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Reconstitution 3D d’Haplophrentis carinatus.
Modèle 3d De Phlesch Bubble © Musée Royal De L’ontario
Modèle 3D d’Haplophrentis carinatus.
Modèle 3d De Phlesch Bubble © Musée Royal De L’ontario
Haplophrentis carinatus (ROM 60747). Plusieurs petits individus dans l’intestin d’un ver priapulien, Ottoia prolifica. Longueur du plus gros spécimen = 7 mm. Spécimen humide, lumière directe. Carrière Raymond.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Haplophrentis carinatus (ROM 39305). Agrégat d’éléments squelettiques pouvant représenter le contenu d’intestins (coprolithes). Longueur de l’agrégat = 128 mm. Spécimen sec, lumière directe (en haut à gauche); spécimen enduit d’un sublimé de chlorure d’ammonium amplifiant les détails (en bas à gauche, et à droite). Talus de la carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Haplophrentis carinatus (ROM 45288). Petit individu avec sa conque, son opercule et ses tentacules. Longueur du spécimen = 15 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen humide, lumière directe (image du centre); spécimen enduit d’un sublimé de chlorure d’ammonium amplifiant les détails (image de droite). Talus de la carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Haplophrentis carinatus (ROM 45302). Opercule isolé et deux conques sur la même dalle. Largeur de l’opercule = 8 mm; longueur de la plus grande conque = 18 mm. Spécimens enduits d’un sublimé de chlorure d’ammonium amplifiant les détails. Talus de la carrière Walcott.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Haplophrentis carinatus (ROM 59943). Individu de grande taille avec sa conque, son opercule, ses tentacules et la trace d’un possible tube digestif. Longueur du spécimen = 26 mm. Spécimen sec, lumière directe (image de gauche); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Glacier Stanley.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Haplophrentis carinatus (ROM 8463a, 8463b) – Lectotype and paralectotype. Lectotype et paralectotype. Figures 5a et 5b de Matthew (1899), et photographies des spécimens originaux, une conque en vue ventrale (image du haut) et un opercule incomplet (image du bas). Longueur des spécimens = 19 mm (conque), 5,5 mm (opercule). Spécimens secs, lumière directe. Couches à trilobites.
© MUSÉE ROYAL DE L’ONTARIO. PHOTOS : JEAN-BERNARD CARON
Haplophrentis appartient à un groupe de fossiles énigmatiques de forme conique à tubulaire, les hyolithes, dont les seuls spécimens connus remontent au Paléozoïque. La position taxonomique de ces fossiles est incertaine, les hyolithes étant considérés selon les auteurs comme un embranchement distinct, une classe de mollusques maintenant éteinte (Malinky et Yochelson, 2007) ou un groupe souche de mollusques.
Haplophrentis – du grec haploos, « unique », et phrentikos, « mur », en référence à la cloison divisant l’intérieur de la coquille.
carinatus – du latin carinatus, « en forme de quille », en référence à la forme en quille de bateau de l’animal.
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : H. reesei Babcock et Robison, 1988 (espèce type), schistes de Spence du Cambrien moyen et ailleurs en Utah. H. ? cf. carinatus, dépôt de Kaili du Cambrien moyen, en Chine (Chen et al., 2003).
Carrières Walcott, Raymond et Collins sur la crête aux Fossiles; couches à trilobites sur le mont Stephen; glacier Stanley dans le parc national du Canada Kootenay.
En 1899, Matthew a décrit Hyolithes carinatus à partir de cinq spécimens incomplets provenant des couches à trilobites. Babcock et Robison (1988) ont réexaminé ces fossiles et étudié d’autres spécimens récoltés par le Musée royal de l’Ontario à divers endroits dans les schistes de Burgess. Ils ont conclu que l’espèce carinatus n’appartenait pas au genre Hyolithes et l’ont classée dans un nouveau genre créé à son intention, Haplophrentis.
Comme chez tous les hyolithes, le squelette était faiblement minéralisé, et sa croissance s’effectuait par accrétion. Il était constitué d’une coquille conique (conque) dont l’ouverture était fermée par une sorte de couvercle (opercule) et était bordée de part et d’autre de deux tentacules effilés, courbés et rigides. Ces tentacules servaient peut-être à fixer ou à stabiliser l’animal sur le fond marin, mais leur fonction précise demeure controversée. L’intestin était sinueux, et son contenu, conservé intact, est peu différencié de la boue environnante.
H. carinatus mesurait habituellement environ 25 mm de long, mais certains spécimens pouvaient atteindre 40 mm de long. H. reesei, son cousin de l’Utah, s’en distingue par les rainures faiblement indiquées ornant sa face supérieure, l’aspect maillé plus prononcé de son opercule et sa conque plus large et plus évasée.
Haplophrentis peut être distingué du genre d’hyolithe similaire Hyolithes par la cloison interne longitudinale divisant le sommet de sa conque.
Haplophrentis est relativement commun sur la crête aux Fossiles et, en particulier, dans la carrière Walcott, où il représente 0,35 % de la faune (Caron et Jackson, 2008).
Haplophrentis se déplaçait probablement très peu, ses tentacules semblant inaptes à la locomotion (voir Butterfield et Nicholas, 1996; Martí Mus et Bergström, 2005; Runnegar et al., 1975). Bien que son mode d’alimentation demeure quelque peu conjectural, l’animal se nourrissait probablement de petites particules organiques prélevées sur le fond. Les nombreux spécimens trouvés dans des agrégats ou dans l’intestin du ver priapulien Ottoia prolifica portent à penser qu’il était une proie activement recherchée et consommée (Conway Morris, 1977; Babcock et Robison, 1988).
BABCOCK, L. E. AND R. A. ROBISON. 1988. Taxonomy and paleobiology of some Middle Cambrian Scenella (Cnidaria) and hyolithids (Mollusca) from western North America. University of Kansas Paleontological Contributions, Paper, 121: 1-22.
BUTTERFIELD, N. J. AND C. NICHOLAS. 1996. Burgess Shale-type preservation of both non-mineralizing and « shelly » Cambrian organisms from the Mackenzie Mountains, Northwestern Canada. Journal of Paleontology, 70: 893-899.
CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.
CHEN, X. Y. ZHAO AND P. WANG. 2003. Preliminary research on hyolithids from the Kaili Biota, Guizhou. Acta Micropalaeontologica Sinica, 20: 296-302.
CONWAY MORRIS, S. 1977. Fossil priapulid worms. Special Papers in Palaeontology, 20: 1-95.
MALINKY, J. M. AND E. L. YOCHELSON. 2007. On the systematic position of the Hyolitha (Kingdom Animalia). Memoir of the Association of Australasian Palaeontologists, 34: 521-536.
MARTÍ MUS, M. AND J. BERGSTRÖM. 2005. The morphology of hyolithids and its functional implications. Palaeontology, 48:1139-1167.
MATTHEW, G. F. 1899. Studies on Cambrian faunas, No. 3. Upper Cambrian fauna of Mount Stephen, British Columbia. The trilobites and worms. Transactions of the Royal Society of Canada, Series 2, 4: 39-66.
RUNNEGAR, B., J. POJETA, N. J. MORRIS, J. D. TAYLOR, M. E. TAYLOR AND G. MCCLUNG. 1975. Biology of the Hyolitha. Lethaia, 8: 181-191.
http://paleobiology.si.edu/burgess/haplophrentis.html
http://www.kumip.ku.edu/cambrianlife/Utah-Mollusks-Hyolithids.html