Les schistes de Burgess

Ptychagnostus praecurrens

Minuscule trilobite « aveugle »

Ptychagnostus praecurrens (USNM 116212). Spécimen complet interprété initialement comme l’holotype de Triplagnostus burgessensis par Rasetti (1951). Longueur du spécimen = 8 mm. Spécimen sec, lumière directe. Carrière Walcott.

© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTO : JEAN-BERNARD CARON

Taxonomie:

Règne: Animal
Embranchement: Arthropodes
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Trilobites (Ordre : Agnostida)
Nom d’espèce: Ptychagnostus praecurrens
Remarques:

Les trilobites sont des euarthropodes éteints, probablement des représentants de la lignée souche des mandibulés, qui regroupent les crustacés, les myriapodes et les hexapodes (Scholtz et Edgecombe, 2006).

Nom du descripteur: Westergård
Date de la description : 1936
Étymologie :

Ptychagnostus – du grec ptycho, « plissé » (certaines espèces ont des sillons ressemblant à des plis sur le céphalon), et agnôs, « inconnu » ou « qui ne peut être connu ».

praecurrens – du latin prae, « en avant », et currens, « courir », en référence à l’âge avancé de ce fossile.

Spécimens types : Holotype – SGU 611 conservé à la Commission géologique de Suède (Sveriges geologiska undersökning – SGU), Uppsala, Suède (Westergård, 1936).
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : d’autres espèces sont présentes dans les roches du Cambrien moyen partout dans le monde.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Les trilobites appartenant actuellement à ce genre et à cette espèce ont été décrits sous plusieurs noms composés. À l’origine, Rasetti (1951) a attribué à l’espèce le nom de Triplagnostus burgessensis; par la suite, il (Rasetti, 1967) a conclu que T. burgessensis était un synonyme de Ptychagnostus praecurrens (Westergård, 1936), un nom retenu par Peng et Robison (2000) malgré de nombreuses variations.

Description

Morphologie :

Parties dures: l’exosquelette dorsal adulte mesure environ 8 mm de long. Le céphalon est hémisphérique; la bordure céphalique est étroite sur le devant et les côtés; les angles génaux sont très arrondis. L’organisme est dépourvu d’yeux dorsaux et sutures faciales. La glabelle étroite décrit un arc ogival, avec un sillon médian se prolongeant sur le court champ préglabellaire vers la marge antérieure; un sillon transverse coupe la glabelle juste devant un tubercule bas situé derrière le point médian. Deux courts segments thoraciques portent des nodules latéraux sur les anneaux axiaux. Un pygidium à bordure étroite, de même taille et forme générale que le céphalon, présente des angles latéraux postérieurs. De forme semblable à la glabelle, l’axe pygidial est plus large et présernte avec un tubercule médian entre deux sillons transversaux. L’extrémité pointue de l’axis se prolonge presque jusqu’au bord postérieur, sans sillon médian.

Anatomie non minéralisée: inconnue.

Abondance :

Très commun dans la carrière Walcott sur la crête aux Fossiles, où il est le trilobite le plus abondant (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
10 mm

Écologie

Mode de vie : Épibenthique, Mobile
Mode d'alimentation : Détritivore
Interprétations écologiques :

Les trilobites adultes Eodiscina ont souvent été considérés comme des organismes pélagiques qui nageaient ou flottaient dans la colonne d’eau. Tout porte à croire que la plupart étaient des membres de l’épifaune benthique mobile, peut-être des microbrouteurs ou des dépositivores, qui vivaient de préférence dans des eaux plus froides et profondes, au large des côtes.

Références

Bibliographie :

CARON, J.-B. AND JACKSON, D. A. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258:222-256.

PENG, S. C. AND ROBISON, R. A. 2000. Agnostoid biostratigraphy across the middle-upper Cambrian boundary in Hunan, China. Paleontological Society Memoir, no. 53 (supplement to Journal of Paleontology), 74(4), 104 pp.

RASETTI, F. 1951. Middle Cambrian stratigraphy and faunas of the Canadian Rocky Mountains. Smithsonian Miscellaneous Collections, 116(5): 277 pp.

RASETTI, F. 1967. Lower and Middle Cambrian trilobite faunas from the Taconic Sequence of New York. Smithsonian Miscellaneous Collections, 152(4): 112 pp.

SCHOLTZ, G. AND G. D. EDGECOMBE. 2006. The evolution of arthropod heads: reconciling morphological, developmental and palaeontological evidence. Development Genes and Evolution, 216:395-415.

WESTERGÅRD, A. H. 1936. Paradoxides oelandicus beds of Oland: with the account of a diamond boring through the Cambrian at Mossberga. Sveriges Geologiska Undersökning. Series C, no. 394, Årsbok 30, no. 1: 1-66.

Autres liens :