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Reconstitution de Waptia fieldensis.
© MARIANNE COLLINS
Carnet de notes de Walcott avec un croquis de Waptia fieldensis parmi d’autres fossiles à corps mou (en haut à droite) découverts le 31 août 1909.
© ARCHIVES DE LA SMITHSONIAN INSTITUTION. PHOTO: BRIAN BOYLE.
Waptia fieldensis (ROM 56947). Spécimen complet incurvé conservé latéralement. Longueur du spécimen = 56 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche) et lumière polarisée (image du centre); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Waptia fieldensis (ROM 61119). Spécimen partiellement désarticulé dont le bouclier céphalique est tourné vers l’avant. La grande carapace désarticulée couvrant partiellement le tronc de Waptia appartient à l’arthropode Canadaspis perfecta. Au-dessus, un spécimen de l’arthropode Burgessia bella. Longueur du spécimen = environ 65 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen sec, lumière polarisée (image du centre); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Waptia fieldensis (ROM 61141). Spécimen complet préservé latéralement avec ses appendices et son tube digestif. Longueur du spécimen = 82 mm. Spécimen sec, lumière directe (image du haut); spécimen humide, lumière polarisée (image du bas). Carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Waptia fieldensis (USNM 114259). Spécimen complet pourvu de ses appendices conservé latéralement à côté d’un spécimen de Marrella splendens. Longueur du spécimen = 80 mm. Spécimens secs, lumière polarisée (image du haut); spécimens humides, lumière polarisée (image du bas). Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Waptia fieldensis (USNM 138231). Dalle contenant deux spécimens de Waptia et plusieurs spécimens de Marrella splendens (image de gauche). Gros plan d’un spécimen complet conservé dorsalement avec ses appendices (image de droite). Longueur du spécimen = 71 mm. Spécimens humides, lumière polarisée (les deux images). Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Waptia fieldensis (USNM 83948c) – Plésiotype. Spécimen complet conservé latéralement avec ses appendices. Longueur du spécimen = 71 mm. Spécimen humide, lumière polarisée. Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTO : JEAN-BERNARD CARON
Il a été suggéré que Waptia est étroitement apparenté à Canadaspis et Perspicaris (Briggs and Fortey, 1989), le groupe étant rattaché aux crustacés (Briggs, 1983; Wills et al., 1998; Briggs et al., 2008). Certains chercheurs affirment plutôt que Waptia est tout au plus un crustacé de la lignée souche (Bergström et Hou, 2005), voire un taxon de la lignée souche des arthropodes (Hou et Bergström, 1997; Walossek et Müller, 1998).
Waptia – d’après le mont Wapta (2 778 m), immédiatement au nord de la crête aux Fossiles en Colombie Britannique, Canada. Chez les Nakoda, le mot assiniboine wapta signifie « eaux courantes ».
fieldensis – de « Field », sommet montagneux (2 643 m) et petite ville proche de la crête aux Fossiles. Le mont Field a été baptisé par William Cornelius Van Horne, le président du Chemin de fer Canadien Pacifique, en l’honneur de Cyrus West Field, qui posa le premier câble télégraphique transatlantique.
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : Waptia cf. fieldensis des schistes de Spence dans la formation de Langston dans l’Utah (Briggs et al., 2008).
Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles.
Waptia a été décrit pour la première fois par Walcott (1912), qui a désigné Waptia fieldensis en tant qu’espèce type du genre type. Depuis, plusieurs auteurs ont commenté ses affinités phylogénétiques (p. ex., Briggs, 1983; Briggs et al., 1994; Hou et Bergström, 1997; Walossek et Müller, 1998; Wills et al., 1998; Hou et Bergström, 2005). Cependant, aucune analyse morphologique détaillée n’a été menée à terme depuis. Des spécimens de Waptia cf. fieldensis provenant des schistes de Spence dans l’Utah ont été décrits (Briggs et al., 2008) et Waptia a été comparé à Pauloterminus spinodorsalis de la faune de Sirius Passet au nord du Groenland (Taylor, 2002). Des spécimens du sud-ouest de la Chine présentant des similitudes avec Waptia (Li, 1975; Hou et Bergström, 1991) ont été attribués à Waptia (Chen, 2004), mais un nouvel examen a révélé qu’ils étaient suffisamment différents pour être associés à leur propre genre, Chuandianella (Liu et Shu, 2004, 2008; Hou et al., 2009).
Waptia est protégé par un bouclier céphalique constitué de deux valves ovoïdes, qui s’affinent vers l’avant et se plient le long d’une ligne médiane fonctionnant comme une charnière. Sous cette carapace, la tête porte une paire d’antennes longues et fines et une paire de petits yeux pédonculés. Le détail des autres appendices céphaliques ne peut être vu en raison de la compaction de la tête et de la carapace. Le tronc, long et mince, est doté de dix paires d’appendices. Les quatre premières paires sont des membres locomoteurs segmentés, bordés de setae (soies) sur leur marge postérieure et terminés par des épines; les six paires suivantes sont des branches segmentées également bordées de setae auxquelles se rattachent des filaments lamelliformes. Derrière ces paires de membres se trouve un abdomen constitué de cinq segments allongés se terminant en une queue divisée en deux parties ovales et symétriques. Une trace d’intestin droit apparaît chez certains spécimens; l’organe s’étend de la tête à la base de la queue.
Waptia est commun dans les schistes de Burgess avec plus de 1 400 spécimens recueillis dans la carrière Walcott (Conway Morris, 1986; Caron et Jackson, 2008) et 70 spécimens dans la carrière Raymond.
Waptia vivait sur le plancher sous marin ou près de celui ci et fouillait les sédiments pour trouver sa nourriture. Il utilisait ses deux types d’appendices pour marcher sur le fond et nager dans la colonne d’eau. Ses quatre premières paires de membres locomoteurs segmentés lui auraient servi à s’équilibrer et à se déplacer près du fond; il se peut que l’animal se soit propulsé dans l’eau grâce aux ondulations des filaments lamelliformes de ses six appendices postérieurs. Les deux parties ovoïdes de la queue auraient joué le rôle de stabilisateur et de gouvernail pendant la nage. Les filaments lamelliformes participaient probablement aux échanges gazeux. Les yeux et les antennes auraient servi à capter de l’information sur l’environnement et les appendices céphaliques permettaient vraisemblablement à l’animal de ramasser des particules de nourriture dans les sédiments et de les porter à sa bouche.
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