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Nectocaris pteryx











Reconstitution 3D de Nectocaris pteryx.
MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO
Modèle 3D de Nectocaris pteryx.
MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO
Reconstitution de Nectocaris pteryx.
© MARIANNE COLLINS
Nectocaris pteryx (ROM 59656) – Empreinte (images de gauche) et contre-empreinte (images de droite). Vue ventrale d’un spécimen complet avec la trompe dirigée vers l’avant et un petit trilobite dans la cavité centrale. Longueur du spécimen (avec les tentacules) = 64 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (images d’extrême gauche et de centre droit); spécimen humide, lumière polarisée (images de centre gauche et d’extrême droite). Carrière Collins sur la crête aux Fossiles.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTO : JEAN-BERNARD CARON.
Nectocaris pteryx (ROM 59658) – Empreinte (images de gauche) et contre-empreinte (images de droite). Vue ventrale d’un spécimen complet aux nageoires bien conservées. Longueur du spécimen (avec les tentacules) = 45 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (images d’extrême gauche et de centre droit); spécimen humide, lumière polarisée (images de centre gauche et d’extrême droite). Carrière Raymond.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Nectocaris pteryx (ROM 59660) – Empreinte et contre-empreinte. Vue ventrale d’un spécimen complet avec sa trompe. Longueur du spécimen (avec les tentacules) = 58 mm. Spécimen humide, lumière polarisée. Carrière Collins sur la crête aux Fossiles.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Nectocaris pteryx (ROM 59661). Dalle renfermant trois spécimens (image du haut), dont deux complets, conservés en position latérale (gros plans des empreintes et contre-empreintes en dessous) et un incomplet, conservé en position ventrale ou dorsale. Largeur de l’image du haut = 291 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (image du haut); spécimen humide, lumière polarisée (tous les gros plans). Carrière Collins sur la crête aux Fossiles.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Nectocaris pteryx (ROM 59662) – Empreinte et contre-empreinte. Vue probablement dorsale d’un spécimen entier montrant les présumées pièces buccales entre les bases des tentacules. Longueur du spécimen (avec les tentacules) = 60 mm. Spécimen humide, lumière polarisée. Carrière Collins sur la crête aux Fossiles.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Nectocaris pteryx (ROM 59668) – Empreinte (images de gauche) et contre-empreinte (images de droite). Vue probablement dorsale d’un spécimen complet montrant les présumées pièces buccales entre les bases des tentacules. Longueur du spécimen (avec les tentacules) = 57 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (images d’extrême gauche et de centre droit); spécimen humide, lumière polarisée (images de centre gauche et d’extrême droite). Carrière Collins sur la crête aux Fossiles.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Nectocaris pteryx (ROM 60079) – Empreinte et contre-empreinte. Vue dorsale d’un spécimen complet avec les tentacules repliés. Longueur du spécimen (avec les tentacules) = 45 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Carrière Collins sur la crête aux Fossiles.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Nectocaris pteryx (USNM 198667) – Holotype. Vue latérale d’un petit spécimen. Longueur du spécimen = 19 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Taxonomie:
Nectocaris est considéré comme un représentant précoce du groupe souche des mollusques proche des céphalopodes. Ce groupe souche inclut également les genres Vetustovermis, des schistes du Cambrien moyen d’Emu Bay, en Australie, et Petalilium, du dépôt de Chengjiang du Cambrien inférieur, en Chine (Smith et Caron, 2010).
Nectocaris – du grec nekto, « qui nage », et du latin caris, « crevette », en référence au classement original de l’animal parmi les arthropodes.
pteryx – du grec pteryx, « nageoire », en référence aux appareils propulseurs et stabilisateurs de l’organisme.
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : aucune.
Âge et Sites
Carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles.
Histoire de la recherche
Comme dans le cas d’Odontogriphus, autre animal des schistes de Burgess apparenté aux mollusques, Walcott a récolté le premier spécimen de Nectocaris entre 1909 et 1924. Il a photographié le fossile, et le cliché est demeuré avec le spécimen non identifié dans les collections de la Smithsonian Institution jusqu’à ce que Simon Conway Morris en note l’existence et décrive le spécimen, en 1976. Comme celui-ci était comprimé latéralement, sa reconstitution était orientée dans le même axe. La trompe (« siphon »), repliée vers l’arrière sous la base de la tête, rappelle le bouclier céphalique d’un arthropode, mais la nageoire, repliée sur le dos, ressemble étrangement à la nageoire dorsale soutenue par des rayons des chordés. Conway Morris n’a fourni aucun diagnostic définitif, mais Simonetta (1988) a considéré l’organisme comme un chordé (Insom et al., 1995), la présence de rayons semblables à des myomères renforçant l’hypothèse d’une affinité avec les chordés.
Entre-temps, Glaessner avait décrit Vetustovermis d’après un spécimen piètrement conservé provenant des schistes d’Emu Bay, en Australie et, au vu de son aspect segmenté, avait proposé une affinité avec les vers annélides (Glaessner, 1979). D’autres chercheurs ont relevé la similarité de certains fossiles du Chengjiang avec ce spécimen et les ont décrits comme des formes ressemblant à des limaces apparentées aux mollusques (Chen et al., 2005). Durant cette période, le Musée royal de l’Ontario a récolté des fossiles similaires. Considérés initialement par Desmond Collins comme des représentants du genre Nectocaris, ces fossiles ont subséquemment été décrits comme des membres du groupe-souche des céphalopodes (Smith et Caron, 2010). Les relations entre les membres de ce clade demeurent nébuleuses, et il faudra peut-être attendre la découverte d’autres fossiles pour déterminer leur diversité et leur répartition. L’absence de coquille chez Nectocaris indique que les céphalopodes – qu’on supposait antérieurement issus plus tard durant le Cambrien de monoplacophores ressemblant à des escargots – ont commencé à nager sans coquille flottante et ont acquis leur coquille indépendamment des autres lignées de mollusques.
Description
Le corps de Nectocaris a la forme d’un cerf-volant et peut atteindre 72 mm de longueur, incluant les deux tentacules souples dirigées vers l’avant à partir de la tête. La tête est surmontée de deux gros yeux portés sur de courts pédoncules. Sous sa base émerge une longue trompe (« siphon ») qui s’ouvre sur une grande cavité axiale contenant une paire de branchies. La partie principale du corps est bordée de larges nageoires latérales soutenues par des rayons transversaux.
Quatre-ving-dix spécimens de Nectocaris ont été mis au jour sur la crête aux Fossiles, pour la plupart dans la carrière Collins. Le genre est rare ou absent à la plupart des autres sites des schistes de Burgess. Seulement deux spécimens, y compris l’holotype, ont été découverts à la carrière Walcott.
Écologie
Nectocaris, nageur libre prédateur ou charognard, se nourrissait vraisemblablement de petites proies qu’il capturait à l’aide de ses tentacules préhensiles à la manière des calmars actuels. Il se propulsait principalement avec ses nageoires, mais peut-être aussi en expulsant de l’eau par son « siphon ». Ce siphon servait en outre à oxygéner les grandes branchies internes en faisant transiter de l’eau à travers la cavité corporelle.
Références
CHEN, J.-Y., D.-Y. HUANG AND D. J. BOTTJER. 2005. An Early Cambrian problematic fossil: Vetustovermis and its possible affinities. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 272(1576): 2003-2007.
CONWAY MORRIS, S. 1976. Nectocaris pteryx, a new organism from the Middle Cambrian Burgess Shale of British Columbia. Neues Jahrbuch für Geologie und Paläontologie, Monatshefte, 12: 703-713.
GLAESSNER, M. F. 1979. Lower Cambrian Crustacea and annelid worms from Kangaroo Island, South Australia. Alcheringa, 3(1): 21-31.
INSOM, E. A. PUCCI AND A. M. SIMONETTA. 1995. Cambrian Protochordata, their origin and significance. Bollettino di Zoologia, 62(3): 243-252.
SIMONETTA, A. M. 1988. Is Nectocaris pteryx a chordate? Bollettino di Zoologia, 55(1-2): 63-68.
SMITH, M. AND J.-B. CARON. 2010. Primitive soft-bodied cephalopods from the Cambrian. Nature, 465: 469-472.
http://www.nature.com/nature/journal/v465/n7297/full/nature09068.html