Les schistes de Burgess

Burgessochaeta setigera

Ver fouisseur doté de nombreuses soies et d’une paire de longs tentacules

Burgessochaeta setigera(ROM61042) – Empreinte et contre-empreinte. Spécimen complet montrant le contenu du tube digestif et des déjections expulsées par l’anus (trait noir visible sur la contre-empreinte, images de droite). Longueur du spécimen = 26 mm. Spécimen humide, lumière directe (images du haut) et lumière polarisée (images du bas). Carrière Walcott.

© Musée Royal De L’ontario. Photos : Jean-Bernard Caron

Taxonomie:

Règne: Animal
Embranchement: Annélides
Assignation taxonomique d’ordre supérieur: Clade non classé (groupe souche des polychètes)
Nom d’espèce: Burgessochaeta setigera
Remarques:

Burgessochaeta présente des ressemblances avec les polychètes modernes, cependant on ne peut pas l’associer à un groupe ayant encore des représentants (Conway Morris, 1979; Eibye-Jacobsen, 2004). Il constituerait donc un groupe souche des polychètes (Budd et Jensen, 2000).

Nom du descripteur: Walcott
Date de la description : 1911
Étymologie :

Burgessia – d’après le mont Burgess (2 599 m), pic dans le parc national du Canada Yoho. Le mont Burgess a été nommé en 1886 par Otto Klotz, arpenteur-topographe du Dominion, en l’honneur d’Alexander Burgess, ancien sous-ministre de l’Intérieur; également de chaeta, suffixe communément attribué aux vers polychètes pour décrire les structures épineuses qui bordent leur corps.

setigera – du latin saetula, « petite soie ».

Spécimens types : Lectotype (USNM 57650) conservé au Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution, Washington, D.C., États-Unis.
Autres espèces :

Schistes de Burgess et environs : aucune.

Autres dépôts : aucune.

Âge et Sites

Age :
Cambrien moyen, zone à Bathyuriscus-Elrathina (environ 505 millions d’années).
Sites principaux :

Carrière Walcott sur la crête aux Fossiles.

Histoire de la recherche

Bref historique de la recherche :

L’existence de Burgessochaeta a été rapportée pour la première fois par Walcott, qui le place dans le genre Canadia (Walcott, 1911). Burgessochaeta a été décrit formellement et établi en tant que genre distinct par Conway Morris dans son traité de 1979 consacré aux polychètes des schistes de Burgess. Assez commun, Burgessochaeta s’est avéré utile pour calculer l’ampleur de la décomposition des ensembles fossiles (Caron et Jackson, 2006).

Description

Morphologie :

Burgessochaeta est un ver fin pouvant atteindre des longueurs de 1,8 à 4,9 cm (2,9 cm en moyenne). Excepté à ses extrémités plus étroites, il mesure environ 2 mm de large en tout point. Sa tête porte une paire de tentacules lisses pouvant s’étendre sur 6 mm de long. Les variations de forme observées au niveau de ces tentacules suggèrent que Burgessochaeta avait la capacité de les contracter et de les allonger. Son premier segment accueille une paire de parapodes (appendices non articulés) uniramés et les deux douzaines de segments suivants, des appendices biramés. Tous les segments de son corps sont similaires. Les parapodes sont dotés de 11 à 17 soies simples (généralement 15), de 2 mm de long environ, disposées sur un même plan très incliné par rapport au corps. Le bout de ces soies se divise en fourche, dont l’une des dents s’achève à la moitié de la longueur de l’autre dent. Burgessochaeta possède en outre une proboscide pouvant être éversée (appareil flexible et proéminent que l’animal pouvait incurver et retourner comme une langue), qui constitue la portion frontale de son intestin droit.

Abondance :

Burgessochaeta est relativement commun dans la carrière Walcott, où il représente 0,4 % des spécimens dénombrés dans la faune (Caron et Jackson, 2008).

Taille maximum :
49 mm

Écologie

Mode de vie : Endobenthique, Épibenthique, Mobile
Mode d'alimentation : Détritivore
Interprétations écologiques :

Burgessochaeta vivait probablement enfoui et utilisait ses courts parapodes pour se déplacer dans des galeries ou à la surface des sédiments. Ses tentacules lui auraient servi à recueillir de la nourriture; la présence de sédiments dans son intestin suggère qu’il s’agirait d’un dépositivore.

Références

BUDD, G. E. AND S. JENSEN. 2000. A critical reappraisal of the fossil record of the bilaterian phyla. Biological Reviews, 75: 253-295.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2006. Taphonomy of the Greater Phyllopod Bed Community, Burgess Shale. PALAIOS, 21: 451-465.

CARON, J.-B. AND D. A. JACKSON. 2008. Paleoecology of the Greater Phyllopod Bed community, Burgess Shale. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 258: 222-256.

CONWAY MORRIS, S. 1979. Middle Cambrian polychaetes from the Burgess Shale of British Columbia. Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series B, Biological Sciences, 285(1007): 227-274.

EIBYE-JACOBSEN, D. 2004. A reevaluation of Wiwaxia and the polychaetes of the Burgess Shale. Lethaia, 37: 317-335.

WALCOTT, C. D. 1911. Middle Cambrian annelids. Smithsonian Miscellaneous Collections, 57(2): 109-144.

Autres liens :

Aucun