hypothèse de sa parenté avec les vers annélides, posée originalement par Matthew (1899), reçoit encore des appuis (Butterfield, 1990; Conway Morris et Peel, 1995; Butterfield, 2006, 2008). La divergence du genre Wiwaxia pourrait également être antérieure à celle des mollusques et des vers annélides (Eibye-Jacobsen, 2004). Wiwaxia a été classé récemment dans un groupe appelé halwaxiidés avec les genres d’halkiériidés Orthrozanclus et Odontogriphus (Conway Morris et Caron, 2007).

Nom du descripteur: Matthew
Date de la description : 1899
Étymologie :

Wiwaxia – d’après les pics Wiwaxy (2 703 m), dans le parc national du Canada Yoho. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wiwaxy

Wiwaxia – d’après les pics Wiwaxy (2 703 m), dans le parc national du Canada Yoho. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wiwaxy signifie « venteux ».

corrugata – du latin corrugis, « froncé » ou « plissé », en référence à l’aspect ridé des sclérites recouvrant l’animal.

signifie « venteux ».

Spécimens types : Holotype – ROM 8596 conservé au Musée Royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune espèce n’a été décrite, mais des sclérites ont été trouvées dans un certain nombre de dépôts du Cambrien moyen situés entre le nord du Canada (Butterfield, 1994) et la Chine (Zhao et al., 1994).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites, couches à tulipes (S7) et carrière Collins sur le mont Stephen; autres sites moins importants sur les monts Field et Odaray.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Dans le cadre d’une étude de fossiles prélevés par Walker dans les couches à trilobites sur le mont Stephen, le paléontologue canadien G. F. Matthew (1899) a décrit plusieurs formes qu’il assimilait aux tubes de différents vers annélides, dont une qu’il a nommée Orthotheca corrugata. À l’époque, Matthew ignorait que ce fossile particulier n’était qu’une partie d’un organisme beaucoup plus grand. C’est seulement lorsque Walcott (1911) a découvert des spécimens articulés et bien mieux conservés dans la couche à phyllopodes que la morphologie de l’espèce est devenue plus évidente. Walcott a transféré corrugata dans le nouveau genre Wiwaxia et classé l’espèce dans le groupe des vers annélides polychètes (Walcott, 1911). Le spécimen le mieux conservé d’« Orthotheca corrugata », selon la désignation de Walker, est demeuré inconnu jusqu’à ce qu’il soit « redécouvert » dans les collections du Musée royal de l’Ontario en 1977.

L’interprétation de Walcott a d’abord été mise en question dans une réévaluation détaillée du genre (Conway Morris, 1985), puis par Scheltema et al. (2003) et Caron et al. (2006), qui se sont appuyés sur le lien établi par Conway Morris entre les pièces buccales de Wiwaxia et la radula propre aux mollusques. Butterfield (1990) était toutefois partisan d’une affinité avec les vers annélides, en majeure partie sur la base d’une étude de sclérites individuelles, d’abord au niveau du groupe-couronne puis à celui du groupe-souche (Butterfield, 2003; 2006). Des travaux ultérieurs ont cependant montré que les données disponibles ne permettent pas de conclure de façon probante à l’existence d’un lien étroit avec les vers annélides (Eibye-Jacobsen, 2004). L’hypothèse d’une relation avec les halkiériidés, évoquée antérieurement (Bengtson et Morris, 1984; Conway Morris et Peel, 1995), a été explorée plus à fond récemment (Conway Morris et Caron, 2007).

D’autres études ont porté plus spécifiquement sur l’écologie et la taphonomie de cet animal. L’iridescence de Wiwaxia était peut-être due à la présence de plans parallèles rapprochés sur les écailles (Parker, 1998). Wiwaxia a permis de mesurer l’étendue de la décomposition dans les assemblages de fossiles (Caron et Jackson, 2006) et de reconstituer les processus taphonomiques à plus long terme qui ont favorisé la conservation des fossiles des schistes de Burgess (Butterfield et al., 2007).

Description

Morphologie :

Wiwaxia corrugata est un organisme ressemblant à une limace qui peut atteindre 5,5 cm de longueur. Le corps, à l’exception de la face ventrale, est entièrement couvert d’éléments en forme d’écaille connus sous le nom de sclérites et d’épines. De forme à peu près ovale, il n’est pas segmenté. Les sclérites qui le recouvrent sont disposées en une cinquantaine de rangées, et le dos porte deux rangées de 7 à 11 piquants allongés en forme de lame. Ces sclérites et lames sont insérées directement dans la paroi corporelle. L’appareil buccal de Wiwaxia comprend deux (ou dans de rares cas trois) plaques dentées qui ont été comparées à la radula des mollusques ou aux mâchoires des vers annélides.

Abondance :

Wiwaxia a été trouvé surtout dans la carrière Walcott, où il est relativement commun et représente 0,9 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
55 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

La similarité entre l’appareil buccal d’Odontogriphus et celui de Wiwaxia laisse supposer que ce dernier se nourrissait lui aussi parmi les amas de la cyanobactérie Morania qui tapissaient les fonds marins durant le Cambrien. Son armure de sclérites et ses longs piquants, cassés chez certains spécimens, donnent à croire qu’il servait de proie à divers prédateurs non identifiés.

Références

BENGSTON, S. AND S. CONWAY MORRIS, 1984. A comparative study of Lower Cambrian Halkieria and Middle Cambrian Wiwaxia. Lethaia, 17:307-329.

BUTTERFIELD, N. J. 1990. A reassessment of the enigmatic Burgess Shale fossil Wiwaxia corrugata (Matthew) and its relationship to the polychaete Canadia spinosa Walcott. Paleobiology: 287-303.

BUTTERFIELD, N. J. 1994. Burgess Shale-type fossils from a Lower Cambrian shallow-shelf sequence in northwestern Canada. Nature, 369(6480): 477-479.

BUTTERFIELD, N. J. 2003. Exceptional fossil preservation and the Cambrian Explosion. Integrative and Comparative Biology, 43:166-177.

BUTTERFIELD, N. J. 2006. Hooking some stem-group “worms”: fossil lophotrochozoans in the Burgess Shale. BioEssays, 28: 1161-1166.

BUTTERFIELD, N. J. 2008. An early Cambrian radula. Journal of Paleontology, 82(3): 543-554.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON, 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN, 2006. A soft-bodied mollusc with radula from the Middle Cambrian Burgess Shale. Nature, 442(7099): 159-163.

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN. 2007. Reply to Butterfield on stem-group « worms: » fossil lophotrochozoans in the Burgess Shale. BioEssays, 29:200-202.

CONWAY MORRIS, S. 1985. The Middle Cambrian metazoan Wiwaxia corrugata (Matthew) from the Burgess Shale and Ogygopsis Shale, British Columbia, Canada. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, 307(1134): 507-582.

CONWAY MORRIS, S. AND J.-B. CARON, 2007. Halwaxiids and the Early Evolution of the Lophotrochozoans. Science, 315(5816): 1255-1258.

CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL, 1995. Articulated halkieriids from the Lower Cambrian of North Greenland and their role in early protostome evolution. Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences, 347(1321): 305-358.

EIBYE-JACOBSEN, D. 2004. A reevaluation of Wiwaxia and the polychaetes of the Burgess Shale. Lethaia, 37(3): 317-335.

MATTHEW, G. F. 1899. Studies on Cambrian Faunas, No. 3. Upper Cambrian fauna, Mount Stephen, British Columbia. The trilobites and worms. Transactions of the Royal Society, 5: 39-66

PARKER, A. R. 1998. Colour in Burgess Shale animals and the effect of light on evolution in the Cambrian. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 265(1400): 967.

SCHELTEMA, A. H., K. KERTH AND A. M. KUZIRIAN, 2003. Original molluscan radula: Comparisons among Aplacophora, Polyplacophora, Gastropoda, and the Cambrian fossil Wiwaxia corrugata. Journal of Morphology, 257(2): 219-245.

WALCOTT, C. D. 1911. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(2): 109-144.

ZHAO, Y.-l., Y. QIAN AND X.-S. LI, 1994. Wiwaxia from Early-Middle Cambrian Kaili Formation in Taijiang, Guizhou. Acta Palaeontologica Sinica, 33:359-366.

Autres liens :

Wahpia insolens

Wahpia insolens (USNM 35424) – Syntype. Spécimen présentant les ramifications typiques de l’espèce. Longueur du spécimen = 90 mm. Spécimen humide, lumière directe (image de gauche) et lumière polarisée (image de droite). Couches à trilobites.

© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Sans object
Nom d’espèce: Wahpia insolens
Remarques:

Les affinités phylogénétiques de cette algue n’ont pas été révisées depuis la description de l’espèce par Walcott (1919) et demeurent incertaines.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1919
Étymologie :

Wahpia – origine indéterminée.

insolens – du latin insolens, « insolite », probablement en référence à l’aspect inusité des branches de cette algue.

Spécimens types : Syntypes – USNM 35423-35424 (W. insolens); holotypes – USNM 35413 (W. mimica);USNM 35425 (W. virgata) conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : W. mimica Walcott, 1919 et W. virgata Walcott, 1919, de la carrière Walcott.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Charles Walcott (1919) a décrit Wahpia comme une possible algue rouge. Toutefois, une nouvelle description du genre, comme de toutes les algues des schistes de Burgess, serait indiquée.

Description

Morphologie :

Cette algue simple est constituée d’une longue tige centrale creuse d’où rayonnent, selon un angle de 45 degrés, de longues branches étroites qui peuvent donner naissance à des branches secondaires et même tertiaires. W. mimica et W. virgata se distinguent de W. insolens par la taille de la tige centrale et par le nombre et la souplesse des branches.

Abondance :

Le genre Wahpia est très rare; il ne représente que 0,06 % de la faune de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
90 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

La morphologie de cette algue porte à croire qu’elle était fixée au fond marin au lieu de flotter librement.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

WALCOTT, C. 1919. Cambrian Geology and Paleontology IV. Middle Cambrian Algae. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67(5): 217-260.

Autres liens :

Aucun

Vauxia gracilenta

Reconstitution 3D de Vauxia bellula avec d’autres éponges (Choia ridleyi, Diagoniella cyathiformis, Eiffelia globosa, Hazelia conferta, Pirania muricata, et Wapkia elongata) et Chancelloria eros, un animal couvert d’épines disposées en étoile qui ressemble à une éponge.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Couches à trilobites
Embranchement: Couches à trilobites
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Démosponges (Ordre : Verongida)
Nom d’espèce: Vauxia gracilenta
Remarques:

Dans sa description initiale publiée en 1920, Walcott a classé Vauxia parmi les éponges hexactinellides, mais Rigby (1980) a transféré le genre et la famille dans les démosponges. Les démosponges, qui comprennent les éponges de toilette, forment aujourd’hui la classe d’éponges la plus importante.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1920
Étymologie :

Vauxia – d’après le mont Vaux (3 319 m), sommet situé dans le parc national du Canada Yoho, Colombie-Britannique, nommé en l’honneur de William Sandys Wright Vaux (1818-1885), spécialiste des antiquités au British Museum.

gracilenta – du latin gracilis, « fin », en référence à la structure délicate de l’éponge.

Spécimens types : Lectotypes – USNM 66515 (V. gracilenta),USNM 66508 (V. bellula),USNM 66517 (V. densa),USNM 66520 (V. venata) conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Holotype – ROM 53572 (V. irregulara) conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : V. bellula Walcott, 1920; V. densa Walcott, 1920; V. irregulara Rigby et Collins, 2004; V. venata Walcott, 1920.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : Des spécimens de plusieurs espèces du genre Vauxia sont connus dans les carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles, les couches à trilobites, les couches à tulipes (S7) et la carrière Collins sur le mont Stephen, ainsi que dans des sites moins importants sur les monts Field et Odaray. Vauxia est également connu sur le mont Monarch dans le parc national du Canada Kootenay.

Autres dépôts : V. bellula Walcott, 1920, des formations de Wheeler et de Marjum du Cambrien moyen dans l’Utah (Rigby et al., 2010); V. magna Rigby, 1980, des schistes de Spence du Cambrien moyen dans l’Utah (Rigby, 1980).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Cette éponge a été décrite pour la première fois par Walcott en 1920. Rigby (1980) a révisé le genre, et Rigby (1986) et Rigby et Collins (2004) ont redécrit l’espèce dans le cadre de leur examen des éponges des schistes de Burgess.

Description

Morphologie :

Vauxia gracilenta comprend des formes simples non ramifiées et des formes ramifiées plus complexes pouvant atteindre 8 cm de hauteur. Chaque branche, quasi cylindrique et formant un cône très accentué, comporte une cavité centrale simple (spongocoele) à ouverture (oscule) concave ou plate. Le squelette se compose d’une couche externe mince (derme) et d’une couche interne (endosome). Le derme est percé de petites ouvertures appelées ostiums (ou pores de sortie) et constitué d’un réseau dense de fibres entrecroisées supportées par les fibres radiales de l’endosome. Ce dernier forme un réseau de fibres à polygones de 4 ou 6 faces caractéristique du genre et de l’espèce. Les éléments fibreux (spongine) sont constitués de collagène, une protéine résistante. Le squelette ne portait pas de spicules siliceux.

Les différentes espèces sont distinguées principalement d’après les variations des éléments du squelette et de la forme des branches. Certaines espèces (V. bellula et V. densa) peuvent atteindre au moins 15 cm de hauteur.

Abondance :

Vauxia est relativement commun dans la carrière Raymond et ailleurs sur le mont Stephen, mais rare dans la carrière Walcott, où il représente moins de 0,05 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
80 mm

Écologie

Mode de vie : Couches à trilobites
Mode d'alimentation : Couches à trilobites
Interprétations écologiques :

Vauxia était ancré au fond marin. Les particules de matière organique étaient extraites de l’eau lors de leur passage dans les canaux de sa paroi.