Les schistes de Burgess

Micromitra burgessensis

Reconstitution 3D de Micromitra burgessensis avec d’autres brachiopodes (Acrothyra gregaria, Diraphora bellicostata, Nisusia burgessensis, et Paterina zenobia).

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Paterinata (Ordre : Paterinida)
Nom d’espèce: Micromitra burgessensis
Remarques:

Micromitra appartient à la famille des Paterinidae.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1908
Étymologie :

Micromitra – du grec mikros, « petit », et mitra, « turban ».

burgessensis – d’après le mont Burgess (2 599 m), pic dans le parc national du Canada Yoho. Le mont Burgess a été nommé en 1886 par Otto Klotz, arpenteur topographe du Dominion, en l’honneur d’Alexander Burgess, ancien sous ministre de l’Intérieur.

Spécimens types : Holotype – USNM 69646 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune à ce jour. Les brachiopodes des schistes de Burgess, en particulier ceux des couches à trilobites du mont Stephen, devraient être réexaminés (voir Bref historique des recherches).

Autres dépôts : de nombreuses espèces. toutes de l’époque cambrienne ont été reconnues dans le monde.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles. D’autres sites sont répertoriés sur les monts Field et Stephen et près du glacier Stanley.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Initialement identifiée sous le nom de Micromitra (Iphidella) pannula par Walcott en 1908, d’après les spécimens des couches à trilobites du mont Stephen (voir aussi Walcott, 1912), l’espèce a été redécrite en tant que nouvelle espèce par Resser en 1938. Basée sur une seule valve, et non illustrée, la description de Resser ne distingue pas Micromitra burgessensis des autres espèces du genre. La validité de l’espèce est par conséquent douteuse et exige une nouvelle évaluation.

Description

Morphologie :

Micromitra burgessensis est le plus paré des brachiopodes des schistes de Burgess. À l’origine, la coquille était minéralisée. Les stries d’accroissement sont prononcées et de fines lignes surélevées rayonnent sur toute la coquille à partir de la charnière. Les intersections entre les différentes lignes créent de petits losanges sur le dessus de la coquille. Les valves sont subcirculaires et la charnière, presque droite. Les soies (setæ) longues et minces, qui s’étendent loin au delà des marges de la coquille, sont probablement les caractéristiques conservées les plus frappantes de l’animal. Elles auraient été attachées à la bordure du manteau le long des valves dorsale et ventrale.

Abondance :

Micromitra burgessensis est relativement commun dans la carrière Walcott, mais il ne représente qu’une petite fraction (inférieure à 0,3 %) de la faune (Caron et Jackson, 2008). Il est également présent dans la carrière Raymond sur la crête aux Fossiles.

Taille maximum :
10 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Beaucoup de spécimens de Micromitra burgessensis ont été fossilisés attachés aux spicules de l’éponge Pirania, ce qui suggère un mode de vie benthique. Soutenu au-dessus de l’interface sédiment eau, le brachiopode était probablement protégé de la boue floculée et mouvante qui aurait pu encrasser son appareil filtreur, le lophophore, situé entre les coquilles. Les soies auraient également aidé à empêcher l’entrée de particules de boue.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

RESSER, C. E. 1938. Fourth contribution to nomenclature of Cambrian Fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 97: 1-43.

WALCOTT, C. 1908. Mount Stephen rocks and fossils. Canadian Alpine Journal, 1: 232-248.

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Brachiopoda. United States Geological Survey, Monograph, 51: part I, 812 p; part II, 363 p.

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Margaretia dorus.

Reconstitution 3D de Margaretia dorus.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Bryopsidophycées (Ordre : Bryopsidales)
Nom d’espèce: Margaretia dorus
Remarques:

Bien qu’il considérait cette espèce comme une algue verte, Walcott (1919) a relevé des similitudes avec les coraux alcyonariens (étroitement apparentés aux plumes de mer). Des études de spécimens provenant des schistes de Burgess et de l’Utah ont révélé des affinités avec l’algue verte moderne Caulerpa (Satterthwait, 1976; Conway Morris et Robison, 1988).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1931
Étymologie :

Margaretia – origine indéterminée; peut-être du grec margarites, « perle », en référence aux structures arrondies présentes le long du tégument.

dorus – origine indéterminée; peut-être du grec dora, « peau », en référence à l’aspect dermique du tégument de cette algue.

Spécimens types : Holotype – USNM 83922 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : M. chamblessi, des schistes de Latham du Cambrien inférieur du sud-est de la Californie (Waggoner et Hagadorn, 2004).

Âge et Sites

Age :
Portion supérieure du Cambrien inférieur, de la zone à Olenellus à la zone à Ptychagnostus punctuosus, du Cambrien moyen supérieur.
Sites principaux :

Schistes de Burgess et environs : carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites; carrière Collins et sites moins importants sur le mont Stephen; mont Odaray; glacier Stanley.

Autres dépôts : M. dorus est présent dans plusieurs dépôts du Cambrien, en particulier les schistes de Spence et la formation Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah (Conway Morris et Robison, 1988).

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott a récolté quelque 70 spécimens de cette nouvelle espèce dans les schistes de Burgess. Ce n’est qu’après sa mort que la description formelle de ce matériel a été publiée par son assistant, Charles Resser, en 1931. L’espèce a été comparée à l’algue verte moderne Caulerpa dans une thèse inédite (Satterthwait, 1976). Cette interprétation a été adoptée par Conway Morris et Robison (1988) après examen de spécimens bien conservés provenant de plusieurs dépôts dans l’Utah. Depuis la description initiale de Walcott (1931), elle n’a pas fait l’objet d’une révision d’après des spécimens récoltés dans les schistes de Burgess.

Description

Morphologie :

Cette espèce est la plus grande algue connue des schistes de Burgess. Elle est constituée d’axes tubulaires simples ou dichotomiques (divisés en deux) et droits reliés perpendiculairement à des rhizomes simples. Ces axes ont tous la même largeur et peuvent atteindre au moins 40 cm de longueur. Leur extrémité distale est arrondie, et leur surface est couverte de petites protubérances de forme et de taille semblables réparties en spirales appelées papilles. Ces papilles sont visibles sur les bords des fossiles, mais elles sont souvent détachées chez les spécimens conservés perpendiculairement, d’où l’impression de trous le long des tiges. Contrairement à ce que croyait Walcott, Margaretia n’est pas un mince feuillet membraneux perforé. En général, les rhizomes sont de plus faible diamètre que les tiges, et ils présentent des ondulations irrégulières mais aucune papille.

Abondance :

Margaretia est présent dans de nombreux sites, mais il est généralement rare. Aucun individu de cette algue n’a été découvert parmi les 52 620 spécimens observés à la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
400 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Margaretia vivait ancré par ses rhizomes sur le fond marin, ses frondes flottant librement. La présence de spécimens pour la plupart fragmentaires dans de nombreux dépôts fossilifères laisse entendre que cette algue pouvait provenir de milieux environnants.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. AND R. A. ROBISON. 1988. More soft-bodied animals from the Middle Cambrian of Utah and British Columbia. University of Kansas Paleontological Contributions, 122 p.

SATTERTHWAIT, D. F. 1976. Paleobiology and Paleoecology of Middle Cambrian Algae from Western North America. Unpublished PhD thesis, California, Los Angeles, 120 p.

WAGGONER, B. AND J. W. HAGADORN. 2004. An unmineralized alga from the Lower Cambrian of California, USA. Neus Jahrbuch fur Geologie und Palaontologie-Abhandlungen, 231: 67-83.

WALCOTT, C. D. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85: 1-46.

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Mackenzia costalis

Reconstitution 3D de Mackenzia costalis.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Anthozoaires ? (Ordre : actiniaires (?), groupe souche des cnidaires)
Nom d’espèce: Mackenzia costalis
Remarques:

Mackenzia est présumé faire partie des cnidaires (groupe comprenant les coraux et les méduses modernes) et présente une grande ressemblance avec les anémones de mer modernes (Conway Morris, 1993).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1911
Étymologie :

Mackenzia – d’après le mont Mackenzie (2 461 m), situé près de Revelstoke, dans le sud-ouest des schistes de Burgess. Ce sommet a été nommé en l’honneur d’Alexander Mackenzie (1822-1892), deuxième premier ministre du Canada.

costalis – du latin costalis, « relatif aux côtes », en référence aux lignes qui sillonnent l’animal dans le sens de la longueur.

Spécimens types : Lectotype – USNM 57556 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à tulipes (S7) sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Mackenzia a d’abord été décrit comme un membre des holothuries, groupe d’échinodermes communément appelés concombres de mer (Walcott, 1911). L’étude de nouveaux fossiles récoltés par la Commission géologique du Canada et le réexamen des spécimens de Walcott par Conway Morris (1989, 1993) ont mené à la reclassification de l’animal parmi les cnidaires.

Description

Morphologie :

Mackenzia est un gros animal sacciforme d’une hauteur maximale de 16 cm qui utilisait le disque ou le crampon situé au bout de son court pédoncule pour s’ancrer aux substrats durs, probablement en position verticale. Le corps est parcouru de 8 à 10 crêtes longitudinales. Mis à part le fait qu’il possédait une grande cavité abdominale et semblait présenter une partition interne, on sait très peu de choses sur l’anatomie de cet animal. Il n’y a pas de tentacules, et la bouche se trouvait probablement à l’extrémité opposée au pédoncule.

Abondance :

Mackenzia est très rare; il ne représente que 0,03 % de la faune de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
200 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Mackenzia vivait probablement sur le fond marin, fixé sur des restes animaux, telles des coquilles de brachiopodes. Son mode d’alimentation est incertain.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. 1989. Burgess Shale faunas and the Cambrian explosion. Science, 246: 339-346.

CONWAY MORRIS, S. 1993. Ediacaran-like fossils in Cambrian Burgess Shale-type faunas of North America. Palaeontology, 36(3): 593-635.

WALCOTT, C. D. 1911. Middle Cambrian holothurians and medusae. Cambrian Geology and Paleontology II. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(3): 41-68.

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Lyracystis radiata

Reconstitution deLyracistis radiata.

© MARIANNE COLLINS

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: éocrinoïdes (Ordre : Gogiida, groupe souche des échinodermes)
Nom d’espèce: Lyracystis radiata
Remarques:

Lyracystis est un éocrinoïde apparenté aux blastozoaires, groupe ancien d’échinodermes (Sprinkle, 1973).

Nom du descripteur: Sprinkle
Date de la description : 1973
Étymologie :

Lyracystis – du grec lyra, « lyre », et kystis, « vessie » ou « sac », en référence à la thèque globulaire portant les bras en forme de lyre.

radiata – du latin radiatus, « muni de rayons », en référence à la position des bras.

Spécimens types : Holotype – USNM 165399 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : L. reesei Sprinkle et Collins, 2006 des schistes de Spence du Cambrien moyen, en Utah.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles, et couches à trilobites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Cette espèce a été décrite à l’origine sous le nom de Gogia (?) radiata (Sprinkle, 1973), mais la découverte de nouveaux spécimens par le Musée royal de l’Ontario a mené à la révision du matériel déjà amassé et à la détermination de deux formes distinctes de Gogiida. Certains spécimens de G. (?) radiata ont été classés dans un nouveau genre, Lyracystis (radiata), tandis que d’autres ont été assignés à une nouvelle espèce de GogiaG. stephenensis (Sprinkle et Collins, 2006).

Description

Morphologie :

Haut de quelque 21 cm, Lyracystis est le plus grand des éocrinoïdes des schistes de Burgess. Le pédoncule est plus long que le reste du corps (thèque et bras combinés). Trois grands bras en forme de lyre sont fixés sur le pourtour du sommet de la thèque. Chacun compte de nombreuses (jusqu’à 43) petites branches bisériées droites (brachioles) formant une sorte de cœur entre les bras disposés en V. La thèque, globulaire à ellipsoïde, est composée de plaques principales et de plaques secondaires côtelées percées de pores suturaux (épispires). Le pédoncule est très fin et cylindrique et couvert de multiples plaques généralement arrondies près du point d’attache sur la thèque. La morphologie de la section basale du pédoncule n’est pas connue.

Abondance :

Cette espèce est très rare; il n’en existe qu’une douzaine de spécimens complets ou presque complets connus.

Taille maximum :
210 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Lyracystis vivait fort probablement fixé au fond marin par un pédoncule et se nourrissait de petites particules en suspension dans l’eau qu’il captait à l’aide de ses minces brachioles semblables à des vrilles. Des brachioles, la nourriture était acheminée par des sillons ambulacraires jusqu’à la bouche, située en position centrale au sommet de la thèque.

Références

SPRINKLE, J. 1973. Morphology and evolution of blastozoan echinoderms. Harvard University, Museum of Comparative Zoology Special Publication: 1-284 p.

SPRINKLE, J. AND D. COLLINS. 2006. New eocrinoids from the Burgess Shale, southern British Columbia, Canada, and the Spence Shale, northern Utah, USA. Canadian Journal of Earth Sciences, 43: 303-322.

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Lingulella waptaensis

Reconstitution de Lingulella waptaensis.

© Marianne Collins

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Lingulata (Ordre : Lingulida)
Nom du descripteur: Walcott
Nom d’espèce: Lingulella waptaensis
Remarques:

Lingulella appartient à la famille des Obolidae

Date de la description : 1924
Étymologie :

Lingulella – du latin, lingua, « langue », et du suffixe diminutif ellus, « petit ».

waptaensis – d’après le mont Wapta (2 778 m), situé immédiatement au nord de la carrière Walcott, Colombie Britannique, Canada.

Spécimens types : Syntypes – USNM 69822-69824 conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune à ce jour. Les brachiopodes des schistes de Burgess, en particulier ceux des couches à trilobites du mont Stephen, devraient être réexaminés (voir Bref historique des recherches).

Autres dépôts : des centaines d’espèces ont été attribuées au genre Lingulella.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Lingulella waptaensis a été décrite sommairement par Walcott (1924). Une forme apparentée possible, provenant des couches à trilobites du mont Stephen, est connue. Initialement décrite en tant que Lingulella mcconnelli (Walcott, 1889; Matthew, 1902), cette forme a été rebaptisée plus tard Obolus mconnelli (Walcott, 1908, 1912). Sutton et al. (2000) ont révisé la classification de Lingulella en restreignant la définition du genre, qui était devenu un « fourre tout » de formes allongées présentant des similitudes (obolidés). Par conséquent, une grande part des centaines d’espèces d’Obolus ne répondent pas aux critères actuels de reconnaissance du genre. Ainsi, Lingulella waptaensis devrait être réexaminée afin de confirmer ou d’infirmer son appartenance au genre. Des structures de coquille et les premiers spécimens pédonculés conservés provenant des schistes de Burgess ont récemment été décrits (Pettersson et al., 2010).

Description

Morphologie :

Lingulella waptaensis est de forme allongée et subovale en périphérie. Ses valves sont faiblement biconvexes et lisses, à l’exception des stries d’accroissement. Les sacs viscéraux sont légèrement moulés dans l’intérieur de la coquille et sont difficiles à étudier en détail. Le pédoncule est mince et sort entre les valves. Souvent ridé et tordu, il mesure au moins trois fois la longueur des valves. À l’origine, la coquille était minéralisée.

Abondance :

Lingulella waptaensis est connu grâce à l’étude de plusieurs centaines de spécimens de la carrière Walcott, mais constitue globalement une petite fraction (inférieure à 0,7 %) de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
10 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Comme chez Acanthotretella spinosa, brachiopode comparable des schistes de Burgess, le pédoncule long et mince et la forme de la coquille excluent l’hypothèse d’un mode de vie benthique. Le pédoncule maintenait probablement la coquille en position verticale au dessus de l’interface eau sédiment. Les particules alimentaires de l’eau auraient été extraites par le lophophore – un appareil filtreur situé entre les coquilles.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

MATTHEW, G. F. 1902. Notes on Cambrian Faunas: Cambrian Brachiopoda and Mollusca of Mt. Stephen, B.C. with the description of a new species of Metoptoma. Transactions of the Royal Society of Canada, 4: 93-112.

PETTERSSON, S., L. E. HOLMER AND J.-B. CARON. 2010. First record of a pediculate linguloid from the Middle Cambrian Burgess Shale. Acta Zoologica, 91: 150-162.

SUTTON, M. D., M. G. BASSET AND L. CHERNS. 2000. The type species of Lingulella (Cambrian Brachiopoda). Journal of Paleontology, 74: 426-438.

WALCOTT, C. 1889. Description of new genera and species of fossils from the Middle Cambrian. United States National Museum, Proceedings for 1888: 441-446.

WALCOTT, C. 1908. Mount Stephen rocks and fossils. Canadian Alpine Journal, 1: 232-248.

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Brachiopoda. United States Geological Survey, Monograph, 51: part I, 812 p; part II, 363 p.

WALCOTT, C. D. 1924. Cambrian and Ozarkian Brachioda. Cambrian Geology and Paleontology IV. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67: 477-554.

Autres liens :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1463-6395.2009.00394.x/abstract

Oikozetetes seilacheri

Oikozetetes seilacheri (USNM 276247a) – Holotype (left); (GSC 110395) – (image de gauche); (GSC 110395) – Paratype (image de droite). Morphes A et B, respectivement, représentés aux extrémités opposées d’un présumé animal ressemblant à une limace. Longueur = 2,5 mm (morphe A); 3,5 mm (morphe B). Spécimen sec, lumière directe. Carrière Walcott.

© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE (IMAGE DE GAUCHE) ET COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA (IMAGE DE DROITE). PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Halwaxiidés (Clade non classé, groupe souche des mollusques )
Nom d’espèce: Oikozetetes seilacheri
Remarques:

Oikozetetes ferait partie des halkiériidés (Conway Morris, 1995), généralement considérés comme apparentés aux mollusques, mais peut-être plus anciens dans la branche des lophotrochozoaires (Conway Morris et Caron, 2007).

Nom du descripteur: Conway Morris
Date de la description : 1995
Étymologie :

Oikozetetes – du grec oikos, « maison », et du latin zetetes, « recherche », en référence à la difficulté de classer les fossiles dans la bonne « case » taxonomique.

seilacheri – d’après Adolf Seilacher, paléontologue allemand.

Spécimens types : Holotype – UNSM 276247a conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : une espèce non identifiée a été trouvée dans la formation de Mernmerna du Cambrien inférieur, dans la chaîne des Flinders, en Australie méridionale (Paterson et al., 2009).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Le genre Oikozetetes des schistes de Burgess n’a pas fait l’objet de recherches depuis sa description initiale par Conway Morris en 1995. Cet auteur a noté la ressemblance des coquilles avec celles, récemment découvertes, d’Halkieria (Conway Morris et Peel, 1990, 1995) et postulé que les deux formes distinctes de coquilles appartiennent à un seul et même animal. Depuis, trois coquilles semblables à celles d’Oikozetetes ont été découvertes en compagnie de sclérites minéralisées de type Halkieria dans des sédiments en Australie (Paterson et al., 2009).

Description

Morphologie :

Les deux seuls fossiles connus d’Oikozetetes sont deux coquilles minéralisées (morphes A et B) dont la taille atteint généralement environ 6 mm. Il est supposé que les coquilles se trouvaient à une extrémité ou l’autre d’un animal en forme de limace semblable à Halkieria mesurant environ 6 mm de long. Cet organisme était peut-être couvert de sclérites semblables à celles de Wiwaxia ou possédait simplement un épiderme résistant qui n’a cependant pas été préservé. La coquille frontale (morphe A) ressemble à celle d’un pétoncle, et son point postérieur est entouré de crêtes concentriques représentant probablement des stries d’accroissement; les grandes ailes forment une pointe de flèche orientée vers l’arrière. La coquille postérieure (morphe B), qui porte elle aussi des crêtes concentriques, est fortement bombée et en forme de D.

Abondance :

Oikozetetes est rare et souvent confondu dans les collections avec des fragments de l’animal Scenella. La description faite par Conway Morris (1995) reposait sur 29 spécimens.

Taille maximum :
10 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Comme d’autres formes des schistes de Burgess ressemblant à des limaces, Oikozetetes se nourrissait probablement parmi les amas de la cyanobactérie Morania qui tapissaient les fonds marins durant le Cambrien (Caron et al., 2006).

Références

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN. 2006. A soft-bodied mollusc with radula from the Middle Cambrian Burgess Shale. Nature, 442: 159-163.

CONWAY MORRIS, S. 1995. Enigmatic shells, possibly halkieriid, from the Middle Cambrian Burgess Shale, British Columbia. Neues Jahrbuch für Geologie und Palaeontologie. Abhandlungen, 195: 319-331.

CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL. 1990. Articulated halkieriids from the Lower Cambrian of north Greenland. Nature, 345: 802-805.

CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL. 1995. Articulated halkieriids from the Lower Cambrian of North Greenland and their role in early protostome evolution. Philosophical Transactions of the Royal Society of London Series B, 347: 305-358.

PATERSON, J. R., G. A. BROCK AND C. B. SKOVSTED. 2009. Oikozetetes from the early Cambrian of South Australia: implications for halkieriid affinities and functional morphology. Lethaia, 42: 199-203.

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Leptomitus lineatus

Leptomitus undulatus (ROM 53571) – Holotype (empreinte et contre-empreinte). Seul spécimen connu de l’espèce; on voit une partie de la base, les crêtes proéminentes et le sommet (oscule). Hauteur du spécimen = 78 mm. Spécimen humide, lumière directe. Carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL D’ L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Démosponges (Ordre : Monaxonides)
Nom d’espèce: Leptomitus lineatus
Remarques:

Leptomitus est considéré comme un démosponge primitif (Rigby, 1986). Les démosponges, qui comprennent les éponges de toilette, forment aujourd’hui la classe d’éponges la plus importante.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1920
Étymologie :

Leptomitus – du grec lept, « mince », et mitos, « filament », en référence à l’aspect général de l’éponge.

lineatus – du Latin lineatus, « ligné », en référence à l’aspect ridé de l’organisme.

Spécimens types : Lectotype – USNM 66448 (L. lineatus) conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis. Holotype – ROM 53558 (L. undulatus) conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : L. undulatus Rigby et Collins, 2004 de la carrière Walcott.

Autres dépôts : L. zitteli Walcott, 1886 des ardoises de Parker du Cambrien moyen, au Vermont; L. metta Rigby, 1983 de la formation de Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah; L. conicus García-Bellido et al., 2007 de la formation de Murero du Cambrien moyen, en Espagne; L. teretiusculus Chen, Hou et Lu, 1989 du biote de Chengjiang du Cambrien inférieur, en Chine (voir Rigby et Hou, 1995); espèce non identifiée, de la formation de Niutitang du Cambrien inférieur, en Chine (Yang et al., 2003).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, de la zone à Glossopleura à la zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles; couches à tulipes (S7); carrière Collins sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Lors de sa description originale, Leptomitus a été classé par Charles Walcott (1920) dans un nouveau genre, Tuponia, avec plusieurs autres espèces (T. lineatea, T. flexilis, T. flexilis var. intermedia). Resser et Howell (1938) ont par la suite synonymisé Tuponia avec Leptomitus, autre genre créé par Walcott en 1886. Ribgy (1986) a redécrit les éponges des schistes de Burgess, dont le genre Leptomitus, et considéré L. flexilis comme un synonyme plus récent de L. lineatus. Rigby et Collins (2004) ont décrit une deuxième espèce, L. undulatus, à partir de nouveaux spécimens récoltés par le Musée royal de l’Ontario.

Description

Morphologie :

L. lineatus est une éponge tubulaire allongée pourvue d’un squelette à deux couches. La couche externe est composée de longs spicules monoaxiaux (spicules simples pointus) dressés verticalement le long du corps. Les variations de l’épaisseur de ces longs spicules confèrent aux fossiles un aspect ridé distinctif. La couche interne est constituée de petits spicules horizontaux formant des touffes éparses visibles sur la marge de l’oscule (orifice situé au sommet de l’éponge). La base de l’éponge, de forme arrondie, était vraisemblablement dotée d’un petit crampon. L. undulatus ressemble à L. lineatus par la structure de sa paroi, mais son squelette est plus arrondi, en forme de gobelet.

Abondance :

L. lineatus est relativement commun à la carrière Walcott, où il représente 0,26 % de la faune (Caron et Jackson, 2008). Un seul spécimen de L. undulatus a été découvert à ce jour.

Taille maximum :
360 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Leptomitus était ancré au fond marin. Les particules de matière organique étaient extraites de l’eau lors de leur passage dans les canaux de sa paroi.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CHEN, J. Y., X. G. HOU AND H. Z. LU. 1989. Lower Cambrian leptomitids (Demospongea), Chengjiang, Yunnan. Acta Palaeontologica Sinica, 28: 17-31.

GARCÍA-BELLIDO, D. C., R. GOZALO, J. B. CHIRIVELLA MARTORELL AND E. LIÑÁN. 2007. The demosponge genus Leptomitus and a new species from the Middle Cambrian of Spain. . Palaeontology, 50: 467-478.

RESSER, C. F. AND B. F. HOWELL. 1938. Lower Cambrian Olenellus Zone of the Appalachians. Geological Society of American Bulletin, 49: 195-248.

RIGBY, J. K. 1983. Sponges of the Middle Cambrian Marjum Limestone from the House Range and Drum Mountains of Western Millard County, Utah. Journal of Paleontology, 57: 240-270.

RIGBY, J. K. 1986. Sponges of the Burgess shale (Middle Cambrian), British Columbia. Palaeontographica Canadiana, 2: 105 p.

RIGBY, J. K. AND D. COLLINS. 2004. Sponges of the Middle Cambrian Burgess Shale and Stephen Formations, British Columbia. Royal Ontario Museum Contributions in Science (1): 155 p.

YANG, R., W. ZHANG, L. JIANG AND H. GAO. 2003. Chengjiang biota from the Lower Cambrian Niutitang Formation, Zunyi County, Guizhou Province, China. Acta Palaeontologica Sinica, 77: 145-150.

WALCOTT, C. 1886. Second contribution to the studies on the Cambrian faunas of North America. U.S. Geological Survey Bulletin, 30: 1-369.

WALCOTT, C. D. 1920. Middle Cambrian Spongiae. Cambrian Geology and Paleontology IV. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67(6): 261-365.

Autres liens :

Aucun

Ogygopsis klotzi

Ogygopsis klotzi (figure 1) illustré par Rominger (1887) sous le nom d’Ogygia klotzi.

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Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Corynexochida)
Nom d’espèce: Ogygopsis klotzi
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Rominger
Date de la description : 1887
Étymologie :

Ogygopsis – d’après Ogygia, dans la mythologie grecque, la septième fille d’Amphion et de Niobé; Ogygia a été utilisé pour la première fois pour décrire un genre de trilobites en 1817.

klotzi – d’après Otto Klotz, arpenteur-topographe du Dominion, qui a fourni les fossiles étudiés et décrits par Rominger.

Spécimens types : Holotype (K. burgessensis) – USNM 65511 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis (Resser, 1942); statut du type en cours de révision – (K. dawsoni) conservé au Musée de paléontologie de l’Université du Michigan, Ann Arbor, Michigan, États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : Ogygopsis spinulosa Rasetti, 1951 dans la formation Cathedral sur le mont Stephen, qui est légèrement plus ancienne.

Autres dépôts : on a trouvé des espèces d’Ogygopsis dans les roches cambriennes d’autres gisements en Amérique du Nord, en Sibérie et au Groenland.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années)
Sites principaux :

Couches à trilobites et autres sites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Ogygopsis klotzi a d’abord été décrit en 1887 dans une publication traitant de plusieurs autres trilobites importants du mont Stephen. Rominger a nommé les espèces les plus grosses et les plus abondantes d’après Klotz, les rassemblant dans le genre Ogygia. L’année suivante, Charles Walcott remettait en question ce classement et, en 1889, il proposait le nom de genre Ogygopsis. Au cours des décennies suivantes, on a cru qu’Ogygopsis était unique aux couches à trilobites du mont Stephen, où il est le fossile le plus visible sur les pentes. En fait, Walcott avait désigné l’endroit « schiste Ogygopsis » en 1908, par la suite il a nommé son équivalent géographique « schistes de Burgess » (bien qu’on n’ait jamais trouvé Ogygopsis sur la crête aux Fossiles!).

Description

Morphologie :

Parties dures: l’exosquelette dorsal adulte, de forme ovoïde, peut mesurer jusqu’à 13 cm de long; le grand céphalon est en forme de croissant, le thorax est composé de huit segments effilés, et le grand pygidium hémisphérique est inerme. La glabelle, qui est longue et en forme de baril, est arrondie antérieurement et atteint presque le bord antérieur. Les minces crêtes oculaires sont repliées vers l’arrière depuis la région frontale de la glabelle jusqu’aux longs yeux étroits en face de la mi-longueur de la glabelle. Les joues libres se prolongent vers l’arrière en des épines génales courtes et droites. Le grand pygidium se compose de neuf anneaux axiaux décroissant postérieurement, suivi d’une partie terminale; huit ou neuf paires de côtes pygidiales deviennent progressivement plus courtes et davantage orientées vers l’arrière. La surface de l’exosquelette est principalement lisse, avec de fines crêtes parallèles aux marges; des joues libres et des joues fixes postérieures peuvent présenter un réseau distinctif de fines stries anastomosées.

Anatomie non minéralisée: seuls quelques rares spécimens d’Ogygopsis klotzi conservent des traces de membres; ils démontrent que le céphalon était muni d’une paire d’antennes flexibles et multiarticulées (Hofmann et Parsley, 1966).

Abondance :

Ogygopsis klotzi est extrêmement abondant dans les couches à trilobites sur le mont Stephen, où il est le fossile le plus commun (Rudkin, 1996; 2009), mais il n’est pas connu sur la crête aux Fossiles. La grande majorité des spécimens plus ou moins complets sont dépourvus de joues libres et de nombreux paléontologistes les ont interprétés comme étant des spécimens qui venaient de muer.

Taille maximum :
130 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

La forme et la taille d’Ogygopsis klotzi adulte suggèrent qu’il marchait sur le fond marin. Compte tenu de l’abondance d’Ogygopsis, il est difficilement concevable qu’il ait été un prédateur/charognard comme Olenoides. Il se nourrissait peut-être de petits débris organiques dans des milieux inhabituels. Des cicatrices sont présentes sur un certain nombre de spécimens d’Ogygopsis; certaines d’entre elles apparaissant sur des trilobites à « carapace molle », à l’étape de la mue, témoignent peut-être de l’activité de prédation de gros arthropodes comme Anomalocaris (Rudkin, 1979; 2009). Les minuscules larves et les « jeunes » juvéniles nageaient probablement, se laissant emporter par la colonne d’eau.

Références

HOFFMAN, H. J. AND R. L. PARSLEY. 1966. Antennae of Ogygopsis. Journal of Paleontology, 40: 209-211.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116 (5): 1-277.

ROMINGER, C. 1887. Description of primordial fossils from Mount Stephens, N. W. Territory of Canada. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1887: 12-19.

RUDKIN, D. M. 1979. Healed injuries in Ogygopsis klotzi (Trilobita) from the Middle Cambrian of British Columbia. Royal Ontario Museum, Life Sciences Occasional Paper, 32: 1-8.

RUDKIN, D. M. 1996. The Trilobite Beds of Mount Stephen, Yoho National Park, p. 59-68. In R. Ludvigsen (ed.), Life in Stone – A Natural History of British Columbia’s Fossils. UBC Press, Vancouver.

RUDKIN, D. M. 2009. The Mount Stephen Trilobite Beds, p. 90-102. In J.-B. Caron and D. Rudkin (eds.), A Burgess Shale Primer – History, Geology, and Research Highlights. The Burgess Shale Consortium, Toronto.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216: 395-415.

WALCOTT, C. D. 1908. Mount Stephen rocks and fossils. Canadian Alpine Journal, 1: 232-248.

WHITTINGTON, H. B. 1975. Trilobites with appendages from the Middle Cambrian, Burgess Shale, British Columbia. Fossils and Strata, No. 4: 97-136.

Autres liens :

Worthenella cambria

Worthenella cambria (USNM 57643) – Holotype(empreinte et contre-empreinte). À gauche : planche 22 de Walcott (1911) représentant une image retouchée du spécimen original décrit (figure 2) avec d’autres « vers ». À droite : images du même spécimen. images du même spécimen. Longueur du spécimen = 60 mm. Spécimen humide, lumière directe (colonne de gauche); spécimen sec, lumière polarisée (colonne de droite). Carrière Walcott.

© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des arthropodes)
Nom d’espèce: Worthenella cambria
Remarques:

Cet animal est apparenté aux arthropodes, mais sa position taxonomique au sein du groupe demeure indéterminée (Briggs et Conway Morris, 1986).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1911
Étymologie :

Worthenella – peut-être d’après le paléontologue américain Amos Henry Worthen, décédé en 1888, juste au début de la carrière de Walcott.

cambria – nom latin du pays de Galles, en référence à l’âge du fossile.

Spécimens types : Holotype – USNM 57643 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la Crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott a été le premier à décrire le genre Worthenella, d’après un spécimen unique, dans une monographie sur différents vers des schistes de Burgess publiée en 1911. Il a classé cet animal parmi les vers annélides polychètes, dans la même famille que Wiwaxia (maintenant considéré comme un mollusque primitif). Cette interprétation a toutefois été mise en question depuis (Conway Morris, 1979). Les affinités phylogénétiques de Worthenella demeurent difficiles à établir, étant donné le peu d’information dont on dispose sur ce fossile singulier (Briggs et Conway Morris, 1986).

Description

Morphologie :

Cet animal au corps allongé possède une petite tête et au moins 46 segments de dimensions comparables. Des appendices ou tentacules sont présents en dessous de la tête, mais vu leur piètre état de conservation, il est difficile d’en déterminer la nature et la disposition exactes. Les 34 segments antérieurs semblent porter des rameaux filamenteux sur leur face ventrale, tandis que les 8 autres portent des appendices plus longs. Le tube digestif est rectiligne, et l’anus, terminal.

Abondance :

Il n’existe qu’un seul spécimen de cet animal.

Taille maximum :
60 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Il existe trop peu d’information sur cet organisme pour qu’on puisse en interpréter l’écologie.

Références

BRIGGS, D. E. G. AND S. CONWAY MORRIS. 1986. Problematica from the Middle Cambrian Burgess Shale of British Columbia, p. 167-183. In A. Hoffman and M. H. Nitecki (eds.), Problematic fossil taxa (Oxford Monographs on Geology and Geophysics No. 5). Oxford University Press & Clarendon Press, New York.

CONWAY MORRIS, S. 1979. The Burgess Shale (Middle Cambrian) fauna. Annual Review of Ecology and Systematics, 10(1): 327-349.

WALCOTT, C. 1911. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(5): 109-145.

Autres liens :

Aucun

Wiwaxia corrugata

Reconstitution 3D de Wiwaxia corrugata broutant la cyanobactérie Morania confluens.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Halwaxiidés (Clade non classé, groupe souche des mollusques )
Nom d’espèce: Wiwaxia corrugata
Remarques:

La position phylogénétique de Wiwaxia est l’objet d’un vif débat. Les similarités du genre avec les mollusques ont été soulignées (Conway Morris, 1985; Scheltema et al., 2003; Caron et al., 2006; Caron et al., 2007), mais l’hypothèse de sa parenté avec les vers annélides, posée originalement par Matthew (1899), reçoit encore des appuis (Butterfield, 1990; Conway Morris et Peel, 1995; Butterfield, 2006, 2008). La divergence du genre Wiwaxia pourrait également être antérieure à celle des mollusques et des vers annélides (Eibye-Jacobsen, 2004). Wiwaxia a été classé récemment dans un groupe appelé halwaxiidés avec les genres d’halkiériidés Orthrozanclus et Odontogriphus (Conway Morris et Caron, 2007).

Nom du descripteur: Matthew
Date de la description : 1899
Étymologie :

Wiwaxia – d’après les pics Wiwaxy (2 703 m), dans le parc national du Canada Yoho. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wiwaxy

Wiwaxia – d’après les pics Wiwaxy (2 703 m), dans le parc national du Canada Yoho. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wiwaxy signifie « venteux ».

corrugata – du latin corrugis, « froncé » ou « plissé », en référence à l’aspect ridé des sclérites recouvrant l’animal.

signifie « venteux ».

Spécimens types : Holotype – ROM 8596 conservé au Musée Royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune espèce n’a été décrite, mais des sclérites ont été trouvées dans un certain nombre de dépôts du Cambrien moyen situés entre le nord du Canada (Butterfield, 1994) et la Chine (Zhao et al., 1994).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites, couches à tulipes (S7) et carrière Collins sur le mont Stephen; autres sites moins importants sur les monts Field et Odaray.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Dans le cadre d’une étude de fossiles prélevés par Walker dans les couches à trilobites sur le mont Stephen, le paléontologue canadien G. F. Matthew (1899) a décrit plusieurs formes qu’il assimilait aux tubes de différents vers annélides, dont une qu’il a nommée Orthotheca corrugata. À l’époque, Matthew ignorait que ce fossile particulier n’était qu’une partie d’un organisme beaucoup plus grand. C’est seulement lorsque Walcott (1911) a découvert des spécimens articulés et bien mieux conservés dans la couche à phyllopodes que la morphologie de l’espèce est devenue plus évidente. Walcott a transféré corrugata dans le nouveau genre Wiwaxia et classé l’espèce dans le groupe des vers annélides polychètes (Walcott, 1911). Le spécimen le mieux conservé d’« Orthotheca corrugata », selon la désignation de Walker, est demeuré inconnu jusqu’à ce qu’il soit « redécouvert » dans les collections du Musée royal de l’Ontario en 1977.

L’interprétation de Walcott a d’abord été mise en question dans une réévaluation détaillée du genre (Conway Morris, 1985), puis par Scheltema et al. (2003) et Caron et al. (2006), qui se sont appuyés sur le lien établi par Conway Morris entre les pièces buccales de Wiwaxia et la radula propre aux mollusques. Butterfield (1990) était toutefois partisan d’une affinité avec les vers annélides, en majeure partie sur la base d’une étude de sclérites individuelles, d’abord au niveau du groupe-couronne puis à celui du groupe-souche (Butterfield, 2003; 2006). Des travaux ultérieurs ont cependant montré que les données disponibles ne permettent pas de conclure de façon probante à l’existence d’un lien étroit avec les vers annélides (Eibye-Jacobsen, 2004). L’hypothèse d’une relation avec les halkiériidés, évoquée antérieurement (Bengtson et Morris, 1984; Conway Morris et Peel, 1995), a été explorée plus à fond récemment (Conway Morris et Caron, 2007).

D’autres études ont porté plus spécifiquement sur l’écologie et la taphonomie de cet animal. L’iridescence de Wiwaxia était peut-être due à la présence de plans parallèles rapprochés sur les écailles (Parker, 1998). Wiwaxia a permis de mesurer l’étendue de la décomposition dans les assemblages de fossiles (Caron et Jackson, 2006) et de reconstituer les processus taphonomiques à plus long terme qui ont favorisé la conservation des fossiles des schistes de Burgess (Butterfield et al., 2007).

Description

Morphologie :

Wiwaxia corrugata est un organisme ressemblant à une limace qui peut atteindre 5,5 cm de longueur. Le corps, à l’exception de la face ventrale, est entièrement couvert d’éléments en forme d’écaille connus sous le nom de sclérites et d’épines. De forme à peu près ovale, il n’est pas segmenté. Les sclérites qui le recouvrent sont disposées en une cinquantaine de rangées, et le dos porte deux rangées de 7 à 11 piquants allongés en forme de lame. Ces sclérites et lames sont insérées directement dans la paroi corporelle. L’appareil buccal de Wiwaxia comprend deux (ou dans de rares cas trois) plaques dentées qui ont été comparées à la radula des mollusques ou aux mâchoires des vers annélides.

Abondance :

Wiwaxia a été trouvé surtout dans la carrière Walcott, où il est relativement commun et représente 0,9 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
55 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

La similarité entre l’appareil buccal d’Odontogriphus et celui de Wiwaxia laisse supposer que ce dernier se nourrissait lui aussi parmi les amas de la cyanobactérie Morania qui tapissaient les fonds marins durant le Cambrien. Son armure de sclérites et ses longs piquants, cassés chez certains spécimens, donnent à croire qu’il servait de proie à divers prédateurs non identifiés.

Références

BENGSTON, S. AND S. CONWAY MORRIS, 1984. A comparative study of Lower Cambrian Halkieria and Middle Cambrian Wiwaxia. Lethaia, 17:307-329.

BUTTERFIELD, N. J. 1990. A reassessment of the enigmatic Burgess Shale fossil Wiwaxia corrugata (Matthew) and its relationship to the polychaete Canadia spinosa Walcott. Paleobiology: 287-303.

BUTTERFIELD, N. J. 1994. Burgess Shale-type fossils from a Lower Cambrian shallow-shelf sequence in northwestern Canada. Nature, 369(6480): 477-479.

BUTTERFIELD, N. J. 2003. Exceptional fossil preservation and the Cambrian Explosion. Integrative and Comparative Biology, 43:166-177.

BUTTERFIELD, N. J. 2006. Hooking some stem-group “worms”: fossil lophotrochozoans in the Burgess Shale. BioEssays, 28: 1161-1166.

BUTTERFIELD, N. J. 2008. An early Cambrian radula. Journal of Paleontology, 82(3): 543-554.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON, 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN, 2006. A soft-bodied mollusc with radula from the Middle Cambrian Burgess Shale. Nature, 442(7099): 159-163.

CARON, J.-B., A. H. SCHELTEMA, C. SCHANDER AND D. RUDKIN. 2007. Reply to Butterfield on stem-group « worms: » fossil lophotrochozoans in the Burgess Shale. BioEssays, 29:200-202.

CONWAY MORRIS, S. 1985. The Middle Cambrian metazoan Wiwaxia corrugata (Matthew) from the Burgess Shale and Ogygopsis Shale, British Columbia, Canada. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, 307(1134): 507-582.

CONWAY MORRIS, S. AND J.-B. CARON, 2007. Halwaxiids and the Early Evolution of the Lophotrochozoans. Science, 315(5816): 1255-1258.

CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL, 1995. Articulated halkieriids from the Lower Cambrian of North Greenland and their role in early protostome evolution. Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences, 347(1321): 305-358.

EIBYE-JACOBSEN, D. 2004. A reevaluation of Wiwaxia and the polychaetes of the Burgess Shale. Lethaia, 37(3): 317-335.

MATTHEW, G. F. 1899. Studies on Cambrian Faunas, No. 3. Upper Cambrian fauna, Mount Stephen, British Columbia. The trilobites and worms. Transactions of the Royal Society, 5: 39-66

PARKER, A. R. 1998. Colour in Burgess Shale animals and the effect of light on evolution in the Cambrian. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 265(1400): 967.

SCHELTEMA, A. H., K. KERTH AND A. M. KUZIRIAN, 2003. Original molluscan radula: Comparisons among Aplacophora, Polyplacophora, Gastropoda, and the Cambrian fossil Wiwaxia corrugata. Journal of Morphology, 257(2): 219-245.

WALCOTT, C. D. 1911. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(2): 109-144.

ZHAO, Y.-l., Y. QIAN AND X.-S. LI, 1994. Wiwaxia from Early-Middle Cambrian Kaili Formation in Taijiang, Guizhou. Acta Palaeontologica Sinica, 33:359-366.

Autres liens :