Les schistes de Burgess

Naraoia compacta

Reconstitution de Naraoia compacta.

© MARIANNE COLLINS

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des arthropodes)
Nom d’espèce: Naraoia compacta
Remarques:

Naraoia est habituellement comparé aux trilobites, mais ses affinités exactes demeurent incertaines (Whittington, 1977). Les naraoiidés et d’autres arthropodes ressemblant aux trilobites, auxquels il est parfois fait référence avec la classe Trilobitoidea, peuvent être groupés avec les trilobites pour former la super classe Lamellipedia (Hou et Bergström, 1997; Wills et al., 1998; Edgecombe et Ramsköld, 1999). Lamellipedia a été placée dans la lignée souche supérieure des arthropodes (Budd, 2002), dans la lignée souche des mandibulates (Scholtz et Edgecombe, 2006) et dans la lignée souche des chélicérates (Cotton et Braddy, 2004).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1912
Étymologie :

Naraoia – des lacs Narao situés près du col de Kicking Horse dans le parc national Yoho, Colombie-Britannique. Chez les Nakoda le mot assiniboine narao signifie « frappé à l’estomac »; il fait probablement allusion à la mésaventure de James Hector, qui reçut un coup de pied de cheval lors de sa remontée de la rivière Kicking Horse en 1858.

compacta – du latin compactus, « bien assemblé ».

Spécimens types : Lectotype – USNM 57687 (N. compacta) et holotypesUSNM 83946 (N. spinifer) etUSNM 189210 (N. halia) conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : N. spinifer (Walcott, 1931) et N. halia (Simonetta et Delle Cave, 1975) de la carrière Walcott.

Autres dépôts : N. longicaudata et spinosa (Zhang et Hou, 1985) du biote de Chengjiang du Cambrien précoce, Chine méridionale – N. longicaudata a été place ultérieurement dans son propre genre, Misszhouia (Chen et al., 1997); des spécimens possibles de Naraoia dans les schistes d’Emu Bay du Cambrien inférieur, Australie (Nedin, 1999). À la différence de la plupart des arthropodes des schistes de Burgess, Naraoia a également été trouvé dans des couches postérieures au Cambrien, soit dans la formation de Bertie du Silurien supérieur au sud de l’Ontario (Caron et al., 2004).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles. Couches à trilobites, couches à tulipes (S7), carrière Collins, autres sites moins importants sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

La première description de Naraoia, effectuée par Walcott (1912), portait sur N. compacta. Walcott a ensuite décrit un deuxième spécimen et défini l’espèce N. spinifer (1931). Simonetta et Delle Cave (1975) ont réexaminé les spécimens et ont donné les noms de N. halia et N. pammon aux nouvelles espèces. Whittington (1977) a redécrit l’ensemble des fossiles des schistes de Burgess, tandis que Robison (1984) a décrit des spécimens de N. compacta provenant de la formation de Marjum dans l’Utah et de la formation de Gibson dans l’Idaho; les deux chercheurs ont établi la synonymie de N. halia et N. pammon et de N. compacta. Une révision profonde des Naraoiidés entreprise par Zhang et al. (2007) a cependant conclu que N. halia constitue un espèce valide.

Description

Morphologie :

Naraoia possède deux boucliers dorsaux ovoïdes avec une région axiale convexe, soit un bouclier céphalique et un bouclier allongé protégeant le reste du corps. Une paire de longues antennes articulées émerge du bouclier antérieur. À l’arrière des antennes, se trouvent 4 paires d’appendices céphaliques et au niveau du tronc, 14 autres paires. Tous ces appendices sont segmentés et biramés : ils comportent une branche locomotrice en sept segments adaptée à la marche et une branche filamenteuse constituée d’une fine hampe à laquelle s’attachent de nombreuses lamelles (éléments souples et allongés en forme de lame). L’article basal des appendices biramés ressemble à une grande plaque épineuse.

Les structures internes de Naraoia sont bien conservées, la caractéristique la plus évidente étant les glandes intestinales à ramifications complexes, qui apparaissent sur le bouclier céphalique. L’intestin parcourt le corps sur toute sa longueur; des glandes intestinales appariées sont visibles dans la moitié antérieure.

Abondance :

Des centaines de spécimens de Naraoia ont été recueillis dans la carrière Walcott, où ils comptent pour 0,74 % environ de la faune (Caron et Jackson, 2008). Naraoia est rare dans tous les autres sites.

Taille maximum :
40 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

Naraoia aurait marché sur le lit marin la plupart du temps, la rigidité de ses appendices ne permettant pas des périodes de nage prolongées. Ses antennes, vraisemblablement sensorielles, lui auraient permis de repérer de la nourriture. Naraoia utilisait les membres locomoteurs de ses appendices biramés pour marcher et manipuler ses aliments, qu’il broyait et amenait vers sa bouche à l’aide de la plaque épineuse située à la base des appendices. Les branchies filamenteuses servaient de surface d’échanges gazeux et propulsaient l’animal dans la colonne d’eau pendant de brèves périodes de nage. Les grandes glandes intestinales et les appendices épineux suggèrent que Naraoia était un prédateur ou avait un comportement détritivore. Les cicatrices portées par certains spécimens suggèrent que Naraoia était également une proie pour des prédateurs de taille supérieure.

Références

BUDD, G. E. 2002. A palaeontological solution to the arthropod head problem. Nature, 417: 271-275.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CARON, J.-B., D. M. RUDKIN AND S. MILLIKEN. 2004. A new Late Silurian (Pridolian) naraoiid (Euarthropoda: Nektaspida) from the Bertie Formation of southern Ontario, Canada – delayed fallout from the Cambrian explosion. Journal of Paleontology, 78: 1138-1145.

CHEN, J. G. D. EDGECOMBE AND L. RAMSKöLD. 1997. Morphological and ecological disparity in naraoiids (Arthropoda) from the Early Cambrian Chengjiang fauna, China. Records of the Australian Museum, 49: 1-24.

COTTON, T. J. AND S. J. BRADDY. 2004. The phylogeny of arachnomorph arthropods and the origin of the Chelicerata. Transactions of the Royal Society of Edinburgh: Earth Sciences, 94: 169-193.

EDGECOMBE, G. D. AND L. RAMSKÖLD. 1999. Relationships of Cambrian Arachnata and the systematic position of Trilobita. Journal of Paleontology, 73: 263-287.

HOU, X. AND J. BERGSTRÖM. 1997. Arthropods of the Lower Cambrian Chengjiang fauna, southwest China. Fossils and Strata, 45: 1-116.

NEDIN, C. 1999. Anomalocaris predation on nonmineralized and mineralized trilobites. Geology, 27: 987-990.

ROBISON, R. B. 1984. New occurrence of the unusual trilobite Naraoia from the Cambrian of Idaho and Utah. University of Kansa Paleontological Contribution, 112: 1-8.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216: 395-415.

SIMONETTA, A. M. AND L. DELLE CAVE. 1975. The Cambrian non-trilobite arthropods from the Burgess shale of British Columbia: A study of their comparative morphology, taxonomy and evolutionary significance. Palaeontographia Italica, 69: 1-37.

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(6): 145-228.

WALCOTT, C. D. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85: 1-46.

WHITTINGTON, H. B. 1977. The Middle Cambrian trilobite Naraoia, Burgess Shale, British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, B, 280: 409-443.

WILLS, M. A., D. E. G. BRIGGS, R. A. FORTEY, M. WILKINSON AND P. H. A. SNEATH. 1998. An arthropod phylogeny based on fossil and recent taxa, p. 33-105. In G. D. Edgecombe (ed.), Arthropod fossils and phylogeny. Columbia University Press, New York.

ZHANG, W. AND X. HOU. 1985. Preliminary notes on the occurrence of the unusual trilobite Naraoia in Asia. Acta Palaeontologica Sinica, 24: 591-595.

ZHANG, X., D. SHU AND D. H. ERWIN. 2007. Cambrian naraoiids (Arthropoda): Morphology, ontogeny, systematics and evolutionary relationships. Journal of Paleontology, 81:1-52.

Autres liens :

http://paleobiology.si.edu/burgess/naraoia.html

Selkirkia columbia

Reconstitution 3D de Selkirkia columbia.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des priapuliens)
Nom d’espèce: Selkirkia columbia
Remarques:

Selkirkia a été comparé aux némathelminthes (Maas et al., 2007), mais la plupart des analyses appuient l’hypothèse d’un lien avec les priapuliens au niveau du groupe souche (Harvey et al., 2010; Wills, 1998).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1911
Étymologie :

Selkirkia – du nom de la chaîne de Selkirk, dans le sud-est de la Colombie-Britannique.

columbia – de la Colombie-Britannique, où se trouvent les schistes de Burgess.

Spécimens types : Holotype – USNM 57624 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : Le genre Selkirkia, dont l’âge va du Cambrien inférieur au Cambrien moyen, est représenté par plusieurs espèces: S. sinica, du biote de Chengjiang du Cambrien inférieur (Luo et al., 1999; Maas et al., 2007), S. pennsylvanica, de la Formation de Kinzers du Cambrien inférieur (Resser et Howell, 1938), Selkirkia sp. cf. S. columbia et S. spencei, des schistes de Spence du Cambrien moyen, en Utah (Resser, 1939; Conway Morris et Robison, 1986, 1988), et S. willoughbyi, de la Formation de Marjum du Cambrien moyen, en Utah (Conway Morris et Robison, 1986).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles; sites moins importants sur les monts Field et Odaray; couches à trilobites, carrière Collins, couches à tulipes (S7) et sites moins importants sur le mont Stephen.

Autres dépôts : schistes de Spence du Cambrien moyen, dans l’Utah (Resser, 1939; Conway Morris et Robison, 1986, 1988).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Charles Walcott (1908) a illustré un spécimen unique d’un tube simple qu’il a appelé « Orthotheca major ». Il a interprété le fossile comme le tube d’un ver polychète, avec une autre espèce célèbre, « O. corrugata », décrite par Matthew dix ans auparavant. Or O. corrugata, aujourd’hui appelé Wiwaxia corrugata, n’est pas le tube d’un ver mais plutôt l’écaille d’un mollusque à coquille dure! Le spécimen original d’« O. major » provenait des couches à trilobites sur le mont Stephen, mais il a fallu attendre la découverte de spécimens entiers de vers à corps mou dans leur tube sur la crête aux Fossiles pour en savoir plus sur cet animal. Walcott (1911) a nommé le genre Selkirkia pour y ranger les nouveaux matériaux fossiles. En plus de l’espèce type, S. major, il a nommé deux nouvelles espèces: S. gracilis et S. fragilis. Dans le cadre d’une révision des collections de Walcott et d’autres fossiles découverts par la Commission géologique du Canada, Conway Morris (1977) a synonymisé les trois espèces de Walcott avec une seule espèce qu’il a appelée S. columbia, nom encore en usage. Il a décrit S. columbia comme un ver priapulien primitif (Conway Morris, 1977), mais des études ultérieures ont révélé que l’espèce fait partie du groupe-souche des priapuliens (Wills, 1998; Harvey et al., 2010).

Description

Morphologie :

Selkirkia vivait dans un tube et pouvait atteindre 6 cm de longueur. Le corps du ver est semblable à celui de la plupart des priapuliens et comprend un tronc (maintenu à demeure dans le tube) et une pièce buccale antérieure qui pouvait s’éverser dans le tronc appelée proboscide. Le proboscide porte différentes séries d’épines longitudinales et présente une symétrie radiale. Les petits appendices appelés papilles présents le long de la partie antérieure du tronc avaient probablement pour fonction d’ancrer le ver à son tube. L’intestin est rectiligne, et l’anus, terminal. Le tube, non minéralisé, est de forme légèrement conique, ouvert aux deux extrémités et marqué de fines stries transversales.

Abondance :

Selkirkia est le plus abondant ver priapulien de la carrière Walcott, où il représente 2,7 % de la faune répertoriée (Caron et Jackson, 2008). Des milliers de spécimens, pour la plupart des tubes isolés, ont été découverts à ce jour.

Taille maximum :
60 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

La présence d’un proboscide bien développé et de fortes épines atteste un mode de vie carnivore. Des comparaisons avec des vers priapuliens tubicoles modernes donnent à croire que Selkirkia avait une mobilité limitée et passait le plus clair de son temps enfoui verticalement ou à angle à l’interface eau-sédiments, y capturant peut-être ses proies « au piège ». Les tubes vides étaient souvent colonisés par d’autres organismes tels que des brachiopodes, des éponges et des échinodermes primitifs (voir Echmatocrinus).

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. 1977. Fossil priapulid worms. Special Papers in Palaeontology, 20: 1-95.

CONWAY MORRIS, S. AND R. A. ROBISON. 1986. Middle Cambrian priapulids and other soft-bodied fossils from Utah and Spain. The University of Kansas paleontological contributions, 117: 1-22.

CONWAY MORRIS, S. AND R. A. ROBISON. 1988. More soft-bodied animals and algae from the Middle Cambrian of Utah and British Columbia. University of Kansas Paleontological Contributions, Paper, 122: 23-48.

HARVEY, T. H. P., X. DONG AND P. C. J. DONOGHUE. 2010. Are palaeoscolecids ancestral ecdysozoans? Evolution & Development, 12(2): 177-200.

LUO, H., S. HU, L. CHEN, S. ZHANG AND Y. TAO. 1999. Early Cambrian Chengjiang fauna from Kunming region, China. Yunnan Science and Technology Press, Kunming, 162 p.

MAAS, A., D. HUANG, J. CHEN, D. WALOSZEK AND A. BRAUN. 2007. Maotianshan-Shale nemathelminths – Morphology, biology, and the phylogeny of Nemathelminthes. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 254(1-2): 288-306.

RESSER, C. E. AND B. F. HOWELL. 1938. Lower Cambrian Olenellus Zone of the Appalachians. Geological Society of America, Bulletin, 49: 195-248.

RESSER, C. E. 1939. The Spence Shale and its fauna. Smithsonian Miscellaneous Collections, 97(12):1-29.

WALCOTT, C. 1908. Mount Stephen rocks and fossils. Canadian Alpine Journal, 1: 232-248.

WALCOTT, C. 1911. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(5): 109-145.

WILLS, M. A. 1998. Cambrian and Recent disparity: the picture from priapulids. Paleobiology, 24(2): 177-199.

Autres liens :

Aucun

Sanctacaris uncata

Reconstitution de Sanctacaris uncata.

© MARIANNE COLLINS

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des arthropodes)
Nom d’espèce: Sanctacaris uncata
Remarques:

À l’origine, Sanctacaris était considéré comme un taxon du groupe couronne des chélicérates (Briggs et Collins, 1988), mais des analyses ultérieures l’ont associé aux arachnomorphes (Dunlop et Seldon, 1997; Wills et al., 1998; Sutton et al., 2002) ou placé dans la lignée souche des euarthropodes (Budd, 2002).

Nom du descripteur: Briggs and Collins
Date de la description : 1988
Étymologie :

Sanctacaris – du latin sanctus, « saint » (en référence au nom de terrain « santa claws »), et de caris, « crabe » ou « crevette ».

uncata – du latin uncata, « recourbé » ou « crochu », en référence aux nombreuses pinces.

Spécimens types : Holotype – ROM 43502 conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Ontario, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Collins sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Sanctacaris a été décrit pour la première fois par Briggs et Collins en 1988 et a été mentionné dans plusieurs études sur les relations phylogénétiques des arthropodes (p. ex., par Briggs et Fortey, 1989; Dunlop et Seldon, 1997; Wills et al., 1998; Sutton et al., 2002; Budd, 2002).

Description

Morphologie :

La tête de Sanctacaris est protégée par un grand bouclier céphalique et possède six paires d’appendices biramés orientés vers l’avant. Le tronc compte 11 segments et un large telson. La longueur du corps varie entre 4,6 et 9,3 cm. Le bouclier céphalique, prolongé par deux extensions triangulaires latérales, est convexe dans sa partie médiane. Ce bouclier abrite une paire d’yeux qui sortent près des coins latéraux de sa marge antérieure. Les six appendices céphaliques, biramés, ont une branche externe mince ressemblant à une antenne et un appendice interne bordé d’épines rappelant une serre d’oiseau de proie. Le reste du corps est divisé en 11 segments. Chaque segment comprend une région médiane surélevée et de larges extensions latérales. Il accueille en outre une paire de membres biramés. Chaque membre biramé consiste en une large palette frangée de setae et une branche locomotrice fine et segmentée. Le telson, ample et doté d’une bordure pileuse, a la forme d’une extrémité de pagaie.

Abondance :

Sanctacaris est connu d’après cinq spécimens du mont Stephen.

Taille maximum :
93 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

Sanctacaris aurait vécu sur le plancher sous-marin ou juste au-dessus de ce dernier. La présence d’appendices frontaux et d’yeux indique que l’animal aurait été un prédateur qui nageait librement. Les grandes palettes des appendices du tronc auraient servi à propulser l’animal dans l’eau; le telson et les extensions latérales de la tête et du corps, à le stabiliser et le diriger. Les branches en forme de serres des appendices céphaliques biramés permettaient probablement de capturer des proies, tandis que les branches en forme d’antennes auraient été sensorielles.

Références

BRIGGS, D. E. G. AND D. COLLINS. 1988. A Middle Cambrian chelicerate from Mount Stephen, British Columbia. Palaeontology, 31: 779-798.

BRIGGS, D. E. G. AND R. A. FORTEY. 1989. The early radiation and relationships of the major arthropod groups. Science, 246: 241-243.

BUDD, G. E. 2002. A palaeontological solution to the arthropod head problem. Nature, 417: 271-275.

DUNLOP, J. A. AND P. A. SELDEN. 1997. The early history and phylogeny of chelicerates, pp. 221-235. In R. A Fortey and R. Thomas (eds.), Arthropod phylogeny. Chapman and Hall, London.

SUTTON, M. D., D. E. G. BRIGGS, D. J. SIVETER, D. J. SIVETER AND P. J. ORR. 2002. The arthropod Offacolus kingi (Chelicerata) from the Silurian of Herefordshire, England: computer based morphological reconstructions and phylogenetic affinities. Proceedings of the Royal Society of London, Series B, 269: 1195-1203.

WILLS, M. A., D. E. G. BRIGGS, R. A. FORTEY, M. WILKINSON AND P. H. A. SNEATH. 1998. An arthropod phylogeny based on fossil and recent taxa, p. 33-105. In G. D. Edgecombe (ed.), Arthropod fossils and phylogeny. Columbia University Press, New York.

Autres liens :

Aucun

Plenocaris plena

Reconstitution de Plenocaris plena.

© MARIANNE COLLINS

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des arthropodes)
Nom d’espèce: Plenocaris plena
Remarques:

Les affinités de Plenocaris sont peu connues. Le taxon a été attribué à la classe Malacostraca (Whittington, 1974), cependant aucune analyse phylogénétique n’a été effectuée.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1912
Étymologie :

Plenocaris – du latin plenus, « plein »,et caris, « crevette ».

Spécimens types : Holotype – USNM 57700 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles. Carrière Collins sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Plenocaris a été décrit pour la première fois par Walcott (1912) en tant que Yohoia plena. Whittington (1974) a invalidé l’espèce Y. plena et a établi le genre Plenocaris, laissant Y. tenuis seul au sein de Yohoia.

Description

Morphologie :

Le corps de Plenocaris est allongé et comporte une région céphalique, 13 segments corporels et un telson en forme de pagaie. La tête porte une paire d’antennes simples. Les segments du tronc, du deuxième au quatrième inclusivement, sont dotés d’une paire d’appendices uniramés assez allongés, tandis que les autres segments sont dépourvus de tout appendice. Une carapace est reliée de manière assez lâche au corps; elle couvre les faces dorsales et latérales de la région céphalique et la portion antérieure du tronc.

Abondance :

Plenocaris compte pour une très faible proportion (0,2 %) des spécimens de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008). Il est extrêmement rare partout ailleurs.

Taille maximum :
17 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

Certains spécimens ont été conservés avec l’intestin plein de sédiments, ce qui suggère une fréquentation du fond marin (benthos) et un régime alimentaire dépositivore. En l’absence d’appendices natatoires, l’animal devait nécessairement se servir de son tronc allongé et de sa grande queue lobée pour se propulser et se diriger dans l’eau.

Références

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(6): 145-228.

WHITTINGTON, H. B. 1974. Yohoia Walcott and Plenocaris n. gen. arthropods from the Burgess Shale, Middle Cambrian, British Columbia. Geological Survey of Canada Bulletin, 231: 1-27.

Autres liens :

Aucun

Ottoia prolifica

Reconstitution 3D d’Ottoia prolifica.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des priapuliens)
Nom d’espèce: Ottoia prolifica
Remarques:

Ottoia a été comparé aux némathelminthes (Maas et al., 2007), mais la plupart des analyses appuient l’hypothèse d’un lien avec les priapuliens au niveau du groupe souche (Harvey et al., 2010; Wills, 1998).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1911
Étymologie :

Ottoia – d’après le col d’Otto (2 106 m d’altitude), situé à quelques kilomètres au nord-ouest des schistes de Burgess, nommé d’après Otto Klotz, astronome qui a travaillé pour le ministère de l’Intérieur le long du Chemin de fer Canadien Pacifique (pour en savoir plus sur Otto Klotz, visiter la section « Premières découvertes »).

prolifica – du latin proles, « lignée », et ferax, « fécond », en référence au grand nombre de spécimens découverts.

Spécimens types : Lectotype – USNM 57619 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : Ottoia sp., des schistes de Pioche (Nevada) du Cambrien inférieur (Lieberman, 2003).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, de la zone à Bathyuriscus-Elrathina à la zone à Ptychagnostus punctuosus (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; carrière Collins; couches à tulipes (S7); sites moins importans sur le mont Stephen; sites moins importants sur les monts Field et Odaray et dans le cirque Monarch.

Autres dépôts : l’espèce est également présente dans les schistes de Spence et la formation de Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah (Conway Morris et Robison, 1986).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Dans sa description originale, Charles Walcott (1911) a classé provisoirement Ottoia dans le groupe aujourd’hui démantelé des vers gephyrés, qui englobait les priapuliens, les sipunculiens et les échiuriens. Son insistance à le comparer aux sipunculiens a incité certains auteurs à le ranger dans cet embranchement. D’autres, cependant, ont proposé des affinités avec les acanthocéphales, vers parasites, ou avec les priapuliens (Banta et Rice, 1970). Ce n’est que dans les années 1970 qu’une nouvelle analyse des fossiles a eu lieu. Banta et Rice (1970) et Conway Morris (1977) ont alors proposé une relation avec les priapuliens, subséquemment reconnue comme située au niveau d’un groupe souche (Wills, 1998). D’autres chercheurs se sont concentrés sur l’écologie des formes connues des schistes de Burgess (Bruton, 2001; Vannier, 2009; Vannier et al., 2010).

Description

Morphologie :

Ottoia est un ver priapulien doté d’une pièce buccale dentée (proboscide) qui pouvait être éversée dans le tronc et d’une courte queue également éversible. L’animal pouvait atteindre 15 cm de long; les plus petits spécimens – vraisemblablement des juvéniles, mais par ailleurs identiques aux adultes – ne mesuraient que 1 cm. Le proboscide portait 28 rangées de crochets et, intercalées parmi elles, des épines de dimensions diverses. La plupart des spécimens sont courbés en U, et leur tube digestif rempli de sédiments est souvent visible au centre du corps. Le tronc est annelé et porte deux ensembles de quatre crochets disposés en rond dans la région postérieure. Ce sont là les seules traces de symétrie bilatérale, l’organisme présentant de façon générale une symétrie radiale. Ottoia remplaçait périodiquement sa cuticule (mue de croissance).

Abondance :

Ottoia est un des organismes les plus abondants de la faune de Burgess, comptant pour plus de 80 % des priapuliens à la carrière Walcott (Conway Morris, 1977) et pour plus de 1,3 % de toute la faune de cette carrière (Caron et Jackson, 2008); des milliers de spécimens sont connus.

Taille maximum :
150 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

La présence de spécimens d’Haplophrentis carinatus préservés dans le tube digestif du ver indique que cet hyolithe constituait une composante importante du régime alimentaire d’Ottoia (Conway Morris, 1977). Une dalle renferme également neuf spécimens en train de se nourrir sur la carcasse d’un spécimen de Sidneyia mort depuis peu (Bruton, 2001).

Références

BANTA, W. C. AND M. E. RICE. 1970. A restudy of the Middle Cambrian Burgess Shale fossil worm, Ottoia prolifica. International Symposium on the Biology of the Sipuncula and Echiura 2, Kotor: 79-90.

BRUTON, D. L. 2001. A death assemblage of priapulid worms from the Middle Cambrian Burgess Shale. Lethaia, 34(2):163-167.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. 1977. Fossil priapulid worms. Special Papers in Palaeontology, 20: 1-95.

CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL. 2009. New Palaeoscolecidan Worms from the Lower Cambrian: Sirius Passet, Latham Shale and Kinzers Shale. Acta Palaeontologica Polonica, 55(1): 141-156.

HARVEY, T. H. P., X. DONG AND P. C. J. DONOGHUE. 2010. Are palaeoscolecids ancestral ecdysozoans? Evolution & Development, 12(2): 177-200.

MAAS, A., D. HUANG, J. CHEN, D. WALOSZEK AND A. BRAUN. 2007. Maotianshan-Shale nemathelminths – Morphology, biology, and the phylogeny of Nemathelminthes. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 254(1-2): 288-306.

WALCOTT, C. 1911. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(5): 109-145.

Autres liens :

Margaretia dorus.

Reconstitution 3D de Margaretia dorus.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Bryopsidophycées (Ordre : Bryopsidales)
Nom d’espèce: Margaretia dorus
Remarques:

Bien qu’il considérait cette espèce comme une algue verte, Walcott (1919) a relevé des similitudes avec les coraux alcyonariens (étroitement apparentés aux plumes de mer). Des études de spécimens provenant des schistes de Burgess et de l’Utah ont révélé des affinités avec l’algue verte moderne Caulerpa (Satterthwait, 1976; Conway Morris et Robison, 1988).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1931
Étymologie :

Margaretia – origine indéterminée; peut-être du grec margarites, « perle », en référence aux structures arrondies présentes le long du tégument.

dorus – origine indéterminée; peut-être du grec dora, « peau », en référence à l’aspect dermique du tégument de cette algue.

Spécimens types : Holotype – USNM 83922 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : M. chamblessi, des schistes de Latham du Cambrien inférieur du sud-est de la Californie (Waggoner et Hagadorn, 2004).

Âge et Sites

Age :
Portion supérieure du Cambrien inférieur, de la zone à Olenellus à la zone à Ptychagnostus punctuosus, du Cambrien moyen supérieur.
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites; carrière Collins et sites moins importants sur le mont Stephen; mont Odaray; glacier Stanley.

Autres dépôts : M. dorus est présent dans plusieurs dépôts du Cambrien, en particulier les schistes de Spence et la formation Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah (Conway Morris et Robison, 1988).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott a récolté quelque 70 spécimens de cette nouvelle espèce dans les schistes de Burgess. Ce n’est qu’après sa mort que la description formelle de ce matériel a été publiée par son assistant, Charles Resser, en 1931. L’espèce a été comparée à l’algue verte moderne Caulerpa dans une thèse inédite (Satterthwait, 1976). Cette interprétation a été adoptée par Conway Morris et Robison (1988) après examen de spécimens bien conservés provenant de plusieurs dépôts dans l’Utah. Depuis la description initiale de Walcott (1931), elle n’a pas fait l’objet d’une révision d’après des spécimens récoltés dans les schistes de Burgess.

Description

Morphologie :

Cette espèce est la plus grande algue connue des schistes de Burgess. Elle est constituée d’axes tubulaires simples ou dichotomiques (divisés en deux) et droits reliés perpendiculairement à des rhizomes simples. Ces axes ont tous la même largeur et peuvent atteindre au moins 40 cm de longueur. Leur extrémité distale est arrondie, et leur surface est couverte de petites protubérances de forme et de taille semblables réparties en spirales appelées papilles. Ces papilles sont visibles sur les bords des fossiles, mais elles sont souvent détachées chez les spécimens conservés perpendiculairement, d’où l’impression de trous le long des tiges. Contrairement à ce que croyait Walcott, Margaretia n’est pas un mince feuillet membraneux perforé. En général, les rhizomes sont de plus faible diamètre que les tiges, et ils présentent des ondulations irrégulières mais aucune papille.

Abondance :

Margaretia est présent dans de nombreux sites, mais il est généralement rare. Aucun individu de cette algue n’a été découvert parmi les 52 620 spécimens observés à la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
400 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

Margaretia vivait ancré par ses rhizomes sur le fond marin, ses frondes flottant librement. La présence de spécimens pour la plupart fragmentaires dans de nombreux dépôts fossilifères laisse entendre que cette algue pouvait provenir de milieux environnants.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. AND R. A. ROBISON. 1988. More soft-bodied animals from the Middle Cambrian of Utah and British Columbia. University of Kansas Paleontological Contributions, 122 p.

SATTERTHWAIT, D. F. 1976. Paleobiology and Paleoecology of Middle Cambrian Algae from Western North America. Unpublished PhD thesis, California, Los Angeles, 120 p.

WAGGONER, B. AND J. W. HAGADORN. 2004. An unmineralized alga from the Lower Cambrian of California, USA. Neus Jahrbuch fur Geologie und Palaontologie-Abhandlungen, 231: 67-83.

WALCOTT, C. D. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85: 1-46.

Autres liens :

Aucun

Leptomitus lineatus

Leptomitus undulatus (ROM 53571) – Holotype (empreinte et contre-empreinte). Seul spécimen connu de l’espèce; on voit une partie de la base, les crêtes proéminentes et le sommet (oscule). Hauteur du spécimen = 78 mm. Spécimen humide, lumière directe. Carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL D’ L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Démosponges (Ordre : Monaxonides)
Nom d’espèce: Leptomitus lineatus
Remarques:

Leptomitus est considéré comme un démosponge primitif (Rigby, 1986). Les démosponges, qui comprennent les éponges de toilette, forment aujourd’hui la classe d’éponges la plus importante.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1920
Étymologie :

Leptomitus – du grec lept, « mince », et mitos, « filament », en référence à l’aspect général de l’éponge.

lineatus – du Latin lineatus, « ligné », en référence à l’aspect ridé de l’organisme.

Spécimens types : Lectotype – USNM 66448 (L. lineatus) conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis. Holotype – ROM 53558 (L. undulatus) conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : L. undulatus Rigby et Collins, 2004 de la carrière Walcott.

Autres dépôts : L. zitteli Walcott, 1886 des ardoises de Parker du Cambrien moyen, au Vermont; L. metta Rigby, 1983 de la formation de Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah; L. conicus García-Bellido et al., 2007 de la formation de Murero du Cambrien moyen, en Espagne; L. teretiusculus Chen, Hou et Lu, 1989 du biote de Chengjiang du Cambrien inférieur, en Chine (voir Rigby et Hou, 1995); espèce non identifiée, de la formation de Niutitang du Cambrien inférieur, en Chine (Yang et al., 2003).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, de la zone à Glossopleura à la zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles; couches à tulipes (S7); carrière Collins sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Lors de sa description originale, Leptomitus a été classé par Charles Walcott (1920) dans un nouveau genre, Tuponia, avec plusieurs autres espèces (T. lineatea, T. flexilis, T. flexilis var. intermedia). Resser et Howell (1938) ont par la suite synonymisé Tuponia avec Leptomitus, autre genre créé par Walcott en 1886. Ribgy (1986) a redécrit les éponges des schistes de Burgess, dont le genre Leptomitus, et considéré L. flexilis comme un synonyme plus récent de L. lineatus. Rigby et Collins (2004) ont décrit une deuxième espèce, L. undulatus, à partir de nouveaux spécimens récoltés par le Musée royal de l’Ontario.

Description

Morphologie :

L. lineatus est une éponge tubulaire allongée pourvue d’un squelette à deux couches. La couche externe est composée de longs spicules monoaxiaux (spicules simples pointus) dressés verticalement le long du corps. Les variations de l’épaisseur de ces longs spicules confèrent aux fossiles un aspect ridé distinctif. La couche interne est constituée de petits spicules horizontaux formant des touffes éparses visibles sur la marge de l’oscule (orifice situé au sommet de l’éponge). La base de l’éponge, de forme arrondie, était vraisemblablement dotée d’un petit crampon. L. undulatus ressemble à L. lineatus par la structure de sa paroi, mais son squelette est plus arrondi, en forme de gobelet.

Abondance :

L. lineatus est relativement commun à la carrière Walcott, où il représente 0,26 % de la faune (Caron et Jackson, 2008). Un seul spécimen de L. undulatus a été découvert à ce jour.

Taille maximum :
360 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

Leptomitus était ancré au fond marin. Les particules de matière organique étaient extraites de l’eau lors de leur passage dans les canaux de sa paroi.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CHEN, J. Y., X. G. HOU AND H. Z. LU. 1989. Lower Cambrian leptomitids (Demospongea), Chengjiang, Yunnan. Acta Palaeontologica Sinica, 28: 17-31.

GARCÍA-BELLIDO, D. C., R. GOZALO, J. B. CHIRIVELLA MARTORELL AND E. LIÑÁN. 2007. The demosponge genus Leptomitus and a new species from the Middle Cambrian of Spain. . Palaeontology, 50: 467-478.

RESSER, C. F. AND B. F. HOWELL. 1938. Lower Cambrian Olenellus Zone of the Appalachians. Geological Society of American Bulletin, 49: 195-248.

RIGBY, J. K. 1983. Sponges of the Middle Cambrian Marjum Limestone from the House Range and Drum Mountains of Western Millard County, Utah. Journal of Paleontology, 57: 240-270.

RIGBY, J. K. 1986. Sponges of the Burgess shale (Middle Cambrian), British Columbia. Palaeontographica Canadiana, 2: 105 p.

RIGBY, J. K. AND D. COLLINS. 2004. Sponges of the Middle Cambrian Burgess Shale and Stephen Formations, British Columbia. Royal Ontario Museum Contributions in Science (1): 155 p.

YANG, R., W. ZHANG, L. JIANG AND H. GAO. 2003. Chengjiang biota from the Lower Cambrian Niutitang Formation, Zunyi County, Guizhou Province, China. Acta Palaeontologica Sinica, 77: 145-150.

WALCOTT, C. 1886. Second contribution to the studies on the Cambrian faunas of North America. U.S. Geological Survey Bulletin, 30: 1-369.

WALCOTT, C. D. 1920. Middle Cambrian Spongiae. Cambrian Geology and Paleontology IV. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67(6): 261-365.

Autres liens :

Aucun

Xanioascus canadensis

Reconstitution de Xanioascus canadensis.

© MARIANNE COLLINS

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des cténophores)
Nom d’espèce: Xanioascus canadensis
Remarques:

Xanioascus est considéré comme un cténophore très primitif appartenant peut-être au groupe souche (Conway Morris et Collins, 1996).

Nom du descripteur: Conway Morris and Collins
Date de la description : 1996
Étymologie :

Xanioascus – du grec xanion, « peigne », en référence à la forme des rangées de cils, et askos, « outre en cuir ».

canadensis – de Canada, pays où se trouvent les schistes de Burgess.

Spécimens types : Holotype – ROM 43186 conservé au Musée Royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Glossopleura (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Collins sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Conway Morris et Collins ont décrit Xanioascus canadensis en 1996 d’après des fossiles découverts par le Musée royal de l’Ontario dans un nouveau site sur le mont Stephen. L’espèce n’a fait l’objet d’aucune autre publication depuis.

Description

Morphologie :

Le corps est sacciforme et porte 24 rangées de cils bien développés qui s’étendent jusqu’à proximité de la région buccale, vraisemblablement de grande taille mais piètrement conservée. L’espèce se distingue par la présence à l’intérieur du corps de structures ovoïdes dont l’identité est incertaine.

Abondance :

Seulement 8 spécimens de l’espèce sont connus.

Taille maximum :
125 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

La présence de rangées de cils laisse croire que cet animal était un grand nageur. Son mode d’alimentation est plus incertain, car la bouche n’est pas bien préservée et il n’existe aucune indication de la présence de tentacules.

Références

CONWAY MORRIS, S. AND D. COLLINS. 1996. Middle Cambrian ctenophores from the Stephen Formation, British Columbia, Canada. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, 351: 279-308.

Autres liens :

Aucun

Wiwaxia corrugata

Reconstitution 3D de Wiwaxia corrugata broutant la cyanobactérie Morania confluens.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Halwaxiidés (Clade non classé, groupe souche des mollusques )
Nom d’espèce: Wiwaxia corrugata
Remarques:

La position phylogénétique de Wiwaxia est l’objet d’un vif débat. Les similarités du genre avec les mollusques ont été soulignées (Conway Morris, 1985; Scheltema et al., 2003; Caron et al., 2006; Caron et al., 2007), mais l’hypothèse de sa parenté avec les vers annélides, posée originalement par Matthew (1899), reçoit encore des appuis (Butterfield, 1990; Conway Morris et Peel, 1995; Butterfield, 2006, 2008). La divergence du genre Wiwaxia pourrait également être antérieure à celle des mollusques et des vers annélides (Eibye-Jacobsen, 2004). Wiwaxia a été classé récemment dans un groupe appelé halwaxiidés avec les genres d’halkiériidés Orthrozanclus et Odontogriphus (Conway Morris et Caron, 2007).

Nom du descripteur: Matthew
Date de la description : 1899
Étymologie :

Wiwaxia – d’après les pics Wiwaxy (2 703 m), dans le parc national du Canada Yoho. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wiwaxy

Wiwaxia – d’après les pics Wiwaxy (2 703 m), dans le parc national du Canada Yoho. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wiwaxy signifie « venteux ».

corrugata – du latin corrugis, « froncé » ou « plissé », en référence à l’aspect ridé des sclérites recouvrant l’animal.

signifie « venteux ».

Spécimens types : Holotype – ROM 8596 conservé au Musée Royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune espèce n’a été décrite, mais des sclérites ont été trouvées dans un certain nombre de dépôts du Cambrien moyen situés entre le nord du Canada (Butterfield, 1994) et la Chine (Zhao et al., 1994).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites, couches à tulipes (S7) et carrière Collins sur le mont Stephen; autres sites moins importants sur les monts Field et Odaray.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Dans le cadre d’une étude de fossiles prélevés par Walker dans les couches à trilobites sur le mont Stephen, le paléontologue canadien G. F. Matthew (1899) a décrit plusieurs formes qu’il assimilait aux tubes de différents vers annélides, dont une qu’il a nommée Orthotheca corrugata. À l’époque, Matthew ignorait que ce fossile particulier n’était qu’une partie d’un organisme beaucoup plus grand. C’est seulement lorsque Walcott (1911) a découvert des spécimens articulés et bien mieux conservés dans la couche à phyllopodes que la morphologie de l’espèce est devenue plus évidente. Walcott a transféré corrugata dans le nouveau genre Wiwaxia et classé l’espèce dans le groupe des vers annélides polychètes (Walcott, 1911). Le spécimen le mieux conservé d’« Orthotheca corrugata », selon la désignation de Walker, est demeuré inconnu jusqu’à ce qu’il soit « redécouvert » dans les collections du Musée royal de l’Ontario en 1977.

L’interprétation de Walcott a d’abord été mise en question dans une réévaluation détaillée du genre (Conway Morris, 1985), puis par Scheltema et al. (2003) et Caron et al. (2006), qui se sont appuyés sur le lien établi par Conway Morris entre les pièces buccales de Wiwaxia et la radula propre aux mollusques. Butterfield (1990) était toutefois partisan d’une affinité avec les vers annélides, en majeure partie sur la base d’une étude de sclérites individuelles, d’abord au niveau du groupe-couronne puis à celui du groupe-souche (Butterfield, 2003; 2006). Des travaux ultérieurs ont cependant montré que les données disponibles ne permettent pas de conclure de façon probante à l’existence d’un lien étroit avec les vers annélides (Eibye-Jacobsen, 2004). L’hypothèse d’une relation avec les halkiériidés, évoquée antérieurement (Bengtson et Morris, 1984; Conway Morris et Peel, 1995), a été explorée plus à fond récemment (Conway Morris et Caron, 2007).

D’autres études ont porté plus spécifiquement sur l’écologie et la taphonomie de cet animal. L’iridescence de Wiwaxia était peut-être due à la présence de plans parallèles rapprochés sur les écailles (Parker, 1998). Wiwaxia a permis de mesurer l’étendue de la décomposition dans les assemblages de fossiles (Caron et Jackson, 2006) et de reconstituer les processus taphonomiques à plus long terme qui ont favorisé la conservation des fossiles des schistes de Burgess (Butterfield et al., 2007).

Description

Morphologie :

Wiwaxia corrugata est un organisme ressemblant à une limace qui peut atteindre 5,5 cm de longueur. Le corps, à l’exception de la face ventrale, est entièrement couvert d’éléments en forme d’écaille connus sous le nom de sclérites et d’épines. De forme à peu près ovale, il n’est pas segmenté. Les sclérites qui le recouvrent sont disposées en une cinquantaine de rangées, et le dos porte deux rangées de 7 à 11 piquants allongés en forme de lame. Ces sclérites et lames sont insérées directement dans la paroi corporelle. L’appareil buccal de Wiwaxia comprend deux (ou dans de rares cas trois) plaques dentées qui ont été comparées à la radula des mollusques ou aux mâchoires des vers annélides.

Abondance :

Wiwaxia a été trouvé surtout dans la carrière Walcott, où il est relativement commun et représente 0,9 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
55 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

La similarité entre l’appareil buccal d’Odontogriphus et celui de Wiwaxia laisse supposer que ce dernier se nourrissait lui aussi parmi les amas de la cyanobactérie Morania qui tapissaient les fonds marins durant le Cambrien. Son armure de sclérites et ses longs piquants, cassés chez certains spécimens, donnent à croire qu’il servait de proie à divers prédateurs non identifiés.

Références

BENGSTON, S. AND S. CONWAY MORRIS, 1984. A comparative study of Lower Cambrian Halkieria and Middle Cambrian Wiwaxia. Lethaia, 17:307-329.

BUTTERFIELD, N. J. 1990. A reassessment of the enigmatic Burgess Shale fossil Wiwaxia corrugata (Matthew) and its relationship to the polychaete Canadia spinosa Walcott. Paleobiology: 287-303.

BUTTERFIELD, N. J. 1994. Burgess Shale-type fossils from a Lower Cambrian shallow-shelf sequence in northwestern Canada. Nature, 369(6480): 477-479.

BUTTERFIELD, N. J. 2003. Exceptional fossil preservation and the Cambrian Explosion. Integrative and Comparative Biology, 43:166-177.

BUTTERFIELD, N. J. 2006. Hooking some stem-group “worms”: fossil lophotrochozoans in the Burgess Shale. BioEssays, 28: 1161-1166.

BUTTERFIELD, N. J. 2008. An early Cambrian radula. Journal of Paleontology, 82(3): 543-554.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON, 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN, 2006. A soft-bodied mollusc with radula from the Middle Cambrian Burgess Shale. Nature, 442(7099): 159-163.

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN. 2007. Reply to Butterfield on stem-group « worms: » fossil lophotrochozoans in the Burgess Shale. BioEssays, 29:200-202.

CONWAY MORRIS, S. 1985. The Middle Cambrian metazoan Wiwaxia corrugata (Matthew) from the Burgess Shale and Ogygopsis Shale, British Columbia, Canada. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, 307(1134): 507-582.

CONWAY MORRIS, S. AND J.-B. CARON, 2007. Halwaxiids and the Early Evolution of the Lophotrochozoans. Science, 315(5816): 1255-1258.

CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL, 1995. Articulated halkieriids from the Lower Cambrian of North Greenland and their role in early protostome evolution. Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences, 347(1321): 305-358.

EIBYE-JACOBSEN, D. 2004. A reevaluation of Wiwaxia and the polychaetes of the Burgess Shale. Lethaia, 37(3): 317-335.

MATTHEW, G. F. 1899. Studies on Cambrian Faunas, No. 3. Upper Cambrian fauna, Mount Stephen, British Columbia. The trilobites and worms. Transactions of the Royal Society, 5: 39-66

PARKER, A. R. 1998. Colour in Burgess Shale animals and the effect of light on evolution in the Cambrian. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 265(1400): 967.

SCHELTEMA, A. H., K. KERTH AND A. M. KUZIRIAN, 2003. Original molluscan radula: Comparisons among Aplacophora, Polyplacophora, Gastropoda, and the Cambrian fossil Wiwaxia corrugata. Journal of Morphology, 257(2): 219-245.

WALCOTT, C. D. 1911. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(2): 109-144.

ZHAO, Y.-l., Y. QIAN AND X.-S. LI, 1994. Wiwaxia from Early-Middle Cambrian Kaili Formation in Taijiang, Guizhou. Acta Palaeontologica Sinica, 33:359-366.

Autres liens :

Vauxia gracilenta

Reconstitution 3D de Vauxia bellula avec d’autres éponges (Choia ridleyi, Diagoniella cyathiformis, Eiffelia globosa, Hazelia conferta, Pirania muricata, et Wapkia elongata) et Chancelloria eros, un animal couvert d’épines disposées en étoile qui ressemble à une éponge.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Carrière Collins
Embranchement: Carrière Collins
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Démosponges (Ordre : Verongida)
Nom d’espèce: Vauxia gracilenta
Remarques:

Dans sa description initiale publiée en 1920, Walcott a classé Vauxia parmi les éponges hexactinellides, mais Rigby (1980) a transféré le genre et la famille dans les démosponges. Les démosponges, qui comprennent les éponges de toilette, forment aujourd’hui la classe d’éponges la plus importante.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1920
Étymologie :

Vauxia – d’après le mont Vaux (3 319 m), sommet situé dans le parc national du Canada Yoho, Colombie-Britannique, nommé en l’honneur de William Sandys Wright Vaux (1818-1885), spécialiste des antiquités au British Museum.

gracilenta – du latin gracilis, « fin », en référence à la structure délicate de l’éponge.

Spécimens types : Lectotypes – USNM 66515 (V. gracilenta),USNM 66508 (V. bellula),USNM 66517 (V. densa),USNM 66520 (V. venata) conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Holotype – ROM 53572 (V. irregulara) conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : V. bellula Walcott, 1920; V. densa Walcott, 1920; V. irregulara Rigby et Collins, 2004; V. venata Walcott, 1920.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : Des spécimens de plusieurs espèces du genre Vauxia sont connus dans les carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles, les couches à trilobites, les couches à tulipes (S7) et la carrière Collins sur le mont Stephen, ainsi que dans des sites moins importants sur les monts Field et Odaray. Vauxia est également connu sur le mont Monarch dans le parc national du Canada Kootenay.

Autres dépôts : V. bellula Walcott, 1920, des formations de Wheeler et de Marjum du Cambrien moyen dans l’Utah (Rigby et al., 2010); V. magna Rigby, 1980, des schistes de Spence du Cambrien moyen dans l’Utah (Rigby, 1980).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Cette éponge a été décrite pour la première fois par Walcott en 1920. Rigby (1980) a révisé le genre, et Rigby (1986) et Rigby et Collins (2004) ont redécrit l’espèce dans le cadre de leur examen des éponges des schistes de Burgess.

Description

Morphologie :

Vauxia gracilenta comprend des formes simples non ramifiées et des formes ramifiées plus complexes pouvant atteindre 8 cm de hauteur. Chaque branche, quasi cylindrique et formant un cône très accentué, comporte une cavité centrale simple (spongocoele) à ouverture (oscule) concave ou plate. Le squelette se compose d’une couche externe mince (derme) et d’une couche interne (endosome). Le derme est percé de petites ouvertures appelées ostiums (ou pores de sortie) et constitué d’un réseau dense de fibres entrecroisées supportées par les fibres radiales de l’endosome. Ce dernier forme un réseau de fibres à polygones de 4 ou 6 faces caractéristique du genre et de l’espèce. Les éléments fibreux (spongine) sont constitués de collagène, une protéine résistante. Le squelette ne portait pas de spicules siliceux.

Les différentes espèces sont distinguées principalement d’après les variations des éléments du squelette et de la forme des branches. Certaines espèces (V. bellula et V. densa) peuvent atteindre au moins 15 cm de hauteur.

Abondance :

Vauxia est relativement commun dans la carrière Raymond et ailleurs sur le mont Stephen, mais rare dans la carrière Walcott, où il représente moins de 0,05 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
80 mm

Écologie

Mode de vie : Carrière Collins
Mode d'alimentation : Carrière Collins
Interprétations écologiques :

Vauxia était ancré au fond marin. Les particules de matière organique étaient extraites de l’eau lors de leur passage dans les canaux de sa paroi.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

RIGBY, J. K. 1980. The new Middle Cambrian sponge Vauxia magna from the Spence Shale of Northern Utah and taxonomic position of the Vauxiidae. Journal of Paleontology, 54(1): 234-240.

RIGBY, J. K. 1986. Sponges of the Burgess Shale (Middle Cambrian), British Columbia. Palaeontographica Canadiana, 2: 1-105 p.

RIGBY, J. K. AND D. COLLINS. 2004. Sponges of the Middle Cambrian Burgess Shale and Stephen Formations, British Columbia. Royal Ontario Museum Contributions in Science (1): 155 p.

RIGBY, J. K., S. B. CHURCH AND N. K. ANDERSON. 2010. Middle Cambrian Sponges from the Drum Mountains and House Range in Western Utah. Journal of Paleontology, 84: 66-78.

WALCOTT, C. D. 1920. Middle Cambrian Spongiae. Cambrian Geology and Paleontology IV. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67(6): 261-365.

Autres liens :

Aucun