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Reconstitution 3D d’Ottoia prolifica.
MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO
Modèle 3D d’Ottoia prolifica.
MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO
Reconstitution d’Ottoia prolifica.
© MARIANNE COLLINS
Ottoia prolifica (ROM 60747). Spécimen dont l’intestin contient plusieurs individus isolés de l’hyolithe Haplophrentis carinatus. Longueur du spécimen = 101 mm. Spécimen sec, lumière directe (images de gauche et au centre); spécimen sec, lumière polarisée (image de droite). Carrière Raymond.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Ottoia prolifica (ROM 61039) – Empreinte et contre-empreinte. Spécimen au proboscide en extension montrant de nombreuses dents et le contenu du tube digestif. Longueur du spécimen = 138 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (images du haut); spécimen humide, lumière directe (images du bas). Carrière Raymond.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Ottoia prolifica (ROM 61137). Spécimen typique conservé en position contractée (en forme de U) à côté d’un spécimen partiel d’Eldonia ludwigi (à droite sur les images). Longueur du spécimen = 105 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Ottoia prolifica (USNM 138298). Trois spécimens conservés côte à côte. Longueur du plus gros spécimen = 155 mm. Spécimens secs, lumière polarisée (image de gauche); spécimens humides, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Ottoia a été comparé aux némathelminthes (Maas et al., 2007), mais la plupart des analyses appuient l’hypothèse d’un lien avec les priapuliens au niveau du groupe souche (Harvey et al., 2010; Wills, 1998).
Ottoia – d’après le col d’Otto (2 106 m d’altitude), situé à quelques kilomètres au nord-ouest des schistes de Burgess, nommé d’après Otto Klotz, astronome qui a travaillé pour le ministère de l’Intérieur le long du Chemin de fer Canadien Pacifique (pour en savoir plus sur Otto Klotz, visiter la section « Premières découvertes »).
prolifica – du latin proles, « lignée », et ferax, « fécond », en référence au grand nombre de spécimens découverts.
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : Ottoia sp., des schistes de Pioche (Nevada) du Cambrien inférieur (Lieberman, 2003).
Schistes de Burgess et environs : carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; carrière Collins; couches à tulipes (S7); sites moins importans sur le mont Stephen; sites moins importants sur les monts Field et Odaray et dans le cirque Monarch.
Autres dépôts : l’espèce est également présente dans les schistes de Spence et la formation de Marjum du Cambrien moyen, dans l’Utah (Conway Morris et Robison, 1986).
Dans sa description originale, Charles Walcott (1911) a classé provisoirement Ottoia dans le groupe aujourd’hui démantelé des vers gephyrés, qui englobait les priapuliens, les sipunculiens et les échiuriens. Son insistance à le comparer aux sipunculiens a incité certains auteurs à le ranger dans cet embranchement. D’autres, cependant, ont proposé des affinités avec les acanthocéphales, vers parasites, ou avec les priapuliens (Banta et Rice, 1970). Ce n’est que dans les années 1970 qu’une nouvelle analyse des fossiles a eu lieu. Banta et Rice (1970) et Conway Morris (1977) ont alors proposé une relation avec les priapuliens, subséquemment reconnue comme située au niveau d’un groupe souche (Wills, 1998). D’autres chercheurs se sont concentrés sur l’écologie des formes connues des schistes de Burgess (Bruton, 2001; Vannier, 2009; Vannier et al., 2010).
Ottoia est un ver priapulien doté d’une pièce buccale dentée (proboscide) qui pouvait être éversée dans le tronc et d’une courte queue également éversible. L’animal pouvait atteindre 15 cm de long; les plus petits spécimens – vraisemblablement des juvéniles, mais par ailleurs identiques aux adultes – ne mesuraient que 1 cm. Le proboscide portait 28 rangées de crochets et, intercalées parmi elles, des épines de dimensions diverses. La plupart des spécimens sont courbés en U, et leur tube digestif rempli de sédiments est souvent visible au centre du corps. Le tronc est annelé et porte deux ensembles de quatre crochets disposés en rond dans la région postérieure. Ce sont là les seules traces de symétrie bilatérale, l’organisme présentant de façon générale une symétrie radiale. Ottoia remplaçait périodiquement sa cuticule (mue de croissance).
Ottoia est un des organismes les plus abondants de la faune de Burgess, comptant pour plus de 80 % des priapuliens à la carrière Walcott (Conway Morris, 1977) et pour plus de 1,3 % de toute la faune de cette carrière (Caron et Jackson, 2008); des milliers de spécimens sont connus.
La présence de spécimens d’Haplophrentis carinatus préservés dans le tube digestif du ver indique que cet hyolithe constituait une composante importante du régime alimentaire d’Ottoia (Conway Morris, 1977). Une dalle renferme également neuf spécimens en train de se nourrir sur la carcasse d’un spécimen de Sidneyia mort depuis peu (Bruton, 2001).
BANTA, W. C. AND M. E. RICE. 1970. A restudy of the Middle Cambrian Burgess Shale fossil worm, Ottoia prolifica. International Symposium on the Biology of the Sipuncula and Echiura 2, Kotor: 79-90.
BRUTON, D. L. 2001. A death assemblage of priapulid worms from the Middle Cambrian Burgess Shale. Lethaia, 34(2):163-167.
CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.
CONWAY MORRIS, S. 1977. Fossil priapulid worms. Special Papers in Palaeontology, 20: 1-95.
CONWAY MORRIS, S. AND J. S. PEEL. 2009. New Palaeoscolecidan Worms from the Lower Cambrian: Sirius Passet, Latham Shale and Kinzers Shale. Acta Palaeontologica Polonica, 55(1): 141-156.
HARVEY, T. H. P., X. DONG AND P. C. J. DONOGHUE. 2010. Are palaeoscolecids ancestral ecdysozoans? Evolution & Development, 12(2): 177-200.
MAAS, A., D. HUANG, J. CHEN, D. WALOSZEK AND A. BRAUN. 2007. Maotianshan-Shale nemathelminths – Morphology, biology, and the phylogeny of Nemathelminthes. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 254(1-2): 288-306.
WALCOTT, C. 1911. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(5): 109-145.