Les schistes de Burgess

Fieldia lanceolata

Ver fouisseur épineux

Fieldia lanceolata (ROM32572) – Empreinte (images de gauche) et contre-empreinte (images de droite). Spécimen complet dont la section antérieure est enfouie verticalement; la section postérieure est à gauche sur les images de l’empreinte. Longueur du spécimen (conservé) = 38 mm. Spécimen humide, lumière directe (images du haut) et lumière polarisée (images du bas). Talus de la carrière Walcott.

© Musée Royal De L’ontario. Photos : Jean-Bernard Caron

Taxonomie:

Règne: Animal
Embranchement: Priapuliens
Classe: Clade non classé (groupe souche des priapuliens)
Nom d’espèce: Fieldia lanceolata
Remarques:

Fieldia appartient au groupe souche des vers priapuliens (Harvey et al., 2010; Wills, 1998).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1912
Étymologie :

Fieldia – de « Field », sommet montagneux (2 643 m) et petite ville proche de la crête aux Fossiles. Le mont Field a été baptisé par William Cornelius Van Horne, le président du Chemin de fer Canadien Pacifique, en l’honneur de Cyrus West Field, qui posa le premier câble télégraphique transatlantique.

lanceolata – du latin lanceolatus, « lancéolé », en référence à la forme en fer de lance du ver.

Spécimens types : Holotype – USNM 57717 conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Periode :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

Walcott (1912) a été le premier à décrire Fieldia, qu’il a pris pour la carapace d’un crustacé. Par la suite, il a rangé un spécimen différent avec le ver priapulien Ancalagon (connu à l’époque sous le nom d’Ottoia minor Walcott, 1931). Conway Morris (1977), sur la base de nouveaux matériaux fossiles trouvés dans les collections du Smithsonian, a redécrit le genre comme un ver priapulien primitif. Des études ultérieures ont révélé que Fieldia appartient au groupe souche des vers priapuliens (Harvey et al., 2010; Wills, 1998).

Description

Morphologie :

Fieldia est un ver cylindrique d’environ 5 cm de long au corps (tronc) couvert d’épines. La pièce buccale (proboscide), plutôt petite, est éversible et couverte de petits piquants à l’avant et de plusieurs rangées de crochets à l’arrière. On ignore si elle pouvait être rétractée ou inversée complètement, comme c’est le cas chez d’autres vers priapuliens fossiles et récents. Chez les spécimens conservés, le tube digestif contient souvent de la boue et traverse le centre du corps. Le tronc n’est pas annelé et est divisé en trois parties: antérieure, médiane et postérieure. La boue présente dans le tube digestif est surtout visible dans la partie médiane du tronc.

Abondance :

Il s’agit d’une espèce très rare. La description originale de Walcott (1912) est fondée sur un seul spécimen; Conway Morris (1977) en a étudié une douzaine.

Taille maximum :
53 mm

Écologie

Mode de vie : Endobenthique, Mobile
Mode d'alimentation : Détritivore
Interprétations écologiques :

La présence de boue dans le tube digestif de nombreux spécimens laisse penser que Fieldia se nourrissait directement des sédiments à la surface des fonds marins. Sa forme tubulaire est bien adaptée au fouissage, et l’animal utilisait probablement ses épines pour se mouvoir à travers la boue.

Références

CONWAY MORRIS, S. 1977. Fossil priapulid worms. Special Papers in Palaeontology, 20: 1-95.

HARVEY, T. H. P., X. DONG AND P. C. J. DONOGHUE. 2010. Are palaeoscolecids ancestral ecdysozoans? Evolution & Development, 12(2): 177-200.

WALCOTT, C. 1912. Cambrian Geology and Paleontology II. Middle Cambrian Branchiopoda, Malacostraca, Trilobita and Merostomata. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(6): 145-228.

WALCOTT, C. 1931. Addenda to descriptions of Burgess Shale fossils. Smithsonian Miscellaneous Collections, 85(3): 1-46.

WILLS, M. A. 1998. Cambrian and Recent disparity: the picture from priapulids. Paleobiology, 24(2): 177-199.

Autres liens :

Aucun