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Reconstitution 3D d’Hallucigenia sparsa.
Reconstitution 3d De Phlesch Bubble © Musée Royal De L’ontario
Modèle 3D d’Hallucigenia sparsa.
Modèle 3d De Phlesch Bubble © Musée Royal De L’ontario
Hallucigenia sparsa (USNM83935) – Holotype (empreinte, colonne de gauche, et contre-empreinte, colonne de droite). Spécimen complet avec ses piquants et ses pattes; la zone noire dans la région postérieure du corps, initialement considérée comme la tête, est peut-être un exsudat (image du bas, à droite). Sur l’image du bas à gauche, la tête se trouve en réalité à l’autre extrémité du spécimen, à droite. Longueur approximative du spécimen = 28 mm. Spécimen sec, lumière directe (rangée du haut); spécimen humide, lumière polarisée (rangée du bas). Carrière Walcott.
© Smithsonian Institution – Musée National D’histoire Naturelle. Photos : Jean-Bernard Caron
Hallucigenia sparsa (ROM 61143). Spécimen presque complet; la tête est à gauche. Longueur approximative du spécimen = 15 mm. Spécimen sec, lumière polarisée. Carrière Walcott.
© Musée Royal De L’ontario. Photo : Jean-Bernard Caron
Hallucigenia sparsa (ROM 61513). Hallucigenia sparsa (ROM 61513). Spécimen complet, avec ses pattes fines terminées par une paire de petites pinces; la tête est à droite. Longueur approximative du spécimen = 14 mm. Spécimen sec, lumière polarisée (image de gauche); spécimen humide, lumière directe (image du centre); spécimen humide, lumière polarisée (image de droite). Carrière Walcott.
© Musée Royal De L’ontario. Photos : Jean-Bernard Caron
Hallucigenia est considéré comme un membre des « lobopodes », groupe d’organismes vermiformes du Cambrien dotés de paires d’appendices ressemblant à des pattes. Les affinités phylogénétiques de ces animaux sont controversées, ceux-ci ayant été rangés soit à la base d’un clade comprenant les anomalocarididés et les arthropodes (Budd, 1996), soit dans un groupe souche des onychophores modernes (Ramsköld et Chen, 1998).
Hallucigenia – du latin hallucinatio, « hallucination », en référence à l’aspect bizarre de l’animal.
sparsa – du latin sparsus, « épars », en référence à la rareté des spécimens au moment de l’étude originale.
Schistes de Burgess et environs : aucune.
Autres dépôts : H. fortis, du biote de Chengjiang du Cambrien moyen (Hou et Bergström, 1995).
Carrières Walcott et Raymond sur la crête aux Fossiles; couches à tulipes (S7) sur le mont Stephen.
Walcott (1911) a décrit pour la première fois Hallucigenia sous le nom de Canadia sparsa dans le cadre d’un examen de divers annélides de Burgess et illustré un spécimen vingt ans plus tard (Walcott, 1931). La première étude approfondie de cet animal n’a cependant été publiée que lorsque Conway Morris (1977) a démontré qu’il n’appartenait ni au genre Canadia ni même aux annélides. La reconstitution de l’organisme révèle un animal bizarre qui se déplace à l’aide de piquants et qui porte sur le dos des tentacules à fonction présumée alimentaire (Conway Morris, 1977). Le nouveau genre a été nommé Hallucigenia en référence à l’aspect onirique de l’organisme et à l’incertitude entourant ses affinités phylogénétiques. Il a été démontré ultérieurement que les supposés tentacules étaient en réalité une rangée de paires de « pattes » – les autres étaient enfouies sous une couche de roche – et que les paires de piquants se trouvaient plutôt sur le dos de l’animal (Ramsköld et Hou, 1991; Ramsköld, 1992). En outre, l’orientation antéropostérieure de l’animal a été inversée, ce qu’on avait pris initialement pour la tête étant vraisemblablement un exsudat (Ramsköld, 1992).
Hallucigenia est un organisme vermiforme à petite tête portée sur un long cou. Le tronc est hérissé de sept paires de longs piquants dorsaux et porte sept paires de fins lobes ressemblant à des pattes. L’espace entre les piquants et les lobes est relativement constant, mais les paires de piquants étant décalées vers l’avant, la paire de pattes postérieure n’a pas de paire de piquants en vis-à-vis. Chaque patte est armée d’une paire de griffes terminales, et les piquants, rigides, ont des plaques basales également rigides. La région du cou porte deux ou trois paires d’ appendices antérieurs très fins dépourvus de pinces terminales. La tête est indistincte, mais la bouche est en position antérieure, et le tube digestif, rectiligne, débouche sur un anus postérieur. Il se peut que l’extrémité postérieure de l’animal soit en fait plus bulbeuse qu’on l’avait cru.
Conway Morris (1977) a étudié une trentaine de spécimens. Dans l’ensemble, Hallucigenia est rare; il représente 0,19 % de la faune de la carrière Walcott (Caron et Jackson, 2008).
Hallucigenia a souvent été découvert en association avec l’éponge Vauxia et d’autres débris organiques, ce qui a laissé supposer qu’il se nourrissait d’éponges, auxquelles il s’agrippait avec ses pattes à pinces , ses piquants dorsaux le protégeant des prédateurs. Il est également possible qu’Hallucigenia consommait des restes d’animaux en décomposition.
BUDD, G. E. 1996. The morphology of Opabinia regalis and the reconstruction of the arthropod stem-group. Lethaia, 29: 1-14.
CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.
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WALCOTT, C. 1911. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(5): 109-145.
WALCOTT, C. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85(3): 1-46.