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Reconstitution de Molaria spinifera.
© MARIANNE COLLINS
Molaria spinifera (ROM 61131) – Empreinte et contre-empreinte. Spécimen complet conservé dans le plan latéral avec ses appendices. Longueur du spécimen = 24 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (les deux images). Carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Molaria spinifera (USNM 57688) – Lectotype. Spécimen complet conservé en vue latérale présentant des appendices. Longueur du spécimen = 36 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Carrière Walcott.
© SMITHSONIAN INSTITUTION – MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE. PHOTO : JEAN-BERNARD CARON
La position phylogénétique de Molaria est incertaine, car le taxon est peu connu. Ayant des liens étroits avec Naraoia et les trilobites (Briggs et Fortey, 1989; Wills et al., 1998), il pourrait appartenir à la superclasse Lamellipedia; il pourrait également être associé aux chélicérates (Briggs et al., 1992).
Molaria – d’après la montagne Molar (3 022 m), sommet surplombant la Vallée des Dix-Pics; la montagne a été baptisée par James Hector en 1859 en raison de sa ressemblance à une molaire.
spinifera – du latin spinifera, « épineux ».
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : aucune.
Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles.
Le taxon a été établi par Walcott en 1912 et révisé par Simonetta en 1964. Une nouvelle description en profondeur a été entreprise par Whittington en 1981. Molaria a depuis été mentionné dans plusieurs études des relations phylogénétiques des arthropodes (p. ex., Briggs et Fortey, 1989; Briggs et al., 1992, Wills et al., 1998).
La taille du corps de Molaria, qui consiste en un bouclier céphalique hémicirculaire, huit segments et une longue épine postérieure, varie entre 0,8 et 2,6 cm (3,6 cm avec l’épine). Le bouclier céphalique est lisse et ne comporte ni ornementations ni yeux. Une paire d’antennes très courtes pointe vers l’avant depuis le bord antérieur de la tête; trois paires d’appendices biramés sont situées sous le bouclier à l’arrière des antennes. Ces appendices comportent un grand article basal, auquel sont attachés une branche locomotrice à cinq segments et un lobe externe frangé de lamelles. Les huit segments du tronc ont chacun une paire de membres biramés similaires aux appendices céphaliques. Du petit segment caudal subcylindrique sort une pointe postérieure très allongée. Cette pointe caudale est segmentée et flexible. Des traces d’intestin sont visibles chez certains spécimens conservés latéralement.
111 spécimens de Molaria de la carrière Walcott ont été initialement décrits. Cet arthropode compte pour 0,28 % de la faune de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).
La présence de membres locomoteurs suggère que Molaria vivait et se déplaçait près du lit marin en utilisant probablement son bouclier céphalique pour labourer les sédiments. Il se nourrissait de détritus ou fouillait le fond en se servant de son grand segment basal doté d’épines pour accumuler de la nourriture et la faire avancer vers la bouche orientée postérieurement. Molaria aurait été capable de s’élancer au dessus du lit marin et de nager par à coups grâce aux branches de ses membres (propulsion) et à sa pointe caudale (stabilisation et direction).
BRIGGS, D. E. G. AND R. A. FORTEY. 1989. The early radiation and relationships of the major arthropod groups. Science, 246: 241-243.
BRIGGS, D. E. G., R. A. FORTEY, M. A. WILLS. 1992. Morphological disparity in the Cambrian. Science, 256: 1670-3.
CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.
SIMONETTE, A. M. 1964. Osservazioni sugli artropodi non trilobiti della ‘Burgess Shale’ (Cambriano medio). III conributo. Monitore Zoologico Italiano, 72: 215-231.
WALCOTT, C. D. 1912. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57: 145-228.
WHITTINGTON, H. B. 1981. Rare arthropods from the Burgess Shale, Middle Cambrian, British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London Series B – Biological Sciences, 292: 329-357.
WILLS, M. A., D. E. G. BRIGGS, R. A. FORTEY, M. WILKINSON AND P. H. A. SNEATH. 1998. An arthropod phylogeny based on fossil and recent taxa, p. 33-105. In G. D. Edgecombe (ed.), Arthropod fossils and phylogeny. Columbia University Press, New York.
Aucun