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Reconstitution 3D d’Opabinia regalis.
MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO
Modèle 3D d’Opabinia regalis.
MODÈLE 3D DE PHLESCH BUBBLE © MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO
Reconstitution d’Opabinia regalis.
© MARIANNE COLLINS
Opabinia regalis – Reconstitution d’Harry Whittington (fig. 82, « The enigmatic animal Opabinia regalis, Middle Cambrian, Burgess Shale, British Columbia », Philosophical Transactions of the Royal Society, Londres, 1975, vol. 271, p. 1-43, avec l’aimable autorisation de la Royal Society de Londres).
© THE ROYAL SOCIETY
Opabinia regalis – Timbre-poste commémoratif représentant le célèbre animal (coin supérieur droit) dans le cadre d’une série consacrée à la vie préhistorique.
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Opabinia regalis (GSC 12174F – contre-empreinte de YPM 5809). Spécimen complet conservé dorsalement montrant la proboscide, les yeux et les lobes latéraux. Longueur du spécimen (avec proboscide) = 80 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Carrière Walcott.
© COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA. PHOTO : JEAN-BERNARD CARON
Opabinia regalis (GSC 40251). Spécimen complet conservé latéralement montrant la proboscide repliée sous le corps, la bouche, les yeux et les lobes latéraux. Longueur du spécimen (avec proboscide) = 101 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (image du haut); spécimen humide, lumière polarisée (image du bas). Carrière Walcott.
© COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Opabinia regalis (ROM 59873). Spécimen complet conservé obliquement avec ses yeux et ses lobes latéraux. Longueur du spécimen = 70 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche) et lumière polarisée (image du centre); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Opabinia est un anomalocaride. Les anomalocarides sont considérées comme un taxon basal des euarthropodes de la lignée souche (p. ex., Budd, 1996; Zhang et Briggs, 2007; Daley et al., 2009), un taxon basal du groupe des arthropodes chélicérates (p. ex., Chen et al., 2004) et un groupe-frère des arthropodes (p. ex., Hou et al., 2006).
Opabinia – d’après le col Opabin (2 606 m) situé entre les monts Hungabee et Biddle dans le parc national du Canada Yoho. Nom donné au col par Samuel Allen en 1894 dérivé du mot assiniboine des Nakoda signifiant « rocheux ».
regalis – du latin regalis, « royal » ou « majestueux ».
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : aucune.
Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles.
Opabinia regalis a été décrite pour la première fois par Walcott (1912) en tant qu’espèce la plus primitive de tous les arthropodes des schistes de Burgess. En raison de sa morphologie singulière, notamment son étrange « trompe » frontale, Opabinia est devenue un fossile emblématique de la faune de Burgess. De nombreuses hypothèses ont été formulées quant à ses affinités phylogénétiques et son mode de vie. Une reconstitution célèbre montre l’animal en train de nager « à l’envers », à la manière d’un crustacé anostracé (Hutchinson, 1930).
Il a cependant fallu attendre la nouvelle description de Whittington (1975) pour que la morphologie d’Opabinia soit révélée comme l’une des plus énigmatique entre tous les fossiles. En fait, cette morphologie était si originale que la première version de sa reconstitution par Whittington dans une réunion de paléontologues en 1972, a provoqué l’hilarité générale.
Dans des travaux ultérieurs, Bergström (1986) a relevé des similitudes entre Opabinia et les spécimens complets d’Anomalocaris récemment découverts (Whittington et Briggs, 1985) et a révisé la description des branchies et de la trompe frontale. Budd (1996) a été le premier à placer Opabinia dans la lignée souche des euarthropodes (juste en dessous des anomalocarides). Il a en outre émis l’hypothèse de la présence de membres au niveau du tronc, bien que Zhang et Briggs (2007) l’aient contestée. La présence ou l’absence de tels membres demeure un sujet controversé (Budd and Daley, 2011).
Opabinia est doté de cinq yeux et d’une « trompe » frontale ou proboscide. Son corps comporte des branchies et des lobes latéraux répétés en séries et un éventail caudal de belles dimensions. Le corps complet mesure entre 4,3 et 7 cm (proboscide exclue). La marge antérieure de la tête, arrondie, accueille les cinq yeux composés en forme de bulbe juchés sur de courts pédoncules à la surface dorsale de la tête. La proboscide, d’aspect annelé, est quatre fois plus longue que la tête. Hautement flexible, elle se termine par une pièce distale fusionnée consistant en une paire de pinces opposées munies de cinq ou six épines chacune. La bouche est ventrale et orientée vers l’arrière.
Le tronc est divisé en 15 segments portant chacun une paire de lobes latéraux, qui portent à leur tour des structures branchiales constituées de séries de lamelles lancéolées. La position exacte des branchies (dorsale, ventrale ou postérieure) par rapport aux lobes est sujette à controverse. L’éventail caudal se compose de trois paires de nageoires orientées vers le haut. La région centrale du corps donne un aperçu de la cavité abdominale principale. Sur certains fossiles, une ligne sombre, correspondant à la trace de l’intestin, forme un coude vers l’avant à partir de la bouche ventrale orientée postérieurement, puis s’étire sur toute la longueur du corps. Des structures sphériques appariées proches du canal alimentaire pourraient avoir été des glandes intestinales. D’énigmatiques formes triangulaires dans la région centrale du corps ont été alternativement interprétées comme des pattes comparables à des lobopodes (Budd, 1996) ou des diverticules (extensions) non différentiés de l’intestin (Whittington, 1975; Zhang et Briggs, 2007).
Opabinia est rare avec seulement 42 spécimens recensés dans toutes les collections. Dans la carrière Walcott, Opabinia ne représente que 0,006 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).
Opabinia nageait grâce aux vagues d’ondulations de ses lobes latéraux, qui le propulsaient en avant, et son éventail caudal jouait le rôle de gouvernail. Opabinia utilisait probablement la paire de pinces distales de sa trompe flexible pour attraper des aliments mous et les porter à sa bouche ventrale.
BERGSTRÖM, J. 1986. Opabinia and Anomalocaris, unique Cambrian ‘arthropods.’ Lethaia, 19: 241-46.
BUDD, G.E. 1996: The morphology of Opabinia regalis and the reconstruction of the arthropod stem group. Lethaia, 29: 1-14.
BUDD, G.E. AND A. DALEY. 2011. The lobes and lobopods of Opabinia regalis from the middle Cambrian Burgess Shale. Lethaia, DOI: 10.1111/j.1502-3931.2011.00264.x.
CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.
HUTCHINSON, G.E. 1930. Restudy of some Burgess Shale fossils. Proceedings of the U.S. National Museum, 78: 1-11.
WALCOTT, C. D. 1912. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57: 145-228.
WHITTINGTON, H.B. 1975. The enigmatic animal Opabinia regalis, Middle Cambrian, Burgess Shale, British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B: Biological Sciences, 271: 1-43.
WHITTINGTON, H. B. AND D. E. G. BRIGGS. 1985. The largest Cambrian animal, Anomalocaris, Burgess Shale, British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London Series B-Biological Sciences, 309: 569-609.
ZHANG, X.-G. AND D. E. G. BRIGGS. 2007: The nature and significance of the appendages of Opabinia from the Middle Cambrian Burgess Shale. Lethaia, 40: 161-173.