Les schistes de Burgess

Priscansermarinus barnetti

Priscansermarinus barnetti (ROM 36064) – Holotype (spécimen A). Dalle contenant 62 individus, dont l’holotype (cadre blanc dans l’image de gauche et gros plan à droite). Longueur du spécimen (holotype) = 32 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (les deux images). Talus de la carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Sans object
Nom d’espèce: Priscansermarinus barnetti
Remarques:

Les affinités de Priscansermarinus, initialement proposé comme un arthropode crustacé et un membre possible des bernaches lépadomorphes à pédoncule de la sous-classe Thecostraca au sein de Maxillopoda (Collins et Rudkin, 1981), font l’objet de discussions et demeurent incertaines.

Nom du descripteur: Collins and Rudkin
Date de la description : 1981
Étymologie :

Priscansermarinus – du latin priscus, « ancien », anser, « oie » et marinus, « mer », soit « oie de mer », en référence aux bernaches ou outardes modernes.

barnetti – d’après Robert Barnett, membre de l’expédition de 1975 du Musée royal de l’Ontario, qui découvrit les premiers spécimens.

Spécimens types : Holotype – ROM 36064a conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Ontario, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Niveaux des carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles, mont Field.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

La « plaque de découverte » portant 62 représentants d’un organisme jusqu’alors inconnu a été trouvée en 1975 par Robert Barnett dans un talus (éboulis) sous le niveau de la carrière Walcott lors de l’expédition inaugurale du Musée royal de l’Ontario dans les schistes de Burgess. En 1981, Priscansermarinus barnetti a été décrit, nommé et interprété comme un bernache lépadomorphe, en attendant la récupération de spécimens additionnels conservant les caractères définitifs. Ses affinités d’anatife (bernache), voire d’arthropode, ont depuis été contestées (Briggs, 1983; Briggs et al., 2005).

Description

Morphologie :

Priscansermarinus est constitué de deux composants primaires: un corps oviforme, voire pyramidale, compressé latéralement et un pédoncule court et épais. De chaque côté, le corps présente une région subtriangulaire centrale et hautement réfléchissante, qui a été initialement interprétée comme la trace d’une mince plaque externe non minéralisée. Cette région est aujourd’hui reconnue comme une structure interne anatomiquement complexe. Un stolon (pédoncule) de forme cylindrique, modérément flexible, semble émerger du corps plutôt que fusionner avec lui; son extrémité distale accueille un disque terminal à motif rayonnant. Chez la plupart des spécimens connus, le pédoncule mesure légèrement plus de la moitié de la longueur totale de l’animal.

Abondance :

Relativement commun à certains niveaux de la carrière Raymond; peu commun ailleurs.

Taille maximum :
50 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

L’espèce est trop peu connue pour que son mode de vie soit décrit avec certitude. Le disque terminal à la base du stolon servait probablement à ancrer l’animal dans ou sur la boue. En l’absence de tentacules apparents et de structures alimentaires évidentes, un régime suspensivore est fortement possible.

Références

BRIGGS, D. E. G. 1983. Affinities and early evolution of the Crustacea: the evidence of the Cambrian fossils, p. 1-22. In F. R. Schram (ed.), Crustacean Phylogeny. Balkema, Rotterdam.

BRIGGS, D. E. G., M. D. SUTTON AND D. J. SIVETER. 2005. Metamorphosis in a Silurian barnacle. Proceedings of the Royal Society, B, 272: 2365-2369.

COLLINS, D. AND RUDKIN, D. M. 1981. Priscansermarinus barnetti, a probable lepadomorph barnacle from the Middle Cambrian Burgess Shale of British Columbia. Journal of Paleontology, 55: 1006-1015.

Autres liens :

Aucun

Portalia mira

Portalia mira (USNM 83927) – Holotype (empreinte et contre-empreinte). Spécimen complet conservé avec Mackenzia costalis. La partie avant se trouve peut-être à droite. Longueur du spécimen = 100 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Carrière Walcott.

© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Sans object
Nom d’espèce: Portalia mira
Remarques:

Portalia est considéré comme un organisme problématique dont une redescription complète s’impose (Briggs et Conway Morris, 1986).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1918
Étymologie :

Portalia – d’après le mont Portal (2 911 m), situé au nord des schistes de Burgess, dans le parc national du Canada Banff.

mira – du latin mirus, « merveilleux », en référence à la morphologie de l’animal.

Spécimens types : Holotype – USNM 83927 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Le seul spécimen connu de Portalia a été illustré une première fois par Walcott dans une brève communication parue en 1918, puis dans une publication posthume (Walcott, 1931). Walcott l’a classé parmi les holothuries, groupe d’Échinodermes mieux connus sous le nom de concombres de mer. Madsen (1957) a vu dans Portalia une possible éponge primitive, mais Durham (1974) a soutenu que la thèse de l’affinité avec les holothuries ne pouvait être rejetée sans que d’autres études soient menées (voir aussi Conway Morris, 1979). Les affinités phylogénétiques de Portalia demeurent difficiles à établir (Briggs et Conway Morris, 1986).

Description

Morphologie :

Le corps de Portalia, en forme de saucisse, se distingue principalement par la série d’appendices tentaculaires allongés qui le recouvrent entièrement. Ces appendices se séparent souvent en plusieurs branches individuelles. Le faisceau central à l’intérieur du corps a été interprété comme une partie de l’intestin, et la zone sombre indistincte située à une extrémité du corps, peut-être comme la tête.

Abondance :

Un seul spécimen de Portalia a été découvert à ce jour.

Taille maximum :
100 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

On en sait trop peu sur cet organisme pour se prononcer sur son mode d’alimentation.

Références

BRIGGS, D. E. G. AND S. CONWAY MORRIS. 1986. Problematica from the Middle Cambrian Burgess Shale of British Columbia, p. 167-183. In A. Hoffman and M. H. Nitecki (eds.), Problematic fossil taxa (Oxford Monographs on Geology and Geophysics No. 5). Oxford University Press & Clarendon Press, New York.

CONWAY MORRIS, S. 1979. The Burgess Shale (Middle Cambrian) fauna. Annual Review of Ecology and Systematics, 10(1): 327-349.

MADSEN, F. J. 1957. On Walcott’s supposed Cambrian holothurians. Journal of Paleontology, 31(1): 281-286.

WALCOTT, C. 1918. Geological explorations in the Canadian Rockies. From « Explorations and Field-Work of the Smithsonian Institution in 1917 ». Smithsonian Miscellaneous Collections, 68: 4-20.

WALCOTT, C. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85(3): 1-46.

Autres liens :

Aucun

Pirania muricata

Reconstitution 3D de Pirania muricata avec d’autres éponges (Choia ridleyi, Diagoniella cyathiformis, Eiffelia globosa, Hazelia conferta, Vauxia bellula, et Wapkia elongata) et Chancelloria eros, un animal couvert d’épines disposées en étoile qui ressemble à une éponge.

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Démosponges (Ordre : Monaxonides)
Nom d’espèce: Pirania muricata
Remarques:

Pirania est considéré comme un démosponge primitif (Rigby, 1986). Les démosponges, qui comprennent les éponges de toilette, forment aujourd’hui classe d’éponges la plus importante.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1920
Étymologie :

Pirania – d’après le mont Saint-Piran (2 649 m), dans la vallée de la rivière Bow, parc national du Canada Banff, en Alberta, nommé par Samuel Allen en 1894 en l’honneur du saint patron de Cornouailles.

muricata – du latin muricatus, « hérissé de pointes », en référence aux gros spicules pointus qui hérissent la paroi de l’éponge.

Spécimens types : Lectotype – USNM 66495 (désigné à tort par le numéro 66496 dans Rigby, 1986) conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune

Autres dépôts : Pirania auraeum Botting, 2007 de l’Ordovicien inférieur du Maroc (Botting, 2007); Pirania llanfawrensis Botting, 2004 de l’Ordovicien supérieur d’Angleterre (Botting, 2004).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites et couches à tulipes (S7) sur le mont Stephen; plusieurs sites moins importants sur les monts Field, Stephen et Odaray.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Pirania a été décrit pour la première fois par Walcott (1920). Rigby (1986) en a fait une nouvelle description et conclu que le squelette est constitué de canaux répartis selon une configuration hexagonale, de gros spicules pointus et de touffes de petits spicules. Rigby et Collins ont également examiné cette éponge à partir de nouveaux fossiles récoltés par le Musée royal de l’Ontario (2004).

Description

Morphologie :

Pirania est une éponge cylindrique à paroi épaisse qui peut compter jusqu’à quatre branches. Le squelette est constitué de touffes de petits spicules et de longs spicules pointus très distinctifs émergeant de la paroi externe. Celle-ci est percée de longs canaux y assurant le passage de l’eau. Les branches naissent près de la base de l’organisme.

Abondance :

Pirania est commun dans la plupart des sites de Burgess, mais il ne représente que 0,38 % de la faune de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
30 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Pirania vivait fixé au fond marin et filtrait les particules de matière organique en suspension dans l’eau par les canaux de sa paroi. Des brachiopodes Nisusia et Micromitra, diverses autres éponges et même des Chancelloriidés juvéniles ont souvent été trouvés fixés aux longs spicules de Pirania. Cette stratégie permettait probablement à ces organismes d’éviter la forte turbidité présente près du fond.

Références

BOTTING, J. P. 2004. An exceptional Caradoc sponge fauna from the Llanfawr Quarries, Central Wales and phylogenetic implications. Journal of Systematic Paleontology, 2: 31-63.

BOTTING, J. P. 2007. ‘Cambrian’ demosponges in the Ordovician of Morocco: insights into the early evolutionary history of sponges. Geobios, 40: 737-748.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

RIGBY, J. K. 1986. Sponges of the Burgess shale (Middle Cambrian), British Columbia. Palaeontographica canadiana, 2: 105 p.

RIGBY, J. K. AND D. COLLINS. 2004. Sponges of the Middle Cambrian Burgess Shale and Stephen Formations, British Columbia. Royal Ontario Museum Contributions in Science (1): 155 p.

WALCOTT, C. D. 1920. Middle Cambrian Spongiae. Cambrian Geology and Paleontology IV. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67(6): 261-365.

Autres liens :

Petaloptyon danei

Petaloptyon danei (MCZ 101624) – Holotype. Partie inférieure d’un spécimen relativement complet comportant plusieurs panneaux dotés de pores. Hauteur du spécimen = 42 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Couches à trilobites.

© UNIVERSITÉ HARVARD. PHOTO : DESMOND COLLINS

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Calcisponges (Ordre : Heteractinida)
Nom d’espèce: Petaloptyon danei
Remarques:

Petaloptyon est une éponge calcaire classée dans la famille des eiffeiliidés (Rigby et Collins, 2004). Les éponges calcaires sont les seules éponges dotées de spicules de carbonate de calcium (calcite ou aragonite). Considérées comme une branche précoce au sein de l’embranchement des porifères, elles se rencontrent principalement sous les tropiques.

Nom du descripteur: Raymond
Date de la description : 1931
Étymologie :

Petaloptyon – du grec petalon, « feuille », et ptyon, « éventail », en référence à la forme pétaloïde de l’éponge.

danei – du grec dan, « flambeau », peut-être en référence à la forme en flambeau de cette éponge.

Spécimens types : Holotype – MCZ 101624 conservé au Musée de zoologie comparative de l’Université Harvard, Cambridge, États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Couches à trilobites et couches à tulipes (S7) sur le mont Stephen; carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Raymond (1931) a nommé l’espèce d’après quelques spécimens recueillis durant ses expéditions aux couches à trilobites avec des étudiants de Harvard. Il a alors classé ce nouvel animal parmi les Octocoraux (coraux mous). En 1986, Rigby a décrit une nouvelle éponge, Canistrumella alternata, mais on a découvert par la suite qu’il s’agissait essentiellement de la forme déjà décrite par Raymond en 1931 (Rigby et Collins, 2004). Canistrumella est donc considéré comme un synonyme plus récent de Petaloptyon.

Description

Morphologie :

Petaloptyon présente une forme évasée très particulière et inhabituelle. Son squelette ouvert conique ou en forme de panier est constitué de panneaux triangulaires alternants (jusqu’à 12) percés ou non de pores circulaires ou elliptiques. Les parois sont très minces et composées de spicules à cinq rayons. Le bord osculaire est festonné. La base de l’éponge est pédonculée et comporte une structure de fixation.

Abondance :

Petaloptyon est une éponge très rare. Seulement quelques spécimens ont été découverts à ce jour.

Taille maximum :
75 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Petalopyton était ancré au fond marin. Les particules de matière organique étaient extraites de l’eau lors de leur passage dans les canaux de sa paroi.

Références

RAYMOND, P. E. 1931. Notes on invertebrate fossils, with descriptions of new species. Bulletin of the Museum of Comparative Zoology, Harvard University, 55(6):165-213.

RIGBY, J. K. 1986. Sponges of the Burgess shale (Middle Cambrian), British Columbia. Palaeontographica Canadiana, 2: 105 p.

RIGBY, J. K. AND D. COLLINS. 2004. Sponges of the Middle Cambrian Burgess Shale and Stephen Formations, British Columbia. Royal Ontario Museum Contributions in Science (1): 155 p.

Autres liens :

Aucun

Peronochaeta dubia

Taxonomie:

Peronochaeta dubia (ROM 61133). Spécimen complet associé à un fossile non identifié (en haut, à droite). Longueur du spécimen = 8 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTO : JEAN-BERNARD CARON

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des polychètes)
Nom d’espèce: Peronochaeta dubia
Remarques:

Peronochaeta présente des ressemblances avec les polychètes modernes, cependant il ne peut être associé à aucun groupe ayant encore des représentants (Conway Morris, 1979), ce qui suggère une position au sein du groupe souche des polychètes (Eibye-Jacobsen, 2004).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1911
Étymologie :

Peronochaeta – du mots grec perone, « aiguille », et khait, « longue chevelure », en référence aux soies de l’animal.

dubia – du latin dubius, « incertain », exprimant probablement l’incertitude de Walcott à l’égard de la classification du ver dans le genre Canadia.

Spécimens types : Lectotype – USNM 83936a; paralectotype – USNM 83936d conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Ce ver annélidé a été initialement décrit par Charles Walcott (1911) comme un représentant du genre Canadia. Lorsque Conway Morris (1979) a examiné à nouveau les fossiles, il a conclu que les différences entre la présente espèce et Canadia étaient trop grandes pour que les deux appartiennent au même genre. Il a donc créé le genre Peronochaeta.

Description

Morphologie :

Le ver atteignait 1 à 2 cm de long, mais son corps ne mesure que 1 mm de large, voire 2 mm, si ses soies (setae) sont incluses. Il compte approximativement 25 segments, dotés chacun d’une paire d’appendices latéraux appelés « parapodes ». Ces appendices sont simples (uniramés) et les setae, courtes. Un intestin droit parcourt toute la longueur du corps. Une paire de tentacules semble apparaître de part et d’autre de la région céphalique, cependant la petite taille de l’animal et la mauvaise conservation rendent l’interprétation hasardeuse.

Abondance :

Peronochaeta était considéré comme l’un des annélides les plus rares des schistes de Burgess, mais de nouveaux matériaux fossiles ont été recueillis dans la carrière Walcott et l’ensemble représente 0,03 % des spécimens recensés dans la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
20 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

En raison de la rareté des fossiles, le mode de vie de l’animal est difficile à établir. Il pourrait s’agir d’un animal détritivore. Ses soies l’auraient aidé à se déplacer, voire à s’enfouir.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. 1979. Middle Cambrian Polychaetes from the Burgess Shale of British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series B, Biological Sciences, 285(1007): 227-274.

EIBYE-JACOBSEN, D. 2004. A reevaluation of Wiwaxia and the polychaetes of the Burgess Shale. Lethaia, 37(3): 317-335.

WALCOTT, C. D. 1911. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(2): 109-144.

Autres liens :

Aucun

Paterina zenobia

Reconstitution 3D de Paterina zenobia avec d’autres brachiopodes (Acrothyra gregaria, Diraphora bellicostata, Micromitra burgessensis, et Nisusia burgessensis).

RECONSTITUTION 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Paterinata (Ordre : Paterinida)
Nom d’espèce: Paterina zenobia
Remarques:

Brachiopode de la famille des Paterinidae.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1912
Étymologie :

Paterina – du latin pater, « père », l’espèce étant considérée comme l’ancêtre des brachiopodes modernes, et du suffixe diminutif ina, « dérivé de ».

zenobia – peut-être du grec Zeon, variante de Zeus.

Spécimens types : Syntype – USNM 58311; plésiotypesUSNM 56907, 51483 et 69631-69637 conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune à ce jour. Les brachiopodes des schistes de Burgess, en particulier ceux des couches à trilobites du mont Stephen, devraient être réexaminés (voir Bref historique des recherches).

Autres dépôts : plusieurs espèces du Cambrien inférieur à moyen sont connues dans le monde.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zones à Glossopleura et Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles et couches à trilobites du mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

À l’origine, Walcott a associé les spécimens recueillis dans les schistes de Burgess et sur le mont Stephen à Micromitra zenobia (Walcott, 1912) et à une sous-espèce de Paterina stissingensis appelée Paterina stissingensis ora (Walcott, 1912). Les deux taxons ont été redécrits par Resser (1938) en tant que Paterina zenobia, nom encore utilisé actuellement. Cependant, des similarités étroites entre espèces des deux genres susmentionnés ont compliqué la définition des caractéristiques propres à chaque genre et ont entraîné des erreurs d’identification touchant de nombreux spécimens.

Description

Morphologie :

Paterina est le genre type de la classe Paterinata, l’une des plus anciennes et des plus primitives de l’embranchement. À la différence de nombreux brachiopodes modernes, sa ligne cardinale est droite et s’étend sur presque toute la largeur de la coquille. La coquille, modérément biconvexe, ne présente pas de marques de phases distinctes de développement et devait s’accroître de manière continue. Les stries d’accroissement extérieures sont épaisses et régulières. Certains spécimens adultes présentent à l’apex des crêtes rayonnantes à peine visibles. Aucune partie molle conservée n’a été observée; à l’origine, la coquille était minéralisée.

Abondance :

L’espèce est rare dans la carrière Walcott et représente une très petite fraction (inférieure à 0,05 %) de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
11 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Paterina s’attachait probablement au substratum à l’aide d’un très court pédoncule. Les particules alimentaires de l’eau aurait été extraites par le lophophore – un appareil filtreur situé entre les coquilles.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

RESSER, C. E. 1938. Fourth contribution to nomenclature of Cambrian Fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 97: 1-43.

WALCOTT, C. D. 1912. Cambrian Brachiopoda. United States Geological Survey, Monograph, 51: part I, 812 p; part II, 363 p.

Autres liens :

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Pagetia bootes

Pagetia bootes (ROM 60756). Individu complet. Longueur du spécimen = 4,5 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen enduit d’un sublimé de chlorure d’ammonium amplifiant les détails (image de droite). Carrière Walcott.

© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Agnostida)
Nom d’espèce: Pagetia bootes
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1916
Étymologie :

Pagetia – origine indéterminée; probablement d’après le pic Paget (2 565 m), situé dans le parc national du Canada Yoho, nommé en l’honneur du très révérend Dean Paget, membre fondateur du Club Alpin du Canada, qui en a fait la première ascension officielle en 1904.

bootes – origine indéterminée; probablement du grec Boώτης (Boötes), « bouvier » ou « laboureur »; également le nom de la constellation boréale du Bouvier.

Spécimens types : Syntypes (P. bootes) – USNM 62855-62861; holotype (P. walcotti) – USNM 146310 conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : P. walcotti Rasetti, 1966

Autres dépôts : nombreuses espèces dans les roches du Cambrien inférieur et moyen partout dans le monde.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années)
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites sur le mont Stephen.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott (1916) n’a publié qu’une très brève description de l’espèce lorsqu’il l’a nommée et illustrée pour la première fois. Rasetti en a fait une description exhaustive en 1966, en même temps que celle d’une nouvelle espèce provenant des schistes de Burgess, P. walcotti.

Description

Morphologie :

Parties dures: l’exosquelette dorsal adulte mesure environ 10 mm de long, épine pygidiale comprise. Le céphalon est hémisphérique; l’étroite bordure céphalique présente des sillons autour de la marge frontale. La glabelle est étroite, pointant vers l’avant, avec de faibles resserrements latéraux; une épine délicate (habituellement brisée et manquante) se prolonge vers l’arrière depuis l’anneau occipital. Des yeux minuscules sont situés à l’extrémité de courtes joues étroites bordées de sutures faciales propariennes. Le thorax est composé de deux segments. Le pygidium est approximativement de la même taille et de la même forme que le céphalon, avec un axis étroit composé de cinq anneaux et d’une partie terminale portant une mince épine inclinée postérieurement (souvent brisée). Chez certains spécimens, le pygidium porte des sillons pleuraux peu prononcés.

P. walcotti est très semblable à P. bootes, mais son exosquelette dorsal est parsemé de fins granules.

Anatomie non minéralisée – inconnue.

Abondance :

P. bootes est très commun dans la carrière Walcott (troisième trilobite en importance, avec au moins 1 000 spécimens observés, Caron et Jackson, 2008), ce qui a incité Rasetti (1951) à définir la « faunule Pagetia bootes » comme l’assemblage classique de fossiles à carapace associé à un biote à corps mou exceptionnellement bien conservé. Son voisin P. walcotti est très rare.

Taille maximum :
10 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Les trilobites adultes Eodiscina étaient des membres de l’épifaune benthique mobile. À l’instar de leurs cousins et voisins Agnostina, ils étaient peut-être des microbrouteurs ou des dépositivores adaptés à des eaux plus froides et profondes, au large des côtes.

Références

CARON, J.-B. AND JACKSON, D. A. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258:222-256.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116(5):277 p.

RASETTI, F. 1966. Revision of the North American species of the Cambrian trilobite genus Pagetia. Journal of Paleontology, 40:502-511.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216:395-415.

WALCOTT, C. D. 1916. Cambrian trilobites. Smithsonian Miscellaneous Collections, 64(5):301-456.

Autres liens :

Orthrozanclus reburrus

Taxonomie:

Reconstitution 3D d’Orthrozanclus reburrus.

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Halwaxiidés (Clade non classé, groupe souche des mollusques )
Nom d’espèce: Orthrozanclus reburrus
Remarques:

Bien que sa position taxonomique demeure ambigüe, cet animal appartiendrait aux halwaxiidés, groupe comprenant le genre Wiwaxia et les halkiériidé (Conway Morris et Caron, 2007). Selon les auteurs, les halwaxiidés ont été décrits soit comme le groupe souche des lophotrochozoaires (groupe incluant les mollusques, les annélides et les brachiopodes), soit comme le groupe souche des mollusques (voir aussi Sigwart et Sutton, 2007).

Nom du descripteur: Conway Morris and Caron
Date de la description : 2007
Étymologie :

Orthrozanclus – du grec orthros, « commencement », en référence à la position ancestrale de l’organisme, et zanclon, « ressemblant à une faucille », en référence à ses longues sclérites.

reburrus – du latin reburrus, « aux cheveux hérissés », en référence à l’aspect chevelu de l’animal.

Spécimens types : Holotype – ROM 57197 conservé au Musée royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott a prélevé deux spécimens, mais il ne les a jamais décrits. Neuf autres spécimens ont été récoltés à la carrière Walcott par le Musée royal de l’Ontario entre 1994 et 2000. Désignés comme appartenant à une forme animale inconnue pourvue de sclérites (type C, Caron et Jackson, 2006), ces spécimens ont subséquemment été décrits formellement comme une nouvelle espèce (Conway Morris et Caron, 2007).

Description

Morphologie :

Les spécimens connus mesurent 6 à 11,3 mm de long. La face ventrale est plate, tandis que la face dorsale est arrondie en section transversale et constituée de trois zones de sclérites et d’une coquille antérieure. Le corps est bordé d’un ensemble de sclérites relativement petites qui semblent plates et légèrement courbées dans une direction. Au dessus se trouve un deuxième ensemble de sclérites beaucoup plus longues qui semblent émerger d’une zone étroite ceignant tout le corps. Ces sclérites, circulaires en section transversale, plus grosses à leur base et généralement courbées vers le haut, sont probablement creuses et portent une ou deux crêtes. La présence de sclérites déformées semble être due à une absence de minéralisation. Un troisième ensemble de sclérites beaucoup plus petites mais non clairement conservées couvre la partie dorsale convexe du corps. La coquille, apparemment minéralisée, est en forme de triangle pointant vers l’avant du corps. Les fines lignes sur la coquille sont probablement des stries d’accroissement. Leur présence indique que la croissance s’opérait de l’avant vers l’arrière.

Abondance :

Très rare, seulement 11 spécimens ont été découverts dans la carrière Walcott, où ils constituent 0,02 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
11 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Par son aspect général et probablement par son écologie, Orthrozanclus rappelle Wiwaxia corrugata, espèce mieux connue. Orthrozanclus, comme Wiwaxia, était probablement herbivore et s’alimentait en rampant sur le fond marin.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. AND J.-B. CARON. 2007. Halwaxiids and the early evolution of the lophotrochozoans. Science, 315: 1255-1258.

SIGWART, J. D. AND M. D. SUTTON. 2007. Deep molluscan phylogeny: synthesis of palaeontological and neontological data. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 274: 2413-2419.

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Morania confluens

Reconstitution 3D de Morania confluens (brouté par Wiwaxia corrugata).

MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO

Taxonomie:

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Cyanophycées (Ordre : Nostocales ?)
Nom d’espèce: Morania confluens
Remarques:

Selon Walcott (1919), Morania était apparenté aux cyanobactéries modernes du genre Nostoc. Aucune révision de ses affinités phylogénétiques n’a été réalisée depuis.

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1919
Étymologie :

Morania – d’après le lac Moraine, situé dans le parc national du Canada Banff, à 1 885 m d’altitude.

confluens – du latin fluens, « coulant », et du préfixe con, « avec », en référence à l’abondance de l’espèce.

Spécimens types : Syntypes – USNM 35378-35390, 35398 (M. confluens); USMN 35391, 35392 (M. costellifera); USNM 35393 (M. elongata);USNM 35394 (M. fragmenta); USNM 35395-35397, 35401 (M. ? globosa); USNM 57718 (M. parasitica); USNM 35402 (M.? reticulata) conservés au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : M. costellifera Walcott, 1919; M. elongata Walcott, 1919; M. fragmenta Walcott, 1919; M. ? globosa Walcott, 1919; M. parasitica Walcott, 1919; M.? reticulata Walcott, 1919, tous de la carrière Walcott.

Autres dépôts : M. ? antiqua Fenton et Fenton, 1937, des argiles de la formation d’Altyn du Protérozoïque moyen du Montana et du groupe Little Dal, monts Mackenzie (voir Hofmann et Aitken, 1979).

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Dans un article traitant des algues des schistes de Burgess publié en 1919, Walcott a décrit Morania et établi huit espèces, comparant le genre aux cyanobactéries du genre Nostoc, encore présent de nos jours. On y trouve des images de sections minces et des détails des microstructures de M. confluens qui montrent que l’espèce est formée de filaments de pyrite entremêlés. Satterthwait (1976), qui a étudié dans le cadre de ses travaux de doctorat les spécimens de M. confluens récoltés par la Commission géologique du Canada, était largement d’accord avec les interprétations de Walcott, notamment en ce qui concerne la classification de l’espèce au sein des nostocacées. Dans sa thèse demeurée inédite, Sattertwahit a émis des doutes sur la validité de nombreuses espèces établies par Walcott, voyant plutôt dans celles-ci des parties d’algues plus complexes. Après avoir examiné à son tour les sections minces de Walcott, Mankiewicz (1992) a confirmé la présence de Morania dans plusieurs échantillons. Rigby (1986) a reclassé M. ? frondosa Walcott, 1919, parmi les éponges et l’a transféré dans un nouveau genre (voir Crumillospongia frondosa).

Description

Morphologie :

La forme des espèces du genre Morania varie de sphérique à foliacée. La forme foliacée M. confluens est de loin l’espèce la plus commune. Les spécimens mesurent généralement entre 1 et plus de 13 centimètres de longueur. Les feuillets sont typiquement criblés de trous pouvant atteindre 3 centimètres de diamètre. La forme, la taille, le nombre et la distribution des trous sont très variables. Des sections minces révèlent que la microstructure de M. confluens est formée d’une masse de filaments entremêlés appelés trichomes. Ces filaments sont eux-mêmes constitués de petits sphéroïdes de pyrite de 3 à 7 micromètres de diamètre semblables à des billes qui, selon Walcott, déterminaient des structures cellulaires.

Abondance :

Il est difficile d’estimer l’abondance de Morania, car certaines couches géologiques renferment d’importantes masses entremêlées de cette cyanobactérie qui, dans bien des cas, pourraient être des fragments d’une même colonie. Morania est très commun dans la carrière Walcott, où il représente 4,9 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
130 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

Selon Caron et Jackson (2006), Morania colonisait de vastes zones de benthos et constituait peut-être un substrat et une source de nourriture stables pour les animaux benthiques, dont divers organismes brouteurs comme Odontogriphus et Wiwaxia.

Références

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2006. Taphonomy of the Greater Phyllopod Bed Community, Burgess Shale. Palaios, 21: 451-465.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

HOFMANN, H. J. AND J. D. AITKEN. 1979. Precambrian biota from the Little Dal Group, Mackenzie Mountains, northwestern Canada. Canadian Journal of Earth Sciences, 16: 150-166.

MANKIEWICZ, C. 1992. Obruchevella and other microfossils in the Burgess Shale: preservation and affinity. Journal of Paleontology, 66(5): 717-729.

SATTERTHWAIT, D. F. 1976. Paleobiology and Paleoecology of Middle Cambrian Algae from Western North America. Unpublished PhD thesis, California, Los Angeles, 120 p.

WALCOTT, C. 1919. Cambrian Geology and Paleontology IV. Middle Cambrian Algae. Smithsonian Miscellaneous Collections, 67(5): 217-260.

Autres liens :

Aucun

Molaria spinifera

Taxonomie:

Reconstitution de Molaria spinifera.

© MARIANNE COLLINS

Règne: Épibenthique
Embranchement: Épibenthique
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des arthropodes)
Nom d’espèce: Molaria spinifera
Remarques:

La position phylogénétique de Molaria est incertaine, car le taxon est peu connu. Ayant des liens étroits avec Naraoia et les trilobites (Briggs et Fortey, 1989; Wills et al., 1998), il pourrait appartenir à la superclasse Lamellipedia; il pourrait également être associé aux chélicérates (Briggs et al., 1992).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1912
Étymologie :

Molaria – d’après la montagne Molar (3 022 m), sommet surplombant la Vallée des Dix-Pics; la montagne a été baptisée par James Hector en 1859 en raison de sa ressemblance à une molaire.

spinifera – du latin spinifera, « épineux ».

Spécimens types : Lectotype – USNM 57688 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Le taxon a été établi par Walcott en 1912 et révisé par Simonetta en 1964. Une nouvelle description en profondeur a été entreprise par Whittington en 1981. Molaria a depuis été mentionné dans plusieurs études des relations phylogénétiques des arthropodes (p. ex., Briggs et Fortey, 1989; Briggs et al., 1992, Wills et al., 1998).

Description

Morphologie :

La taille du corps de Molaria, qui consiste en un bouclier céphalique hémicirculaire, huit segments et une longue épine postérieure, varie entre 0,8 et 2,6 cm (3,6 cm avec l’épine). Le bouclier céphalique est lisse et ne comporte ni ornementations ni yeux. Une paire d’antennes très courtes pointe vers l’avant depuis le bord antérieur de la tête; trois paires d’appendices biramés sont situées sous le bouclier à l’arrière des antennes. Ces appendices comportent un grand article basal, auquel sont attachés une branche locomotrice à cinq segments et un lobe externe frangé de lamelles. Les huit segments du tronc ont chacun une paire de membres biramés similaires aux appendices céphaliques. Du petit segment caudal subcylindrique sort une pointe postérieure très allongée. Cette pointe caudale est segmentée et flexible. Des traces d’intestin sont visibles chez certains spécimens conservés latéralement.

Abondance :

111 spécimens de Molaria de la carrière Walcott ont été initialement décrits. Cet arthropode compte pour 0,28 % de la faune de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
36 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique
Mode d'alimentation : Épibenthique
Interprétations écologiques :

La présence de membres locomoteurs suggère que Molaria vivait et se déplaçait près du lit marin en utilisant probablement son bouclier céphalique pour labourer les sédiments. Il se nourrissait de détritus ou fouillait le fond en se servant de son grand segment basal doté d’épines pour accumuler de la nourriture et la faire avancer vers la bouche orientée postérieurement. Molaria aurait été capable de s’élancer au dessus du lit marin et de nager par à coups grâce aux branches de ses membres (propulsion) et à sa pointe caudale (stabilisation et direction).

Références

BRIGGS, D. E. G. AND R. A. FORTEY. 1989. The early radiation and relationships of the major arthropod groups. Science, 246: 241-243.

BRIGGS, D. E. G., R. A. FORTEY, M. A. WILLS. 1992. Morphological disparity in the Cambrian. Science, 256: 1670-3.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

SIMONETTE, A. M. 1964. Osservazioni sugli artropodi non trilobiti della ‘Burgess Shale’ (Cambriano medio). III conributo. Monitore Zoologico Italiano, 72: 215-231.

WALCOTT, C. D. 1912. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57: 145-228.

WHITTINGTON, H. B. 1981. Rare arthropods from the Burgess Shale, Middle Cambrian, British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London Series B – Biological Sciences, 292: 329-357.

WILLS, M. A., D. E. G. BRIGGS, R. A. FORTEY, M. WILKINSON AND P. H. A. SNEATH. 1998. An arthropod phylogeny based on fossil and recent taxa, p. 33-105. In G. D. Edgecombe (ed.), Arthropod fossils and phylogeny. Columbia University Press, New York.

Autres liens :

Aucun