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Reconstitution de Sarotrocercus oblita.
© MARIANNE COLLINS
Sarotrocercus oblita (USNM 144890) – Holotype (empreinte). Spécimen complet conservé dorso-ventralement dont on peut voir les yeux et la queue plumeuse. Longueur du spécimen (avec la queue) = 16 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (image de gauche); spécimen humide, lumière directe (image de droite). Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
L’affinité phylogénétique de Sarotrocercus est incertaine, car on en en sait trop peu sur sa morphologie pour établir une désignation définitive. Fryer (1998) le considérait comme le plus primitif de tous les arthropodes, tandis que Cotton et Braddy (2004) l’ont classé parmi les arachnomorphes. Sarotrocercus a également été associé à des taxons de la classe Megacheira, tels Yohoia (p. ex. Briggs et Fortey, 1989) et Leanchoilia (p. ex., Wills et al., 1995; 1998).
Sarotrocercus – du grec sarotes, « balayeur », et kerkops, « singe à longue queue », en référence à l’aspect plumeux de la queue de l’animal.
oblita – du latin oblitus, « oublié », peut-être en référence au fait que les quelques spécimens de l’espèce ont été décrits comme appartenant à une autre espèce.
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : aucune.
Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.
Harry Whittington a établi le genre Sarotrocercus en 1981 après étude de sept spécimens initialement inclus sous Molaria spinifera (Simonetta et Delle Cave, 1975). Les fossiles n’ont pas fait l’objet de recherches depuis, bien qu’il ait été question de Sarotrocercus dans de nombreuses études des relations au sein des arthropodes (p. ex., Briggs et Fortey, 1989; Wills et al., 1995; Fryer, 1998).
Le corps est ovale et constitué d’un bouclier céphalique et d’un tronc divisé en neuf segments imbriqués. Un segment postérieur cylindrique porte une fine pointe relativement courte terminée par un faisceau de petits piquants disposés en éventail. L’animal a une longueur totale d’environ 1,5 cm. Le bouclier céphalique n’est pas très développé, mais il porte une paire de gros yeux pédonculés jaillissant de sous sa bordure ainsi qu’une paire d’appendices articulés. Chacun des neuf segments du tronc porte une paire d’appendices lobés à frange ciliée qui agissaient peut-être comme branchies.
S. oblita est rare dans les schistes de Burgess. Sa description initiale s’appuyait sur 7 spécimens (Whittington, 1981); 28 autres spécimens ont été récoltés dans la carrière Walcott, où ils comptent pour moins de 0,1 % de la faune fossile (Caron et Jackson, 2008).
L’absence d’appendices locomoteurs, combinée à la présumée souplesse du corps, semble indiquer que Sarotrocercus utilisait ses appendices en forme de pagaie et sa longue queue pour nager, probablement sur le dos. Sa rareté dans les schistes de Burgess laisse supposer qu’il passait beaucoup de temps dans la colonne d’eau, évitant ainsi les glissements sous-marins qui ont englouti des organismes benthiques. L’absence de sédiments dans l’intestin donne à croire qu’il était suspensivore (Briggs et Whittington, 1985; Whittington, 1981).
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Aucun